Donald Trump durcit le ton avec de nouveaux droits de douane : 100% pour les médicaments

Le président américain Donald Trump signe un décret dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 25 septembre 2025 à Washington, DC.
Photo: Andrew Harnik/Getty Images
Donald Trump a déclenché jeudi une nouvelle offensive commerciale d’ampleur en annonçant des droits de douane drastiques sur plusieurs secteurs clés. Le président américain s’attaque d’abord frontalement à l’industrie pharmaceutique.
Avec une mesure choc : à partir du 1er octobre, une taxe de 100% frappera « tout produit pharmaceutique de marque ou breveté », selon l’annonce faite sur Truth Social. L’exception : les entreprises qui acceptent de « construire leur usine pharmaceutique en Amérique » échapperont à cette sanction. Toutefois, les contours de cette mesure restent flous, laissant planer l’incertitude sur son application réelle.
L’Australie et l’Europe sonnent l’alarme
Les réactions internationales ne se sont pas fait attendre. L’Australie, par la voix de son ministre de la Santé Mark Butler, dénonce une mesure contre-productive : « Nous achetons beaucoup plus de produits pharmaceutiques des États-Unis que ce qu’ils achètent chez nous… Ce n’est pas dans l’intérêt des consommateurs américains. »
Du côté européen, la fédération des industries pharmaceutiques (Efpia) parle carrément de « la pire des situations ». Un camouflet pour l’accord UE-États-Unis conclu fin août, qui plafonnait pourtant les droits de douane pharmaceutiques à 15% – un compromis déjà contesté en Europe.
Les poids lourds étrangers taxés à 25% : Volvo et Daimler en ligne de mire
Trump ne s’arrête pas là. Les constructeurs de camions étrangers subissent également ses foudres avec des droits de douane de 25% sur « tous les poids lourds fabriqués dans d’autres régions du monde ». L’objectif affiché : protéger les géants américains Peterbilt, Kenworth, Freightliner et Mack Trucks.
Les géants européens Volvo (Suède) et Daimler (Allemagne) encaissent déjà le coup : leurs titres ont plongé après la clôture des Bourses européennes. Trump justifie cette mesure par des « raisons de sécurité nationale », reprenant un argumentaire déjà utilisé au printemps lors du lancement d’une enquête sur les importations de camions étrangers.
L’ameublement dans la tourmente : jusqu’à 50% de taxes
Le secteur du meuble n’échappe pas à cette vague protectionniste. Les meubles de cuisine et lavabos de salle de bain subiront une taxe de 50% dès le 1er octobre, tandis que les meubles capitonnés seront frappés d’une taxe de 30%.
Un coup dur pour un marché largement dominé par les importations asiatiques : selon la Commission du commerce international américaine, 60% de tous les meubles vendus aux États-Unis en 2022 étaient importés, dont 86% des meubles en bois. Les détaillants Wayfair et Williams Sonoma, très dépendants de ces approvisionnements étrangers, ont vu leurs actions chuter immédiatement.
Le spectre de l’inflation plane sur l’économie américaine
Cette offensive tarifaire tous azimuts ravive les craintes inflationnistes dans la première économie mondiale. Trump assume pleinement ce virage protectionniste radical, marquant une rupture totale avec la politique d’économie ouverte traditionnellement défendue par les États-Unis.
Sa stratégie : relancer coûte que coûte l’industrie manufacturière américaine. Pour cela, son administration a déjà instauré un droit de douane de base de 10% applicable à tous les pays, avec des taux bien plus élevés pour les nations exportatrices nettes vers les États-Unis.
Les principaux partenaires commerciaux américains – Canada, Mexique, Union européenne et Chine – subissent déjà des surtaxes, tandis que les négociations se poursuivent dans un climat de plus en plus tendu.
Avec AFP

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