La Corée du Nord, qui partage une longue frontière avec l’épicentre du virus en Chine, n’a pas encore signalé un seul cas de coronavirus, officiellement connu sous le nom de COVID-19, mais les experts ont tiré la sonnette d’alarme.
Malgré l’absence de cas confirmés, les médias d’État ont mentionné une lutte contre COVID-19, affirmant que le régime met en œuvre un « projet de propagande ».
« Grâce au système du projet national de propagande pour l’hygiène, les données relatives à la prévention des maladies transmissibles [seront] distribuées au centre et aux provinces en temps utile, et envoyées aux réseaux de radiodiffusion du pays pour une propagande intensive », a déclaré un communiqué de presse de l’État.
La Corée du Nord a également annoncé qu’elle étendrait la quarantaine pour les cas suspects à 30 jours « pour le moment ».
Certains organes de presse sud-coréens, dont le journal Chosun Ilbo, ont indiqué que le virus s’était déjà propagé dans la partie isolée du pays, en passant par des brèches de sa frontière avec la Chine. Des cas suspects ont été mis en quarantaine à Musan, notamment des contrebandiers locaux entre le pays et la Chine.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé aujourd’hui le test d’un « lanceur de missiles multiple de grande taille », déclarant qu’il s’agissait d’une « grande arme », a annoncé l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. pic.twitter.com/5yN8B0ttIg
— Agence France-Presse (@afpfr) August 24, 2019
Les experts tirent la sonnette d’alarme
Les experts craignent que le pays, l’un des plus pauvres du monde, ne soit ravagé par le coronavirus de Wuhan en raison d’un manque de fournitures médicales.
« Il n’y a pas assez de médicaments pour le pays. Je suis vraiment inquiet de les voir confrontés à une épidémie », a déclaré à Business Insider Nagi Shafik, un ancien consultant de l’Organisation mondiale de la santé qui avait travaillé à Pyongyang. « Ce sera dangereux pour eux – ça pourrait aller partout. »
Pour aller plus loin, M. Shafik a déclaré au quotidien South China Morning Post que le système de soins de santé et les hôpitaux du pays sont « dépourvus des traitements les plus élémentaires pour tout type de problème médical ».
Cela inclut des articles « comme les antibiotiques, toute sorte de soins préventifs sont inconnus dans les campagnes ou les zones rurales et uniquement réservés à l’élite du parti à Pyongyang », a-t-il déclaré.
De plus, un chercheur a déclaré que la Corée du Nord ne rapporte probablement pas la véritable étendue de son épidémie de coronavirus.
« Il est impossible que la Corée du Nord ne soit pas touchée par le coronavirus – ils mentent clairement pour ne pas montrer de faiblesse ou la présence de menace pour le régime », a déclaré Harry Kazianis, directeur des études coréennes au Centre d’intérêt national, à la chaîne américaine de télévision d’information en continu Fox News cette semaine. « Compte tenu du fait qu’il existe de nombreuses sections poreuses de la frontière entre la Corée du Nord et la Chine et que le régime Kim dépend du commerce illégal pour survivre, il est clair que le virus est arrivé en Corée du Nord. »
La Corée du Nord, quant à elle, a interdit tous les touristes et coupé les transports avec la Chine pour tenter de freiner la propagation de la maladie. Toutefois, M. Kazianis a déclaré que de telles mesures pourraient en fait exacerber le problème.
« Le vrai danger est que la situation devienne incontrôlable et qu’une sorte d’effondrement du gouvernement se produise », a-t-il déclaré à Fox News. « Tout en disant que les chances sont faibles, c’est le vrai danger dont nous devons nous inquiéter quand il s’agit de la Corée du Nord. Si le régime Kim s’effondrait, à cause d’un coronavirus ou autre, qui contrôlerait ses armes nucléaires ? Qu’en est-il de leurs armes chimiques ou biologiques ? Qui nourrit les 25 millions de Nord-Coréens ? »
La Fédération internationale de la Croix-Rouge a déclaré cette semaine aux médias que la Corée du Nord avait un besoin urgent de kits de dépistage des coronavirus et d’équipements de protection.
« Nous devons agir maintenant », a déclaré cette organisation humanitaire internationale, selon le le service de diffusion internationale par radio et télévision du gouvernement américain VOA (Voice of America).
Le 30 janvier, l’agence de presse américaine UPI a rapporté qu’il y avait au moins un cas de coronavirus à Yanbian, une région ethnique coréenne située près de la frontière.
Les États-Unis ont déclaré qu’ils étaient prêts à aider la Corée du Nord à endiguer une épidémie de coronavirus, selon un porte-parole.
« Nous soutenons et encourageons fortement le travail des organisations d’aide et de santé américaines et internationales pour contrer et contenir la propagation du coronavirus en RPDC », a déclaré la porte-parole du département d’État Morgan Ortagus dans un communiqué, en référence au nom officiel de la Corée du Nord, la République populaire démocratique de Corée (RPDC). « Les États-Unis sont prêts et disposés à faciliter rapidement l’approbation de l’aide de ces organisations. »
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