Belgique: les indépendantistes flamands quittent le gouvernement, fin de la coalition (ministre)

-Bart De Wever, de la N-VA, lors d'une conférence de presse de la N-VA après avoir quitté une réunion du Conseil des ministres du gouvernement fédéral concernant le pacte mondial pour les migrations, à Bruxelles, le 8 décembre 2018. Photo THIERRY ROGE / AFP / Getty Images.
Les ministres nationalistes flamands de la N-VA vont démissionner de la coalition au pouvoir en Belgique depuis quatre ans, en raison d’une divergence profonde sur le Pacte de l’ONU sur les migrations, a annoncé dimanche l’un d’eux, le ministre de l’Intérieur Jan Jambon. « C’est clair, c’est net », a déclaré M. Jambon à la télévision publique RTBF en confirmant ces départs, mettant fin à plusieurs heures de flou.
Une fois acté le départ de la N-VA, poids lourd de cette coalition belge, le premier ministre Charles Michel doit prendre la tête d’un gouvernement sans majorité au Parlement, à cinq mois des prochaines élections législatives prévues fin mai. Il doit nommer dimanche de nouveaux ministres pour remplacer ceux de la N-VA et redistribuer leurs portefeuilles (Intérieur mais aussi Finances, Défense et Migration).
Le gouvernement a souvent tangué depuis quatre ans en raison des prises de positions jugées radicales de la N-VA sur la migration. Le président du parti Bart De Wever avait lancé samedi soir un ultimatum à M. Michel, laissant entendre que la N-VA s’en irait si ce dernier s’envolait pour Marrakech dimanche afin d’approuver au nom de la Belgique le Pacte de l’ONU sur les migrations.
« Je prends acte ce soir que la N-VA quitte la majorité », avait répondu M. Michel dans la foulée. Il avait répété sa ferme intention de représenter la Belgique à Marrakech comme « chef de gouvernement d’une coalition responsable ». Samedi soir, un conseil des ministres de la dernière chance avait été convié, mais il n’a pas permis de surmonter les divergences.
La N-VA est le seul des quatre partis de la coalition opposé à ce texte onusien, qui doit être approuvé lundi et mardi au Maroc par les pays de l’ONU, avant d’être ratifié lors d’un vote au siège des Nations Unies à New York le 19 décembre. Le pacte avait d’abord fait l’objet d’un consensus gouvernemental cet été, mais la N-VA a changé d’avis fin octobre.
La crise, latente depuis plusieurs semaines, a éclaté mardi soir, quand Charles Michel a annoncé son intention de se tourner vers le Parlement, faute d’unanimité au sein de son gouvernement. Deux jours plus tard, une large majorité droite/gauche s’est dégagée en plénière à la Chambre en faveur d’une résolution demandant au gouvernement de soutenir le pacte. La N-VA s’est retrouvée isolée au côté du parti d’extrême droite Vlaams Belang.
Ce parti anti-immigration a d’ailleurs tenu samedi un meeting à Bruxelles avec Marine Le Pen, cheffe de l’extrême droite française, et Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, afin de dénoncer ce Pacte, brandi comme épouvantail par les populistes à travers l’UE à l’approche des élections européennes en mai prochain.
Non contraignant, le pacte de l’ONU recense des principes et une vingtaine de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations.
D.C avec AFP
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