Grève des médecins : la bureaucratie continue de miner le système de soins

Par ÉLODIE MESSÉANT
14 février 2023 16:14 Mis à jour: 14 février 2023 19:01

Les médecins libéraux sont appelés par leurs syndicats (CSMF, UFML, FMF) à faire grève mardi 14 février en fermant leur cabinet et en manifestant entre le ministère et le Sénat. En cause, l’augmentation de la consultation médicale de 1,50 € par la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM), ainsi que l’examen au Sénat de la proposition de loi Rist – censée améliorer l’accès aux soins.

On se souvient de la précédente grève, en décembre 2022, qui visait à établir le doublement du tarif de la consultation (soit 50 € au lieu de 25). Du fait de la centralisation à outrance du système actuel, du monopole de la Sécurité sociale et des tarifs uniques de l’Assurance maladie, les praticiens n’ont aucune latitude pour différencier librement leurs tarifs selon les actes médicaux. Un début de réforme consisterait donc à remettre en cause la rigidité bureaucratique de notre système de santé.

Parallèlement à cela, les médecins semblent farouchement opposés au projet de loi Rist, porté par le ministère de la Santé, et qui devrait permettre aux patients de consulter certains paramédicaux sans ordonnance (kinés, orthophonistes et infirmiers de pratique avancée). Selon l’Ordre des médecins en effet, un tel projet de loi, s’il venait à être adopté, créerait immanquablement une « médecine à deux vitesses » et désorganiserait ainsi tout le système de santé, largement centré sur la figure du médecin . Or il est des situations dans lesquelles la prescription médicale obligatoire ressemble davantage à un obstacle aux soins qu’à une réelle protection du patient (médicaments ou consultation d’autres professionnels).

Fort heureusement, de nombreuses barrières à l’accès aux soins ont déjà été abrogées ces dernières années – à commencer par le numerus clausus, cause principale de la pénurie de médecins et des déserts médicaux en France. On notera cela dit le paradoxe suivant : les médecins libéraux sont parmi les premiers à pâtir de la structure bureaucratisée de notre système d’accès aux soins, structure qu’ils contribuent néanmoins à entretenir lorsqu’ils s’opposent à un projet de loi comme celui-ci.

Article écrit par Elodie Messéant avec l’aimable autorisation de l’IREF.

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