Le film « Claws of the Red Dragon » cherche à mettre en lumière le rôle de Huawei dans les ambitions technologiques de Pékin

Par Janita Kan
27 août 2019 21:21 Mis à jour: 7 novembre 2020 05:34

Un film dont la sortie est prévue cet automne vise à mettre en lumière le lien entre Huawei Technologies – le plus grand fabricant mondial d’équipements de télécommunications – et le Parti communiste chinois au pouvoir.

Le film, intitulé Claws of the Red Dragon (les griffes du dragon rouge), a été inspiré par l’arrestation de la directrice financier de Huawei, Meng Wanzhou, à l’aéroport international de Vancouver l’an dernier, à la demande du gouvernement américain, et par la détérioration subséquente des relations Canada-Chine. Dans ce qui a été largement considéré comme des représailles, le régime chinois a détenu deux Canadiens et les a accusés d’espionnage, tout en condamnant deux autres Canadiens à mort pour des crimes liés à la drogue.

Meng Wanzhou, qui est la fille du fondateur de Huawei, Ren Zhengfei, a été accusée par les procureurs américains de conspiration et de fraude en relation avec les violations des sanctions américaines contre l’Iran. Le gouvernement américain demande actuellement son extradition. M. Ren, qui détient officiellement 1,4 % des actions de Huawei, a fait partie de l’Armée populaire de libération de la Chine (APL).

Claws of the Red Dragon tente d’exposer « les rouages internes du [Parti communiste chinois] et de Huawei », a déclaré l’ancien stratège en chef de la Maison-Blanche Stephen Bannon, un des producteurs exécutifs du film.

« C’est un film très puissant », a déclaré M. Bannon dans une interview accordée à l’émission American Thought Leaders (maîtres à penser américains) du quotidien Epoch Times. « Je pense qu’il s’ouvre et explique sous une forme dramatique exactement ce qui se passe avec l’empiétement de la Chine dans le domaine technologique à travers le monde. Les gens seront très surpris. »

« Je l’ai testé ici aux États-Unis, à Washington […] avec des personnes de haut rang du gouvernement américain, et ils ont été stupéfaits par certaines des révélations du film », a-t-il ajouté.

M. Bannon, qui est actuellement président de la Rule of Law Society et cofondateur du Committee on the Present Danger : China [N.d.T. : Comité sur la menace de la Chine] a une grande portée, explique le film, car on explore la menace imminente que le régime chinois représente pour l’Occident à travers ses ambitions de domination technologique mondiale.

« Le pilier de l’avenir de la technologie est la 5G : [elle] sera une technologie dominante », a précisé M. Bannon. « À l’heure actuelle, le chemin que Huawei a pris comme façade pour l’Armée populaire de libération est essentiellement de prendre en charge les réseaux et les composants à travers le monde. Si nous permettons que cela se produise, même pour quelques années de plus, Huawei va contrôler fondamentalement les systèmes de communication de l’Ouest et, par conséquent, sera capable de contrôler l’Ouest. »

Le président américain Donald Trump a considéré Huawei comme une « menace pour la sécurité nationale » en déclarant le 19 août que « pour l’instant, il semble que nous n’allons pas faire des affaires ».

L’entreprise lutte contre l’interdiction du commerce depuis le mois de mai, dans un contexte de guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. L’interdiction a effectivement empêché Huawei de faire des affaires avec des entreprises américaines sans licence spéciale.

Les responsables américains ont exprimé à maintes reprises leurs vives inquiétudes quant à l’utilisation de l’équipement de Huawei par le régime chinois à des fins d’espionnage, étant donné les liens étroits de l’entreprise avec Pékin.

Une étude récente a révélé qu’une centaine d’employés de Huawei avaient des liens avec l’armée ou les services de renseignement chinois. L’ancien PDG de la société, Sun Yafang, a également travaillé pour la principale agence d’espionnage de Chine, le ministère de la Sécurité d’État, avant de rejoindre la société.

Une recherche menée par la société de cybersécurité Finite State en juin a révélé plus de 102 vulnérabilités connues parmi les 550 dispositifs Huawei examinés, exposant les utilisateurs à des risques de sécurité.

L’administration Trump a également interdit à Huawei de construire des réseaux 5G de prochaine génération aux États-Unis pour des raisons de sécurité nationale, et a mis en garde ses alliés américains contre toute collaboration avec Huawei.

Jusqu’à présent, les États-Unis ont mis sur liste noire plus de 100 affiliés Huawei. Le 19 août, les fonctionnaires ont accordé une prolongation de 90 jours à l’entreprise pour lui permettre d’acheter des produits américains, tout en donnant aux entreprises américaines plus de temps pour se retirer des affaires avec Huawei.

« Nous avons été très clairs avec le Canada et avec tous nos alliés en précisant que nous considérons que Huawei est incompatible avec les intérêts de sécurité des États-Unis d’Amérique ou de nos alliés dans les pays épris de liberté à travers le monde », a déclaré le vice-président Mike Pence lors d’une conférence de presse en mai à Ottawa, Canada.

Le film sera distribué par NTD, filiale d’Epoch Times, et mettra en vedette Dorren Lee, Taras Lavren et Eric Peterson.

Eva Fu et Janita Kan ont rédigé cet article.

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