Fin de mission au GIGN : le général Ghislain Réty quitte le service, la relève en suspens

PARIS, 23 janvier 2025 – Le général Ghislain Réty, commandant du GIGN, et la procureure de Paris Laure Beccuau lors d’une conférence de presse après l’enlèvement puis la libération de David Balland, cofondateur de la société Ledger.
Photo: THIBAUD MORITZ/AFP via Getty Images
Après trente-quatre années passées sous l’uniforme, dont cinq à la tête du prestigieux Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), le général Ghislain Réty a fait ses adieux aux armes jeudi, lors d’une cérémonie empreinte d’émotion à la caserne Pasquier de Satory (Yvelines). Mais son départ laisse pour l’heure l’unité sans nouveau chef, dans l’attente du feu vert du gouvernement conduit par Sébastien Lecornu.
Le directeur général de la gendarmerie nationale, le général Hubert Bonneau – lui-même ancien patron du GIGN –, a confirmé que la désignation du successeur relèverait du prochain ministre de l’Intérieur. « Ce sera un ancien du GIGN », a-t-il assuré, appelant les membres de cette force d’élite à ne nourrir aucune inquiétude. « Chaque fois qu’il y a un engagement du GIGN, c’est suivi en haut lieu », a-t-il insisté, rappelant le rôle central de l’unité qui compte plus d’un millier d’hommes.
Une nomination suspendue au nouveau gouvernement
Traditionnellement, la désignation du commandant du GIGN revient au directeur de la gendarmerie nationale. Mais cette fois, le ministre de l’Intérieur sortant, Bruno Retailleau, avait souhaité s’impliquer personnellement dans le processus, allant jusqu’à rencontrer plusieurs candidats. Problème : un ministre démissionnaire ne peut procéder à de telles nominations. Il faudra donc attendre la formation du gouvernement Lecornu, annoncée d’ici la fin de la semaine ou au plus tard lundi, pour connaître le nom du prochain patron de l’unité.
Trois profils en lice
Trois hommes, tous issus du prestigieux groupe d’intervention, sont aujourd’hui sur les rangs. Figurent parmi eux le colonel Benoît Villeminoz, actuellement en poste à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), et le général Quentin de Bennetot, commandant en second du centre national des opérations à la DGGN. Un troisième candidat a été retenu, mais son identité n’a pas encore été rendue publique.
Âgé de 55 ans, Ghislain Réty met un terme à une carrière saluée pour son exemplarité et sa rigueur. Décrit par ses pairs comme un officier « d’exception », il s’apprête à rejoindre le secteur privé. Dès le 15 octobre, il prendra la direction de la sûreté du groupe Air France, un poste stratégique au sein de la compagnie.
Un dernier hommage aux siens
Dans un discours vibrant, teinté de gravité et d’émotion, le général a livré ses ultimes recommandations à ses hommes. « Confiance, autonomie, détermination (…) soyez aussi un peu fous! », a-t-il lancé, avant de conclure, la voix brisée : « Vous allez me manquer. » Des mots qui résonnaient comme un testament professionnel, saluant l’esprit de corps et l’audace qui caractérisent depuis près de cinquante ans le GIGN.

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