Aurore Bergé plaide pour une interdiction du burkini au nom de la lutte contre « l’entrisme islamique »

La ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a expliqué sans détour ce vendredi être favorable à l’interdiction du port du burkini en France.
Aurore Bergé, qui s’est exprimée ce vendredi 18 juillet au micro de CNews et Europe 1, a déploré l’absence d’un cadre juridique permettant aux maires de statuer clairement sur la question du port du burkini, un sujet qui revient régulièrement dans le débat public à l’approche de l’été.
« Des positions extrêmement claires »
Prenant en exemple la mairie de Carry-le-Rouet (Bouches-du-Rhône), qui a vu son arrêté interdisant le burkini suspendu par le tribunal administratif de Marseille, le journaliste Jacques Serais a interrogé Aurore Bergé sur ce sujet controversé.
« Aujourd’hui, il n’y a pas le cadre légal qui permette à un maire de décider ce genre de choses », a regretté la ministre. Et d’ajouter : « Je n’ai pas attendu que certains se réveillent pour avoir des positions extrêmement claires sur la lutte contre l’entrisme islamique, sur la lutte contre le prosélytisme religieux. »
« Ça fait des années que je demande par exemple l’interdiction du voilement des fillettes », a-t-elle mentionné avant de soumettre les raisons de son combat : « Je pense que conditionner nos enfants dès le plus jeune âge en leur expliquant que les petites filles doivent être soumises ou qu’elles doivent être pudiques est, à mon avis, un problème quand on est favorable à […] l’égalité entre les femmes et les hommes. » « Cette égalité se construit dès le plus jeune âge », a conclu Aurore Bergé.
« Une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales »
La mairie de Carry-le-Rouet avait en effet pris un arrêté interdisant le port du burkini lors de toute baignade sur les plages de la commune. Ce texte proscrivait « l’accès à l’eau et la baignade en tenue vestimentaire de ville », interdisant notamment « le foulard, l’écharpe ou tout vêtement ample », ainsi que tout vêtement de bain couvrant entièrement le corps, les bras, les jambes et la tête, et « ne permettant pas une flottabilité positive », rapporte Le Figaro.
Mais le tribunal administratif de Marseille, saisi par la Ligue des droits de l’homme, a jugé que cette décision municipale constituait « une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales que sont la liberté d’aller et venir et la liberté personnelle », précisent encore nos confrères. Le tribunal a également rappelé que les restrictions imposées par le maire doivent être justifiées par des « risques avérés d’atteinte à l’ordre public ».
Par conséquent, le tribunal a suspendu l’arrêté et condamné la commune à verser 1500 euros à la Ligue des droits de l’Homme.

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