Bannissement des membres du Parti communiste chinois par les États-Unis : une idée bien accueillie par les internautes chinois

Par Nicole Hao
18 juillet 2020 02:42 Mis à jour: 18 juillet 2020 02:42

Lorsque des informations ont révélé que l’administration américaine envisageait d’interdire aux membres du Parti communiste chinois (PCC) et aux membres de leur famille de se rendre aux États-Unis, le régime chinois a réagi avec colère, tandis que les internautes chinois ont salué cette décision avec joie.

La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a averti Washington de ne pas procéder à une telle interdiction lors d’une conférence de presse tenue le 16 juillet, tandis que des médias publics ont également publié des articles pour critiquer cette proposition.

Le New York Times a cité pour la première fois des sources anonymes dans un rapport publié le 15 juillet, selon lequel l’administration Trump envisageait d’interdire aux membres du PCC et à leurs familles de voyager aux États-Unis.

La Chine comptait environ 91,9 millions membres au sein du Parti communiste chinois à la fin de l’année 2019, selon l’agence de presse d’État Xinhua. Presque tous les fonctionnaires et militaires chinois, ainsi que les dirigeants des entreprises et organisations publiques, sont membres du Parti.

Au cours de la dernière décennie, dans un contexte d’instabilité politique et économique qui a frappé la Chine, un nombre croissant de membres des familles des fonctionnaires du PCC ont immigré aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux, et ont transféré leurs capitaux à l’étranger.

De nombreux hauts responsables du Parti envoient également leurs enfants étudier aux États-Unis, comme la fille du leader chinois Xi Jinping, diplômée de l’université de Harvard, la fille du Premier ministre chinois Li Keqiang, qui a étudié à Harvard au début des années 2010, et la fille du comité permanent du Politburo Wang Yang, diplômée de l’université de Tufts dans le Massachusetts.

S’il existe effectivement une interdiction de voyager aux États-Unis, ces membres des familles de fonctionnaires chinois pourraient être obligées de retourner en Chine, tandis que de nombreux étudiants chinois devront renoncer à étudier aux États-Unis.

Cependant, les internautes chinois ont été enthousiasmés par cette nouvelle et ont demandé à la Maison-Blanche de lancer cette interdiction dès que possible. Sur la plateforme de médias sociaux Weibo, ils ont expliqué que cette interdiction empêcherait les fonctionnaires corrompus de transférer leurs capitaux détournés à l’étranger, et leur interdirait de s’échapper de Chine une fois tombés dans le collimateur du régime. Twitter est interdit en Chine, mais beaucoup utilisent des logiciels permettant de contourner les pare-feux pour accéder à la plateforme.

« La Chine a souffert de la corruption pendant des décennies. [L’interdiction de voyager] est le remède spécial que nous attendons depuis si longtemps », a écrit le 16 juillet l’iinternaute chinois Baozi sur Weibo.

Des citoyens chinois font la queue pour déposer leur demande de visa à l’ambassade des États-Unis à Pékin, en Chine, le 27 avril 2012. (Ed Jones/AFP/GettyImages)

« Le président Donald Trump est le directeur du bureau anti-corruption chinois ! » a plaisanté l’internaute Qingchun sur Weibo.

L’internaute Yan Yilin a suggéré que d’autres membres de l’alliance Five Eyes, le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni et la Nouvelle-Zélande, se joignent aux États-Unis pour instaurer une telle interdiction.

Certains internautes chinois d’outre-mer ont même fait une proposition : « Chaque Chinois doit prétendre sur les médias sociaux qu’il n’est pas membre du PCC avant d’entrer aux États-Unis. » Lors de la demande de visa pour immigrer aux États-Unis, on demande aux voyageurs s’ils sont membres d’organisations du Parti communiste.

Ils ont expliqué qu’un vrai membre du PCC n’osera pas prétendre sur les médias sociaux chinois qu’il ne l’est pas, car les autorités chinoises surveillent Internet et peuvent punir un fonctionnaire ou sa famille pour une telle déloyauté.

Interdire les membres du PCC

Le 16 juillet, le Wall Street Journal a évoqué un informateur qui aurait affirmé que des hauts fonctionnaires de l’administration du président Trump étaient en train de débattre au sujet de cette interdiction de voyager aux États-Unis.

Lors d’une conférence de presse tenue le 16 juillet, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a déclaré qu’elle n’était pas au courant de cette interdiction de voyager vers les États-Unis. « Si c’est vrai, je pense que les États-Unis sont vraiment pitoyables », a déclaré Mme Hua.

Elle a également demandé pour la forme : « Les États-Unis forment-ils le pays le plus puissant du monde, hormis les menaces et les sanctions, quelles autres impressions pourraient-ils donner au monde ? »

Pendant ce temps, Hu Xijin, rédacteur en chef du journal d’État Global Times, a publié un long article sur Weibo pour critiquer cette interdiction de voyager vers les États-Unis : « C’est un crime qui porte atteinte à la paix dans le monde. Il va pousser les hommes à entrer dans un 21e siècle plein d’incertitudes. »

Après les commentaires de Hua Chunying  et Hu Xijin, le terme chinois pour dire « Quitter le PCC » (« Tuidang ») est devenu un mot-clé populaire chez Google.

Les tendances observées sur Google montrent que le terme chinois « Quitter le PCC » est devenu un mot-clé populaire le 16 juillet 2020. (Capture d’écran)

En Chine, le régime ne permet pas aux membres du PCC de quitter le Parti.

Mais ces dernières années, un mouvement populaire est apparu dans la population chinoise du monde entier, pour dénoncer et quitter le PCC. Selon les informations disponibles sur le site web de l’organisation à but non lucratif américaine Tuidang Center, 360 millions personnes ont à ce jour renoncé au PCC et aux organisations qui lui sont affiliées.

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