Fonds Marianne: deux associations bénéficiaires se défendent devant le Sénat

Marlène Schiappa dans la tourmente depuis les révélations sur la gestion du Fonds Marianne qu'elle a créé.
Photo: THOMAS SAMSON/AFP via Getty Images
Deux associations bénéficiaires du Fonds Marianne pour lutter contre le séparatisme ont défendu mercredi devant le Sénat l’utilisation faite des subventions reçues, l’une d’elle assurant n’avoir « jamais » été interdite de produire « des contenus politiques ».
Les responsables de Reconstruire le commun et de l’USEPPM étaient auditionnés au Sénat par la commission d’enquête sur le Fonds Marianne créé le 20 avril 2021 par Marlène Schiappa, alors ministre déléguée à la Citoyenneté, pour lutter contre le séparatisme. Le Fonds Marianne était doté de 2,5 millions d’euros.
La première association a touché une subvention de plus de 300.000 euros et la seconde a été la principale bénéficiaire du Fonds, avec une dotation de 355.000 euros. Christian Gravel, à la tête du CIPDR, l’organisme responsable de la gestion administrative du Fonds Marianne, « ne nous a jamais interdit de faire des contenus politiques », a déclaré Ahlam Menouni, présidente de Reconstruire le commun. Elle s’exprimait devant les sénateurs et en particulier le rapporteur LR Jean-François Husson et le président PS de la commission des Finances, Claude Raynal.
Le 16 mai, Christian Gravel, secrétaire général du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), affirmait pourtant devant cette commission que Reconstruire en commun avait produit « de nombreux contenus à caractère politique », notamment pendant la campagne électorale présidentielle, malgré plusieurs recadrages. Ahlam Menouni a défendu un projet qui répondait selon elle à l’appel d’offres du CIPDR : la production de contre-discours face à l’islam politique et la mise en avant des valeurs républicaines.
Cyril Karunagaran, président de l’USEPPM, autre association ayant bénéficié des largesses du Fonds Marianne, a reconnu « une première erreur » : avoir « sollicité cette subvention sur ce sujet sensible ». Son directeur des opérations Mohamed Sifaoui, convoqué également mercredi, n’était « pas disponible », pour « des raisons de santé », a indiqué le sénateur Claude Raynal. « Nous attendons les justificatifs nécessaires pour reprogrammer son audition », a-t-il précisé.
Les travaux de la Commission portent entre autres sur la « sélection des projets et l’attribution des subventions » délivrées aux associations lauréates de ce fonds, après des révélations de presse fin mars sur les conditions d’attribution de subventions et leur utilisation, notamment par les associations USEPPM et Reconstruire le commun.

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