Ceux qui brûlent les villes américaines visent à détruire notre civilisation

Par Roger Kimball
1 juin 2020 20:57 Mis à jour: 1 juin 2020 22:47

La première chose à comprendre à propos des émeutes destructrices qui balayent les États-Unis, c’est le fait qu’il ne s’agit pas d’émeutes raciales. La mort de George Floyd à Minneapolis la semaine dernière, alors qu’il était arrêté par la police, n’est que le prétexte de toutes ces violences. La vraie cause en est la haine. La haine de l’Amérique, tout d’abord, mais en fin de compte la haine de l’ordre civilisé lui-même.

Beaucoup des voyous qui pillent et détruisent des biens sont blancs. Ce que nous voyons n’est donc pas une bataille entre noirs et blancs. C’est une bataille entre les forces de la civilisation, d’une part, et les forces de l’anarchie, d’une autre.

Toutefois, ce n’est pas tout à fait exact. Parler d’une bataille entre deux forces implique qu’il y a deux camps actifs. Ce n’est pas le cas de ce tsunami de destruction et de meurtres qu’on peut regarder tous les soirs à la télévision. Nous assistons plutôt à l’assaut des forces de la barbarie contre un establishment inerte et soumis qui prétend représenter l’autorité de la civilisation.

Il est curieux que les scènes de violence les plus flagrantes se déroulent dans les États qui votent habituellement pour le Parti démocrate, dans des villes dirigées par des maires de gauche. Beaucoup de maires et de chefs de police y sont eux-mêmes noirs. Dans de nombreuses localités, la police a reçu l’ordre de se retirer alors que la foule se déchaînait. Le maire de Minneapolis a accusé les « suprématistes blancs » et les « étrangers » d’être responsables de cette violence.

Cette affirmation s’est révélée fausse : il n’y a pas de suprématistes blancs, seulement des membres d’Antifa, du groupement Black Lives Matter et de groupes apparentés. Une analyse des codes postaux des personnes arrêtées montre qu’elles sont en grande majorité originaires de la région de Minneapolis.

En même temps, diverses célébrités encouragent l’anarchie en acclamant les malfaiteurs et en promettant publiquement de payer leur caution.

L’acteur Justin Timberlake, pour ne prendre qu’un exemple, a encouragé ses fans à se joindre à lui « pour soutenir les manifestants de Minneapolis » en faisant un don à un « fonds pour la liberté » qui est destiné à lutter contre « les méfaits de l’incarcération ».

Qu’en est-il alors des « méfaits » de la destruction des biens d’autrui ou des coups portés à la tête avec un skateboard et des pierres ?

Les crimes évidents

Je devrais dire quelques mots sur la couverture médiatique de ce sujet. La version officielle est que le policier (maintenant ex-policier) Derek Chauvin a tué George Floyd en s’agenouillant sur son cou pendant près de 9 minutes et en l’asphyxiant. L’horrible incident a été filmé – on peut entendre Floyd dire piteusement : « Je ne peux pas respirer, je ne peux pas respirer. » Alors, ce serait une affaire claire et close.

Mais il y a un petit problème. Le rapport d’autopsie préliminaire n’a révélé « aucun indice physique permettant de diagnostiquer une asphyxie ou une strangulation traumatique ». De plus, le rapport indique que « M. Floyd avait des problèmes de santé sous-jacents, notamment une maladie des artères coronaires et une hypertension cardiaque. Les effets combinés de l’immobilisation de M. Floyd par la police, de son état de santé sous-jacent et de la présence probable de substances stupéfiantes dans son corps ont probablement contribué à sa mort. »

Cela ne disculpe pas nécessairement Derek Chauvin. Cela montre, comme le note Andrew McCarthy dans son article sur la légalité de l’affaire, qu’ici, comme c’est souvent le cas, les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît à première vue.

Cependant, ce qui n’est pas compliqué, ce sont les crimes évidents de ceux qui cassent les vitrines des magasins, incendient les voitures et les postes de police et envoient des passants innocents à l’hôpital ou à la morgue.

Il y a une certaine ironie macabre dans le fait que des milliers de criminels vicieux sont autorisés à piller et à brûler, alors que la plus grande partie des États-Unis est « confinée » par le diktat de la police sanitaire. Cette mesure est appliquée par des gouverneurs assoiffés de pouvoir et par ceux qui aspirent au pouvoir dans les conseils municipaux et les mairies, et qui sont encouragés par des moutons qui crient sur leurs voisins s’ils s’approchent à moins de deux mètres ou apparaissent en public sans masque. Ainsi, les règles relatives à la « distanciation sociale » sont suspendues tant que les gens sont déterminés à ne pas gagner leur vie, mais à détruire celle des autres.

Le président Trump a réagi fermement en recourant à la Garde nationale. Nous devons espérer qu’elle rétablira bientôt l’ordre. Mais il est impossible d’ignorer les images de violence diffusées dans tout le pays.

Une ligne très fine

Dans son magnifique monologue télévisé, Tucker Carlson a démontré la dure réalité qui se cache derrière les titres des médias – la réalité qui nous a amenés à cette situation.

« Les idéologues vous diront, a-t-il noté, que le problème est celui des relations raciales, ou du capitalisme, ou de la violence policière, ou du réchauffement climatique. Mais c’est bien superficiel. La véritable cause est plus profonde que cela et elle est beaucoup plus obscure. Ce que vous regardez, c’est l’ancienne bataille entre ceux qui ont un intérêt dans la société et qui voudraient la préserver, et ceux qui n’en ont pas et qui cherchent à la détruire. » C’est tout à fait exact.

L’écrivain britannique Evelyn Waugh a noté lors des jours sombres de 1939 que « la barbarie n’est jamais définitivement vaincue ; dans des circonstances favorables, des hommes et des femmes qui semblent tout à fait ordonnés vont commettre toutes les atrocités imaginables ».

Beaucoup, si ce n’est la plupart, des hooligans violents qui défigurent aujourd’hui les villes américaines sont de jeunes bénéficiaires de la société la plus riche et la plus généreuse que le monde n’a jamais connue. À l’école, on leur a enseigné à mépriser leur pays en tant qu’un pays raciste, sexiste, colonialiste et exploitant – l’attitude qui a été renforcée au collège et par les porte-voix des médias, de Hollywood et de nos universités d’élite. La ligne de frontière est très fine entre la civilisation et l’anarchie violente !

Evelyn Waugh avait raison en disant : « Plus la société est complexe, plus elle est vulnérable aux attaques, et plus son effondrement est complet en cas de défaite. »

Nous avons eu un avant-goût de cette vulnérabilité lorsque nous nous sommes livrés à un étrange exercice d’auto-asphyxie à l’échelle de la société à cause d’un nouveau virus respiratoire. Aujourd’hui, il semble que nous voulons plutôt essayer l’auto-immolation.

« À une époque comme la nôtre, a mis en garde Evelyn Waugh, la société est particulièrement précaire. Si elle chute, nous assisterons non seulement à la dissolution de quelques compagnies actionnaires, mais des réalisations spirituelles et matérielles de notre histoire. »

Je pense que cela mérite d’être gardé à l’esprit alors que nous regardons les reportages télévisés de la CNN et de la MSNBC encourageant les « manifestants » qui sont déterminés à nous détruire.

Roger Kimball est le rédacteur en chef et l’éditeur du magazine The New Criterion et l’éditeur de Encounter Books. Son livre le plus récent est The Fortunes of Permanence: Culture and Anarchy in an Age of Amnesia.

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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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