Emmanuel Macron propose de construire des abattoirs pour soutenir les éleveurs

Par Epoch Times avec AFP
4 octobre 2019 10:11 Mis à jour: 4 octobre 2019 19:05

Au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne près de Clermont-Ferrand, Emmanuel Macron a été interpellé par des éleveurs de bovins. Le président a proposé aux représentants de la filière que l’État investisse dans les abattoirs.

« Il n’y a pas de fatalité » : Emmanuel Macron s’est rangé vendredi en Auvergne « aux côtés » des éleveurs bovins en graves difficultés, leur proposant que l’État finance la construction d’abattoirs pour échapper à l’emprise du groupe dominant dans le secteur de la viande, accusé de maintenir des prix trop bas.

« Je voulais apporter un message d’amitié, la situation est difficile, je serai à vos côtés aujourd’hui et demain » a dit le président au micro, en saluant son prédécesseur Jacques Chirac, qui bénéficie d’une cote d’amour unique auprès des paysans et auquel le salon rend un hommage particulier cette année, après son décès jeudi dernier.

Alors que deux députés la République en Marche, Roland Lescure et Jean-Baptiste Moreau, ont été pris à partie et expulsés du Sommet jeudi par des éleveurs dans une ambiance tendue, le président était accompagné du ministre de l’Agriculture Didier Guillaume pour visiter cette exposition rassemblant quelque 2 000 animaux d’élevage, la fine fleur des troupeaux français, et des milliers d’éleveurs.

« Aidez-nous ! »

« Aidez-nous ! », lui ont lancé plusieurs agriculteurs à son passage, « donnez-nous des perspectives pour le monde agricole, car on a le sentiment que la société française ne veut plus de monde agricole ».

« On est mal, c’est le matraquage qui est dur, on a l’impression d’empoisonner les gens », lui a crié une éleveuse. « J’en peux plus non plus de l’agribashing », leur a répondu M. Macron.

Interpellé sur le Ceta, l’accord de libre-échange UE-Canada rendu responsable par le syndicat majoritaire FNSEA d’une grande partie des difficultés de la profession, le président a renvoyé la balle dans le camp français.

Investir dans les abattoirs

« Les difficultés qu’on a aujourd’hui n’ont rien à voir avec le Ceta ! » a-t-il dit. « Notre problème aujourd’hui est que nous ne savons pas valoriser correctement ce qu’on produit ».

« On va devoir investir pour aider la filière, mais il faut que les producteurs s’organisent pour ne plus dépendre des gros acheteurs » a-t-il lancé en fustigeant la baisse du prix des broutards (veaux) « de 15 à 20% en juillet ».

« C’est à nous de nous réorganiser, d’investir (…) il n’y a pas de fatalité » a martelé le président qui souhaite « qu’on arrête » le système français tournant autour d’un seul acteur dominant dans le monde de la viande, le groupe Bigard qui fait la pluie et le beau temps sur les prix dans la plus parfaite opacité.

« Il y a un acteur qui vous achète la viande au prix le plus bas possible pour faire sa rentabilité, il faut qu’on arrête avec ce système » a-t-il dit. « On est des couillons nous-mêmes » a lancé le président.

M. Macron a proposé aux représentants de la filière bovine que l’État investisse dans des abattoirs « dans quelques bassins où les mecs sont prêts à se structurer », en utilisant le grand plan d’investissement agricole annoncé dans le cadre des États généraux de l’alimentation.

« Notre problème est que 70% de la viande qu’on mange dans les restaurants en France n’est pas française » a lancé le président.

 

 

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