CHINE : les dirigeants du régime disparaissent de la scène publique alors que le pays subit de graves inondations

Par Nicole Hao
25 juillet 2020 04:41 Mis à jour: 25 juillet 2020 04:41

Sous les eaux, des centaines de millions de personnes sont touchées par les inondations historiques en Chine, l’absence notable de la direction du Parti communiste a attiré l’attention des citoyens et des analystes sur la Chine.

Le leader chinois Xi Jinping ne s’est pas montré en public pendant 21 jours jusqu’au 21 juillet, date à laquelle il a organisé un séminaire économique à Pékin.

Puis, mercredi, il a visité le Siping Battle Memorial Hall dans la province du Jilin, au nord-est de la Chine. Pendant la guerre civile chinoise, de mars 1946 à mars 1948, le Kuomintang (KMT) et le Parti communiste chinois (PCC) ont mené quatre batailles épuisantes à Siping, qui ont tué au moins 55 000 soldats des deux camps. Le PCC a remporté les première et dernière batailles, tandis que le KMT a gagné la deuxième et la troisième.

Au cours de son séminaire économique et de sa visite commémorative, il n’a pas mentionné les graves inondations qui ont touché au moins 27 provinces et régions chinoises, ni les fortes pluies qui se sont abattues sur le pays depuis le mois de juin.

Ni le président de la république Xi ni les autres membres du Comité permanent du Politburo – l’organe décisionnel le plus puissant du Parti – ne se sont rendus dans les zones sinistrées pour commander les tâches de secours, comme l’ont fait leurs prédécesseurs. Seul le Premier ministre Li Keqiang a effectué une brève visite dans un village inondé début juillet.

Les principaux dirigeants du PCC ne se sont pas beaucoup montrés en public tout au long de l’année 2020.

Le commentateur des affaires politiques chinoises Zhong Yuan, basé aux États-Unis, souligne que cela est inhabituel pour le Parti. Il a soulevé la question de savoir si les hauts fonctionnaires ont quitté Pékin afin d’éviter de contracter le virus du PCC, aussi nommé le nouveau coronavirus.

BEIJING, CHINE – 28 mai : Le président chinois Xi Jinping arrange ses papiers lors de la session de clôture de l’Assemblée populaire nationale, qui comprenait un vote sur un nouveau projet de loi sur la sécurité de Hong Kong, au Grand Hall du peuple le 28 mai 2020 à Pékin, en Chine

L’après-midi du 21 juillet, Xi Jinping a organisé un séminaire pour les entrepreneurs à Pékin, auquel ont participé deux membres du comité permanent du Politburo, Wang Huning et Han Zheng, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement central.

Les dirigeants de certaines des plus grandes entreprises chinoises étaient présents : Chen Zongnian, président et chef du Parti de Hikvision, le fabricant d’équipements de surveillance ; Ning Gaoning, président et chef du Parti de Sinochem, un conglomérat pétrolier et gazier d’État ; Huang Li, président de Wuhan Guide Infrared, un fabricant d’équipements d’imagerie thermique infrarouge ; Jiang Bin, président de Goertek, une entreprise de composants acoustiques ; Hsiao-Wuen Hon, président du groupe de R&D Asie-Pacifique de Microsoft ; et Zhao Bingdi, président de Panasonic China.

Lors du séminaire, pour faciliter le processus de restructuration à venir, Xi Jinping mentionne les « échanges de pouvoir contre de l’argent » entre les responsables du PCC et les entreprises, ainsi que la fraude commerciale, selon les médias d’État, laissant entrevoir la corruption au sein de la situation économique dans le pays.

Toutefois, le dirigeant Xi a affirmé que l’économie chinoise se portait bien en général, mais a également tenu à encourager « le commerçant individuel ».

Début du mois de juin, les commerçants individuels avaient été encouragés alors que le Premier ministre chinois Li Keqiang proposait de relancer les marchés des vendeurs de rue afin d’atténuer la crise du chômage.

Mais à cette époque, le président Xi a rapidement fait des remarques contredisant la proposition du Premier ministre Li, affirmant que la Chine avait une importante population de classe moyenne.

Au séminaire, Xi Jinping donnait pour la première fois des commentaires positifs sur les commerçants individuels, certains analystes estiment que la volte-face annoncée pourrait être un indicateur que le ralentissement économique est devenu si sévère que le leader Xi a été contraint de revenir sur sa position.

Cette vue aérienne montre les rues submergées et les bâtiments inondés après la rupture d’un barrage due aux inondations dans la ville de Jiujiang, province du Jiangxi, en Chine, le 13 juillet 2020. (STR/AFP via Getty Images)

Inondations

Aucun autre haut responsable n’a fait la tournée des zones sinistrées à part la visite de Li Keqiang dans un village de la ville de Tongren, dans la province du Guizhou, au sud-ouest de la Chine, les 6 et 7 juillet.

Le seul plus haut responsable envoyé dans les régions sinistrées est E Jingping, le ministre chinois des Ressources en eau, qui s’est rendu dans la province du Jiangxi le 12 juillet.

Wang Yong, chef du siège de l’État pour la lutte contre les inondations et la sécheresse et membre du Conseil d’État, n’a pas encore visité les zones inondées.

Le Guizhou connaît des inondations et possibles fleuves en crue depuis le début du mois de juin. Des coulées de boue ont enseveli des villages à Tongren et dans d’autres villes depuis lors, mais les médias publics ont à peine couvert l’actualité, tandis que les autorités n’ont pas évalué l’ensemble des dégâts ni le nombre de victimes.

Montagneux et assez difficile d’accès, le Guizhou a été pendant des siècles une des régions les plus pauvres de Chine. Dans les zones rurales, beaucoup vivent dans des maisons faites de boue et de paille, ce qui les rend vulnérables aux dégâts causés par les tempêtes.

Le 19 juillet, le Bureau météorologique du Guizhou a alerté la population locale que des pluies encore plus abondantes allaient frapper la province, avec des précipitations comprises entre 15,2 et 20 cm dans les 48 heures suivantes.

De grandes parties des provinces centrales et orientales de l’Anhui, du Jiangxi, du Hubei et du Hunan ont connu de graves dommages dus aux inondations massives.

Officiellement, les autorités ont déclaré qu’au moins 43 millions de personnes ont été touchées, dont près de 3 millions ont perdu leur domicile. Beaucoup soupçonnent que les véritables dégâts sont encore plus importants.

On prévoit davantage de précipitations, car les trois principaux fleuves de Chine ont débordé et peuvent à tout moment avoir des brèches dans les berges.

Un site touristique est submergé par les inondations près du fleuve Yang-Tzé dans la ville de Zhenjiang, province du Jiangsu, en Chine, le 20 juillet 2020. (STR/AFP via Getty Images))
(Avec l’aimable gracieuseté de The Epoch Times)

Selon les médias d’État, Xi Jinping a organisé une vidéoconférence pour discuter de la catastrophe le 17 juillet et a délivré deux messages sur les inondations aux fonctionnaires le 28 juin et le 12 juillet.

Zhong Yuan a affirmé le 22 juillet qu’il est inhabituel que les dirigeants du gouvernement central et les chefs des partis provinciaux disparaissent lors de catastrophes de cette ampleur. « Les dirigeants du PCC avaient l’habitude de se présenter en première ligne pour donner l’impression d’être proches du peuple », a-t-il noté.

Zhong Yuan a analysé les instructions écrites de Xi Jinping aux responsables, telles que publiées dans les médias d’État, et les réactions publiques de chaque responsable de niveau. Il a conclu que les gouvernements locaux n’ont pas suivi les ordres du leader Xi, ni répondu aux besoins de la population.

« Ils ne se soucient pas de la vie et des pertes des gens », a-t-il commenté.

Comme Xi Jinping et d’autres hauts responsables ont fait profil bas depuis janvier, M. Zhong s’est demandé s’ils essayaient d’éviter les apparitions publiques pour se protéger contre la contamination par Covid-19 – d’autant plus que Pékin a récemment connu une nouvelle vague.

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