Des élus LFI à l’hommage aux victimes françaises du Hamas malgré le refus de familles

Par Vincent Solacroup
5 février 2024 16:00 Mis à jour: 5 février 2024 16:10

Des élus LFI seront présents mercredi à l’hommage national d’Emmanuel Macron aux victimes françaises de l’attaque menée le 7 octobre par l’organisation terroriste Hamas en Israël, malgré le refus de familles de victimes.

La cérémonie aux Invalides permettra au chef de l’État de saluer la mémoire de « 42 concitoyens décédés » dans l’attaque du mouvement islamiste palestinien, qui avait entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils.

En présence de leurs familles, acheminées pour beaucoup d’entre elles depuis Israël par un vol spécial, ce moment solennel concernera aussi six Français blessés, les quatre otages français du Hamas libérés, et trois Français « toujours disparus et présumés otages », a précisé l’Élysée, qui a expliqué n’avoir pas d’éléments à fournir concernant ces derniers, notamment « en termes de preuve de vie ». Chaque victime sera représentée par une photographie avec son nom.

Des élus LFI présents malgré le refus des familles 

Le rendez-vous de mercredi s’est retrouvé au cœur d’une polémique politique, plusieurs familles de victimes ayant demandé, dans un courrier au chef de l’État, que la présence de La France insoumise (LFI) soit « interdite » aux Invalides, à cause notamment de son refus de qualifier le Hamas de groupe « terroriste ».

LFI devrait faire preuve d’honnêteté et de cohérence car ils n’étaient pas présents à la manifestation contre l’antisémitisme « sous prétexte » de la présence du Rassemblement National a déclaré Ange Kalderon, président de l’association « 7 octobre 2023″ – Vies brisées en Israël ». Or maintenant LFI souhaite rendre hommage à des « victimes dont ils refusent de dire que ce sont des victimes du terrorisme islamiste LFI », ajoute-t-il. Une preuve d’incohérence et d’une provocation selon lui. L’association n’est pas signataire de la lettre mais pense que LFI devrait assumer jusqu’au bout sa position et s’abstenir de venir.

L’Élysée a répondu lundi qu’il s’agissait d’une « cérémonie républicaine » à laquelle, selon le protocole en vigueur depuis 1989, les parlementaires sont invités. Il a aussi souligné qu’un dispositif de sécurité « extrêmement renforcé » serait mis en place.

« À chacun d’apprécier l’opportunité ou pas de sa présence puisque les familles se sont exprimées et ont exprimé une forte émotion », a toutefois estimé un conseiller du président, renvoyant la décision aux élus LFI. Or ces derniers, qu’il s’agisse du coordinateur du mouvement Manuel Bompard ou de la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot, ont dit vouloir y assister. Il est « normal que la nation rende hommage à des victimes », a dit le premier, assurant « partager » la « peine » et le « chagrin » des familles, sans « volonté de mélanger un hommage national à un moment de politique ».

L’entourage d’Emmanuel Macron assure que cet hommage « rendu à des citoyens français juifs » sera « placé sous le signe universel de la lutte contre l’antisémitisme et à travers lui toutes les formes de haine, de racisme et d’oppression envers des minorités ». Le Président israélien Isaac Herzog, invité, ne sera pas présent pour des « raisons d’agenda », mais sera représenté par l’ambassade d’Israël à Paris.

L’hommage intervient quatre mois jour pour jour après l’attaque, qui a déclenché un conflit toujours en cours entre Israël et Hamas. Le principe d’un hommage avait été annoncé assez rapidement par Emmanuel Macron, mais la priorité avait été donnée aux négociations pour la libération des otages, a dit la présidence à des journalistes.

Ne pas « mêler les deux types de victimes »

Sur Sud Radio lundi matin, Manuel Bompard a aussi estimé qu’il serait « légitime » d’organiser aussi « un moment d’hommage pour des Franco-Palestiniens qui sont aussi morts dans le cadre de ce conflit », à Gaza. « Le président de la République se grandirait à organiser les deux, un autre hommage ou le même, peu importe », a-t-il ajouté.

Interrogée sur cette demande, la présidence a répondu qu’un « temps mémoriel » était bien envisagé dans un second temps, selon des modalités qui doivent encore être fixées. La cérémonie de mercredi « vise à rendre hommage aux victimes d’un attentat terroriste majeur commis par le Hamas », a-t-elle dit, soucieuse de ne pas « mêler les deux types de victimes ».

« Néanmoins il est évident que nous devons la même émotion et la même dignité aux victimes françaises des bombardements à Gaza, et cet hommage leur sera rendu dans un autre temps », a assuré l’Élysée en réponse à un journaliste, rappelant qu’Emmanuel Macron avait plusieurs fois martelé qu’« une vie vaut une vie ».

LFI a immédiatement « salué » cette décision. « Nous nous associerons pleinement à cet hommage. Nous devons rendre hommage à toutes les victimes des crimes de guerre au Proche-Orient », a déclaré Mathilde Panot à l’AFP.

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