Après l’arrêt des activités commerciales dans toute la Chine afin de contenir la propagation de COVID-19, le régime chinois, préoccupé par l’impact sur l’économie, a ordonné à toutes les entreprises des zones non touchées par le virus de reprendre leurs activités.
Epoch Times a obtenu des documents internes de l’administration de la ville de Changchun, dans le nord-est de la Chine, dans lesquels les responsables locaux se plaignent que de nombreuses entreprises ne veulent ou ne peuvent pas reprendre leurs activités en raison du manque de fournitures pour se protéger contre la propagation du virus : alcool, désinfectant et masques de protection.
Changchun est la capitale de la province de Jilin, située à environ 1 000 km de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie.
Un rapport du 26 février publié par le district de Kuancheng placé sous la juridiction de la ville de Changchun a révélé que « les autorités provinciales [de Jilin] et municipales [de Changchun] ont exigé que toutes les entreprises, à l’exception des restaurants et du secteur de la construction, reprennent la production avant la fin février ».
Les fonctionnaires du district se sont plaints que la directive n’était pas facile à appliquer.
« Il est difficile de contrôler et de prévenir l’épidémie [de coronavirus]. […] Nous n’avons pas les moyens d’acheter des masques et autres produits de protection », peut-on lire dans le document.
Le gouvernement du district a déclaré au mois de février qu’il avait fourni « 3 200 litres d’alcool [pour désinfecter], 2 850 litres de désinfectant et 3 500 masques » aux entreprises pour les aider à reprendre le travail.
Mais ce n’était pas suffisant pour répondre à la demande.
Le document a révélé que dans le seul district de Kuancheng, 104 grandes et moyennes entreprises ont repris la production, ce qui représente 63,8 % de ce type d’entreprises dans le district.
Selon les normes du régime chinois, une entreprise de taille moyenne est définie comme une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 20 millions de yuans (2,5 millions €) et qui emploie 300 personnes ou plus.
Les autorités du district ont déclaré dans le document : « De plus en plus d’entreprises reprendront la production pour répondre à la demande [des autorités]. La demande de matériaux de protection est de plus en plus importante. […] Il est très difficile pour nous, le l’administration du district, de répondre aux besoins des entreprises. »
Le manque masques
Un secteur plus large autour de la ville Changchun n’a pas non plus suffisamment de masques.
Epoch Times a également obtenu un rapport interne que le Bureau de la santé de Changchun a envoyé aux autorités de la ville.
Les responsables de la santé ont rapporté ce qui s’est passé après que la ville a imposé que tous les masques de protection ne soient vendus qu’en ligne, à partir du 17 février. Les magasins physiques ne seraient plus autorisés à les vendre, comme l’a exigé le gouverneur de la province de Jilin, Jing Junhai.
Selon le rapport, les habitants de Changchun doivent commander en ligne, puis aller chercher leurs commandes dans des pharmacies désignées après avoir présenté leurs pièces d’identité, leurs numéros de téléphone et leur avis de confirmation de commande. Chaque personne n’est autorisée à acheter que cinq masques.
« Le premier jour [17 février], nous avons vendu 10 000 masques à 2 000 personnes qui avaient réservé en ligne », indique le rapport. « Ce jour-là, 1,023 million de personnes ont essayé de commander des masques en ligne, mais seulement 0,2 % d’entre elles ont réussi. »
Selon les statistiques officielles, Changchun a une population d’environ 7,49 millions d’habitants.
En raison de la forte demande, le bureau a décidé de vendre 20 000 masques par jour le 22 février. La règle des cinq masques par personne est restée en vigueur.
De nombreux habitants ont essayé de passer des commandes. Selon le document, chaque jour, tous les masques étaient vendus dans les trois minutes et demie suivant l’ouverture du système de réservation.
Autres régions
À Yushu, une ville du comté de Changchun, 35 des 51 grandes et moyennes entreprises du comté ont repris la production, selon un autre document, daté du 26 février, qu’Epoch Times a obtenu. Au total, 3 431 employés sont retournés au travail.
Le comté de Yushu a indiqué avoir fourni 1 950 litres de produits de désinfection et 5 000 masques à ces entreprises, mais cela n’était toujours pas suffisant.
Des documents internes des administrations des comtés de Nong’an et de Dehui, signalent aux autorités de la ville de Changchun que « le manque de masques est la raison principale pour laquelle les entreprises ne peuvent pas reprendre la production ».
Certaines régions de Chine ont fait appel à la police locale pour forcer les entreprises à reprendre leurs activités.
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
