Au moins « 100 jihadistes remis dans la nature » pour la libération de Sophie Pétronin selon un spécialiste de la sécurité au Sahel

Par Michal Bleibtreu Neeman
11 octobre 2020 12:48 Mis à jour: 11 octobre 2020 12:48

Peer de Jong, ancien aide de camp des présidents François Mitterrand et Jacques Chirac et coauteur de Sécurité et développement dans le Sahel, du concept à la réalité (Éditions l’Harmattan), a été interviewé vendredi 9 octobre par France info, après la libération de Sophie Pétronin.  Pour lui, la libération d’une centaine de jihadistes la semaine dernière « est une réelle catastrophe » pour le Mali.

L’humanitaire âgée de 75 ans est rentrée en France le vendredi 9 octobre après près de quatre ans de captivité au sein du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GISM), une organisation salafiste et l’alliance jihadiste affiliée à Al-Qaïda. Trois autres otages, deux Italiens, Nicola Chiacchio et le père Pier Luigi Maccalli ainsi que l’homme politique malien Soumaïla Cissé, ont également été relâchés. Les quatre ont été libérés le 8 octobre.

Selon le GISM, qui détenait les otages, 206 de ses membres ont été relachés en monnaie d’échange en plus d’une rançon financière, encore inconnue. Les djihadistes ont été transportés et libérés entre la zone de Niono, dans le centre du Mali, et dans celle de Tessalit, dans le nord-est, près de la frontière avec l’Algérie.

Parmi les prisonniers relâchés, il y aurait au moins trois figures du jihadisme au Sahel : Fawaz Ould Ahmed, surnommé « Ibrahim 10 », Abou Dardar et Mimi Ould Baba, qui étaient derrière l’organisation de plusieurs attentats. Ces détenus libérés risquent par ailleurs de reprendre les armes et renforcer les rangs d’organisations jihadistes.

Les réactions des experts face à cette situation est mitigée. Selon Peer de Jong, ces prisonniers relâchés « vont reprendre les armes immédiatement », ce qui est « une réelle catastrophe » pour le Mali. « Cela n’a pas de prix de libérer des personnes prises en otage, mais quoi qu’il en soit, le prix est très, très cher », a affirmé l’expert pour la région. « Cent jihadistes remis dans la nature, c’est quand même relativement dur à avaler pour les combattants, pour l’armée malienne… », a-t-il dit encore.

La France, dont plus de 5 000 soldats restent déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane, pourrait subir les conséquences de la libération de ces détenus.

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