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Emmanuel Macron entrouvre la porte pour les visites dans les Ehpad

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Emmanuel Macron s'entretient avec des personnes âgées lors de la visite d'un EHPAD dans le 13e arrondissement de Paris, le 6 mars 2020.

Photo: : LUDOVIC MARIN/POOL/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

Face à l’interdiction des visites en Ehpad pour freiner l’épidémie de coronavirus, Emmanuel Macron a accepté une exception pour les « malades en fin de vie ».
Premiers confinés, derniers enlacés ? Depuis le 11 mars, « l’intégralité des visites de personnes extérieures » est « suspendue » à la demande du gouvernement dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) et les unités de soins de longue durée (USLD) hospitalières.
Le ministre de la Santé Olivier Véran a même demandé fin mars « un isolement individuel de chaque résident dans les chambres » afin de « protéger ces personnes âgées particulièrement fragiles ». Ces précautions n’ont pourtant pas empêché le Covid-19 de faire des ravages dans les Ehpad. Des morts souvent privés d’un dernier instant avec leur famille, au nom de la santé publique.
Le virus du PCC (Parti communiste chinois), connu communément comme le nouveau coronavirus, est responsable de la maladie infectieuse respiratoire appelée Covid-19.

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Des mesures d’hygiène « identiques aux soignants »
Pour y remédier, le chef de l’État a souhaité, lors de son allocution télévisée du lundi 13 avril, « que les hôpitaux et les maisons de retraite puissent permettre d’organiser pour les plus proches, avec les bonnes protections, la visite aux malades en fin de vie afin de pouvoir leur dire adieu ».
C’était déjà le cas en Occitanie, où l’agence régionale de santé (ARS) a demandé la semaine dernière aux Ehpad et USLD de « réduire les visites au strict minimum, soit à celles des proches de résidents en fin de vie », avec des mesures d’hygiène « identiques aux soignants ».
Mais le directeur de l’Association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA) considère qu’« il va falloir aller plus loin » pour « trouver les moyens qui rendent acceptable le maintien du confinement », prolongé au moins jusqu’au 11 mai. Car déjà, au bout d’un mois, « nous commençons à constater des dégradations de santé psychologique chez les personnes âgées », met-il en garde.

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Vers une réouverture progressive ?
Le statu quo « va probablement exacerber les risques de décompensation et de syndrome de glissement », qui voit les personnes refuser en quelque sorte de continuer à vivre, redoute également la Fédération Nationale Avenir et Qualité de Vie des Personnes Agées (Fnaqpa), autre fédération du secteur, favorable à « la réouverture progressive des établissements aux familles des résidents ».
Mais on en est encore loin : « Nous rendrons possibles (ces) visites (…) lorsque nous aurons la garantie que la circulation du virus est devenue suffisamment faible » et que l’épidémie « sera sous contrôle », a déclaré M. Véran mardi 14 avril sur RTL. Une partie des quelque 7 500 Ehpad du pays est encore épargnée par le coronavirus et « nous ne pouvons pas prendre le risque d’avoir d’autres drames humains collectifs dans (ces) établissements » « toute interaction avec le monde extérieur présente un risque potentiel », a expliqué le ministre de la Santé.
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Deux masques par jour
Le retour des visiteurs est d’autant moins probable que « les moyens manquent », souligne Malika Belarbi de la CGT-Santé. « Ouvrir un peu la porte, on ne peut qu’y être favorable, mais il faut l’organiser si les établissements ont les moyens matériels », ajoute cette aide-soignante qui constate dans son établissement francilien que ses collègues sont « sous-équipés », avec seulement « deux masques par jour ».
Trop peu pour accueillir en toute sécurité « les familles, les bénévoles, les intervenants extérieurs ». En attendant, « on est complètement démuni pour faire face aux problèmes de solitude. Les personnels n’ont pas le temps ».