Finlande : le principal suspect avait des « intentions terroristes »

19 août 2017 10:49 Mis à jour: 19 août 2017 13:38

Les autorités finlandaises viennent d’annoncer qu’un Marocain de 18 ans a été identifié comme le principal suspect de l’attentat de Turku qui a coûté la vie à deux personnes.

La police avait rapidement arrêté vendredi le suspect armé d’un couteau, le blessant par balles à la jambe, sur une place du centre-ville de Turku, ville portuaire dans le sud-ouest de la Finlande.

« L’attaque a d’abord été qualifiée de meurtre, mais pendant la nuit, nous avons reçu des informations supplémentaires qui indiquent que les infractions pénales sont maintenant des meurtres et des tentatives de meurtres avec intention terroriste », a déclaré la police dans un communiqué.

Les autorités ont formellement identifié le suspect, « un citoyen marocain de 18 ans « , sans donner plus de détails à son sujet.

L’homme a poignardé à mort deux personnes et blessé huit autres. Trois personnes sont toujours hospitalisés en soins intensifs et les cinq autres doivent quitter l’hôpital.

Les deux personnes tuées étaient Finlandaises, a précisé la police. Un Italien et deux Suédois figurent parmi les blessés.

La police a également arrêté cinq personnes lors d’une perquisition dans un appartement de Turku dans la nuit.

« Nous avons maintenant six suspects en détention », a déclaré à l’AFP le commissaire Markus Laine, du Bureau national d’enquête.

« Nous enquêtons sur le rôle de ces cinq autres personnes, mais nous ne sommes pas encore sûrs s’ils ont un lien (avec l’attaque) (…). Nous allons les interroger, et nous pourrons ensuite en dire plus (…). Mais ils ont été en contact avec le principal suspect », a ajouté M. Laine.

En juin, les services de sécurité finlandais (Supo) avaient relevé d’un cran leur évaluation du risque d’attaque terroriste, annonçant avoir repéré une activité du groupe terroriste État islamique qui pourrait viser la Finlande. Le risque, considéré jusque-là comme « faible », est désormais « élevé », soit le deuxième niveau sur une échelle de quatre.

Les services de sécurité disaient surveiller particulièrement « 350 individus », soit « environ 80% de plus » qu’en 2012.

Coopération internationale

Les policiers ont indiqué travailler en coopération avec les services de l’immigration finlandais et les autorités internationales.

« Plusieurs autorités nationales participent à l’enquête. Nous travaillons également avec nos collègues étrangers pour enquêter sur l’affaire », a écrit le Bureau international d’enquête dans un tweet.

Le principal suspect est actuellement hospitalisé. La police n’a pas encore pu l’interroger « en raison de son état de santé », et ignore toujours ses motivations.

Les autorités ont également déclaré avoir saisi un fourgon Fiat Ducato blanc, en lien possible avec l’attentat, sans ajouter plus de détails.

Les drapeaux sont en berne dans les villes finlandaises, en hommage aux victimes.

D’après les médias finlandais, l’homme aurait choisi ses victimes au hasard, une information que les enquêteurs n’ont pas confirmée.

La police nationale, en état d’alerte, a annoncé hier avoir augmenté le nombre de ses patrouilles.

Le président finlandais Sauli Niinistö a participé à une cérémonie à la cathédrale de Turku hier soir, en l’honneur des victimes.

« Il faut garder son calme, la haine n’est pas la réponse à la colère », a twitté le Premier minsitre Juha Sipilä.

Les policiers n’ont pas confirmé la thèse d’un attentat lié au terrorisme islamiste.

« Mais si cela est lié, c’est dans la continuité des attaques faciles à perpétrer que l’Europe a déjà connues », a déclaré à la radio-télévision publique YLE la chercheuse Leena Malkki, spécialiste du terrorisme à l’université d’Helsinki.

Plusieurs Marocains ont été identifiés parmi les auteurs des attentats de Barcelone et Cambrils cette semaine, revendiqués par le groupe terroriste État islamique, mais Mme Malkki a déclaré qu’il n’y avait pas encore de raison de croire qu’il y avait un lien entre les attentats de Turku et d’Espagne.

« Beaucoup de pays européens parlent de la radicalisation des jeunes marocains », a-t-elle ajouté.

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