Les derniers modèles de smartphones Huawei sont toujours interdits dans les magasins de Taïwan

Par Nicole Hao
26 novembre 2019 08:19 Mis à jour: 10 avril 2020 12:58

Dans ses derniers modèles de smartphones, le géant chinois des télécommunications Huawei a subtilement changé les références à Taïwan en « Taïwan, Chine » dans la liste des contacts des utilisateurs, sans en informer le gouvernement de Taipei. Les trois modèles – P30, P30 Pro et Nova 5T – ont par la suite été interdits à Taïwan.

La National Communications Commission (NCC), un organisme statutaire indépendant du gouvernement taïwanais, le Yuan exécutif, a publié un communiqué le 13 novembre sur cette question.

« Pour préserver notre dignité nationale, la NCC a pris des mesures strictes, notamment en demandant à l’entreprise de restaurer les paramètres originaux », a déclaré la NCC. « Donc à partir d’aujourd’hui, tous les téléphones portables, tablettes et produits similaires doivent utiliser la bonne présentation faisant référence à ‘Taïwan’. »

La NCC a déclaré que Huawei doit maintenant faire une nouvelle demande de licence pour vendre ces modèles, ajoutant que tout fournisseur qui enfreindrait la règle « Taïwan » perdrait sa certification autorisant ses produits sur le marché.

L’agence a également avisé les cinq entreprises de télécommunications présentes sur le marché taïwanais, ainsi que la filiale taïwanaise de Huawei, Xunwei Technologies, qu’elles ne peuvent plus vendre ces trois modèles Huawei. La NCC avisera les  opérateurs téléphoniques lorsqu’elle aura confirmé que Huawei a corrigé les paramètres de sa liste de contacts.

Les références à l’île sont un sujet politiquement sensible, car le régime chinois a toujours revendiqué Taïwan comme étant son propre territoire bien qu’il s’agisse de facto d’un pays avec son propre gouvernement démocratiquement élu, son armée et sa monnaie.

Le 14 novembre, les médias locaux ont rapporté que Huawei avait organisé une cérémonie de lancement d’un nouveau produit à Taipei, au cours de laquelle les smartphones présentés ne contenaient que des références à « Taïwan » comme étant une région.

Au moment de mettre sous presse, il n’était pas clair que ces trois modèles Huawei déjà achetés par les utilisateurs à Taïwan contenaient encore des références à « Taïwan, Chine ».

Huawei

Hsiao Chi-hung, porte-parole de la NCC, a expliqué le 14 novembre que Huawei avait modifié le préréglage des contacts des utilisateurs après avoir reçu la certification de la NCC pour les trois modèles connexes.

Lorsque Huawei a demandé la certification, le nom de la région indiquée était Taïwan. Cependant, après que la société a reçu l’approbation, la référence a été changée à « Taïwan, Chine » après une mise à jour des systèmes d’exploitation de Huawei sur ces modèles.

Ce n’est pas la première fois que Huawei a des ennuis à Taïwan pour ses références. Le 13 août, les internautes chinois ont constaté que dans plusieurs modèles de téléphones Huawei vendus en Chine continentale, lorsque les utilisateurs changent la langue du système du chinois simplifié (le format typique utilisé en Chine continentale) au chinois traditionnel (le format typique utilisé à Taïwan, Hong Kong et Macao), le fuseau horaire des téléphones changeait de « Taipei, Chine » pour « Taipei, Taïwan ».

Les internautes ont reproché à l’entreprise d’avoir présenté Taïwan comme une entité indépendante plutôt que comme faisant partie de la Chine.

Huawei a mis à jour son système d’exploitation peu après le tumulte d’Internet.

Une question politique

Entre-temps, des pressions ont été exercées sur les multinationales pour qu’elles suivent la ligne de Pékin sur la souveraineté de Taïwan, afin de continuer à faire des affaires en Chine continentale. Le cas le plus récent est celui du constructeur automobile de luxe italien Maserati.

Le 23 octobre, Maserati a annoncé qu’il mettait fin à son parrainage des Golden Horse Awards, une prestigieuse cérémonie de remise de prix pour les films en langue chinoise, souvent appelée les Oscars chinois, qui se tient chaque année à Taïwan.

Le régime chinois a interdit aux films, acteurs et réalisateurs de Chine continentale de participer à la cérémonie de remise des prix cette année.

Dans son communiqué publié sur Weibo, la plateforme chinoise qui ressemble à Twitter, le constructeur automobile italien a déclaré qu’il respectait l’intégrité territoriale, l’histoire et la culture du régime chinois, et qu’il « défendait fermement le principe d’une seule Chine ».

Le 12 août, plus de sept marques internationales ont publié des excuses en chinois au sujet de leurs produits liés à Taïwan et à Hong Kong, après que des internautes chinois aient laissé des commentaires critiques sur ces marques.

L’entreprise de mode américaine Calvin Klein s’est excusée sur son site Web américain d’avoir catégorisé Hong Kong comme un pays. Hong Kong est une ancienne colonie britannique qui est revenue au pouvoir chinois en 1997. « Calvin Klein respecte et soutient pleinement l’intégrité de la souveraineté et du territoire de la Chine », a déclaré l’entreprise dans un communiqué.

La société française de mode de luxe Givenchy s’est excusée parce qu’un de ses T-shirts indiquait 60 noms de villes au dos, dans lesquels Taipei figurait comme appartenant à Taïwan. Hong Kong était également inscrit comme étant une entité distincte de la Chine.

La marque de luxe américaine Coach s’est également excusée d’avoir écrit Hong Kong et Taïwan en tant qu’entités distinctes sur un t-shirt et a déclaré qu’elle en modifierait le design immédiatement. Elle s’est aussi excusée sur son site Web américain d’avoir inscrit Macao et Taïwan comme régions distinctes.

L’entreprise autrichienne de bijoux Swarovski, l’entreprise italienne de mode de luxe Versace, l’entreprise japonaise d’équipements sportifs Asics et la marque américaine de soins de la peau Fresh ont elles aussi publié des excuses similaires.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.