Drôme : un arboriculteur scandalisé par la vente de poires d’Argentine en plein cœur de la région des poires

Par Nathalie Dieul
13 août 2020 19:01 Mis à jour: 13 août 2020 19:01

Joris Miachon, arboriculteur à Moras-en-Valloire dans la Drôme des collines, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux lorsqu’il a découvert qu’un supermarché local vendait des poires importées d’Argentine. Il se trouve pourtant en plein cœur de la région des poires, dont la récolte a commencé.

« Bravo U Les Commerçants. En plein cœur d’une zone de production, vous n’avez pas honte de proposer de la poire d’Argentine ? » a écrit le jeune producteur sur Twitter. « À quelques centaines de mètres de votre magasin à Saint-Sorlin-en-Valloire, on travaille dans nos vergers par 45 °C pour récolter notre production de poires. »

« Ce supermarché est situé à deux kilomètres de mon exploitation. C’est choquant pour tout le monde d’y trouver de la poire de l’hémisphère sud en pleine récolte », a déclaré Joris Miachon au Figaro.

L’arboriculteur est d’autant plus scandalisé que le fait que le supermarché vende des poires provenant de l’autre bout de la planète ne soit pas lié à un prix plus bas pour le consommateur.

En effet, sur la photo qu’il a publiée, deux sortes de poires d’Argentine sont affichées à 3,55 et 3,80 € le kilo, une autre sorte d’Afrique du Sud à 3,55 €, alors que ses poires locales se détailleraient à environ 2 € le kilo, d’après France 3.

Après avoir été informée de la situation par l’exploitant, la direction du supermarché a retiré les poires provenant de l’hémisphère sud de la vente et évoque un « décalage de saison ».

« Normalement nous nous débrouillons pour que les produits récoltés en France se substituent aux produits d’importation », justifie le groupe Système U. « Cette année, les poires françaises étaient en avance et nous avions encore des poires d’importation. Nous terminions l’écoulement des poires d’importation, et les poires françaises allaient prendre leur place en rayon. »

Joris Miachon profite de l’attention de l’enseigne comme de celle des médias pour faire passer un message. « Pendant le confinement, on était un peu les ‘héros de la nation’. Aujourd’hui on a l’impression d’avoir été utilisés », déplore-t-il, invoquant les paroles prononcées début juin par le ministre de l’Agriculture de l’époque, Didier Guillaume, qui disait qu’il était « important d’acheter français ».

L’arboriculteur demande que l’agriculture française soit soutenue, « pas à coups de subventions, mais en nous achetant notre marchandise à des prix rémunérateurs ».

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