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Consommation de cocaïne : les passages aux urgences ont triplé en dix ans

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Photo: Crédit photo RICCARDO MILANI/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Les derniers chiffres de Santé publique France (SPF) révèlent que la consommation de cocaïne a triplé depuis 2012, comme en témoigne l’augmentation des passages aux urgences liés à cette drogue.
Dans son dernier rapport publié jeudi 24 juillet, Santé publique France alerte sur la montée en puissance de la cocaïne en France, avec une forte hausse des demandes dans tout le système de santé. Même si cette drogue peut sembler anodine et facile d’accès, les conséquences sur la santé sont dramatiques.
Souvent associés à la consommation d’autres substances
La consommation de cocaïne en France fait peser un poids « significatif » sur les services d’urgence et l’hôpital, souligne le document de SPF. Entre 2012 et 2023, le nombre de passages aux urgences dû à la prise de ce stupéfiant a plus que triplé.
Sur 32.749 passages aux urgences liés à l’usage de la cocaïne, entre 2012 et 2024, environ les trois quarts (74%) concernaient des hommes et l’âge médian était de 32 ans, correspondant au profil des personnes les plus consommatrices au sein de la population générale.
De plus, sur cette période, les passages aux urgences liés à la consommation de cocaïne étaient « fréquemment associés à des diagnostics de consommation d’autres substances », en « premier lieu l’alcool » (29%), relève SPF, dont les données concordent avec celles du dispositif Drogues info service. Ces autres substances étaient les narcotiques (dont les opiacés, 14%), le cannabis (11%), ainsi que les benzodiazépines (7%).
En moyenne, 97 passages aux urgences par jour en France
En 2024, une légère baisse a été observée, avec 27,7 passages aux urgences pour 100.000 habitants (contre 28,8 en 2023, soit -4 %). Au total, en 2024, 5067 passages aux urgences ont été enregistrés. Cela correspond en moyenne à 97 passages par jour en France.
Notons que ces taux de passages aux urgences sont « très élevés en Guyane », mais aussi en « Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie », soit deux régions du sud de la France, comme le détaille SPF, qui pointe ainsi de « fortes disparités régionales ».
Selon le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT), la proportion de Français ayant déjà expérimenté la cocaïne est passée de 5,6 % en 2017 à 9,4 % en 2023. Parallèlement, le nombre de consommateurs réguliers a doublé en un an, passant de 600.000 en 2022 à 1,1 million en 2023.
Une drogue de plus en plus pure et de moins en moins chère
En raison notamment de la baisse de son prix – le gramme coûte environ 60 euros – on assiste à une banalisation de la consommation de cette drogue dure, comme le signalent depuis plusieurs années les autorités sanitaires et les addictologues. De plus, il est particulièrement facile d’en obtenir, notamment grâce à certains vendeurs qui en font ouvertement la promotion sur les réseaux sociaux.
Hervé Martini, l’addictologue et secrétaire général d’Addiction France souligne au micro d’Europe 1 que cette drogue, devenue de plus en plus pure, envoie aujourd’hui davantage de consommateurs à l’hôpital. En 2023, la cocaïne atteignait un taux de pureté de 73 %, contre seulement 46 % en 2021. L’addictologue précise également que cette drogue est consommée, non plus dans un cadre festif mais « pour tenir », et ce dans un désir de « rendement », ou parce que ces consommateurs ont des horaires « à rallonge ».
« Quand vous voyez 100 personnes qui vont en consommer, tous ne vont pas avoir des effets graves », a encore fait remarquer le secrétaire général d’Addiction France. De ce fait, « quand on vous propose un produit, vous allez accepter le produit, vous allez vous en tirer pas trop mal et vous y retournerez par la suite », a-t-il ajouté.
Des conséquences médicales aigües
Ce stupéfiant, au fort potentiel addictif – tant psychologique que physique – agit rapidement sur le système nerveux central, provoquant des effets intenses tels que l’euphorie, l’hypervigilance ou la désinhibition. Son usage répété conduit à une dépendance et à une tolérance qui incite à augmenter les doses. Mais surtout, il peut entraîner de graves complications médicales, même à court terme.
SPF rappelle à ce propos que la consommation de cocaïne peut entraîner de graves problèmes cardiovasculaires – infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, thrombose – et psychiatriques – dépression, anxiété, tentatives de suicide.