Elle est jugée pour avoir recueilli deux marcassins de la même fratrie

Par Emmanuelle Bourdy
21 juin 2019 19:00 Mis à jour: 12 juillet 2019 14:26

L’histoire démarre en 2011. A cette époque, dans le petit village de Saint-Restitut (Drôme) il y avait un établissement d’élevage de sangliers. Suite à la fermeture de cet établissement, une habitante de ce même village avait alors recueilli deux marcassins de la même fratrie, un mâle et une femelle, du nom de Gruinou et Nonotte.

Or, la législation permet d’accueillir un sanglier mais pas deux car à partir de deux, cela est considéré comme un établissement d’élevage et un certificat de capacité ainsi qu’une autorisation préfectorale d’ouverture sont alors demandés.

L’habitante de Saint-Restitut, âgée de 58 ans a donc été jugée devant le tribunal correctionnel de Valence pour avoir enfreint cette loi, ainsi que le relate ledauphiné.com. Pour sa défense, la prévenue explique : «Ils m’ont été donnés pour leur sauver la vie…» Elle ne voulait en aucun cas séparer le frère et la sœur, craignant que l’un ne puisse survivre sans l’autre.

De plus, elle souhaitait élever ces deux sangliers en toute légalité : « Un technicien de la Direction départementale des territoires m’a donné un accord écrit pour Gruinou, et oral pour Nonotte… » Elle avait construit pour eux un enclos ombragé avec un abri et un point d’eau. Violaine Vert, qui a assisté la prévenue lors de son jugement, a déclaré : «Le mâle est stérilisé : elle n’a jamais voulu faire un élevage» et précise « ses intentions louables de sauver ces animaux », ajoutant que « la confiscation, ça revient à abattre Nonotte ! ».

 

Pendant deux ans un dossier avait été constitué contre la prévenue pour la traduire en justice et Me Vert considère les accusations portées contre cette Drômoise comme « un acharnement ». Elle explique que le technicien qui avait donné son accord oral pour que Nonotte puisse « finir tranquillement sa vie avec ses congénères » avait par la suite fait une note écrite à l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage).

Mais l’inspecteur de l’ONCFS qui ne veut rien lâcher a déclaré que « la loi, c’est la loi pour tout le monde ! » et le parquet a de plus précisé que «ces espèces sont réglementées». La détenue est exposée à une amende de 500 euros et à la confiscation de Nonotte. Le tribunal rendra sa décision le 10 juillet.

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