Le secret d’une santé optimale pourrait résider non seulement dans un régime alimentaire et une routine d’exercice, mais aussi dans un héros moins connu : le nerf vague.
Ce nerf crânien est le régulateur principal des équilibres délicats du corps, régissant tout, de la gestion du stress à la digestion et à l’immunité. En libérant son pouvoir, on peut améliorer le bien-être et la résilience.
Qu’est-ce que le nerf vague et pourquoi est-il important ?
En tant que nerf crânien le plus long, le nerf vague agit comme une voie de communication essentielle entre le cerveau et les organes principaux. Un rapport de 2018 publié dans Frontiers in Psychiatry a souligné les effets de l’intervention parasympathique (et de la stimulation du nerf vague) sur diverses fonctions corporelles. Le rapport a montré qu’une intervention comme celle-ci stimule les glandes salivaires, dilate les vaisseaux sanguins et augmente la motilité intestinale.
Alimentation
Le nerf vague joue un rôle crucial dans la régulation de l’apport alimentaire, le maintien de l’homéostasie énergétique, l’induction de la satiété et la modulation de l’inflammation. Il est impliqué dans la transmission des signaux de l’intestin au cerveau, informant le cerveau de l’étirement de l’estomac et de la présence de nutriments dans le tractus gastro-intestinal. Ces signaux aident à réguler les sensations de faim et de satiété, influençant ainsi l’apport alimentaire.
Stress
Le nerf vague est également impliqué dans l’apparition de troubles psychiatriques et d’affections inflammatoires et liées au stress. La stimulation du nerf vague a démontré un potentiel thérapeutique, en grande partie grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et relaxantes.
Un article scientifique de 2022 publié dans Frontiers in Integrative Neuroscience a montré que la stimulation du nerf vague crée des signaux de sécurité qui peuvent recruter des états de calme métaboliquement efficaces, comme le ralentissement de la fréquence cardiaque, optimisant ainsi la santé, la croissance et le rétablissement.
Émotions
La régulation du nerf vague n’améliore pas seulement la santé physique, mais joue également un rôle crucial dans l’amélioration de l’intelligence somatique et émotionnelle, explique Arielle Schwartz, psychologue clinicienne agréée et auteur de plusieurs ouvrages sur le syndrome de stress post-traumatique et les traumatismes complexes, dans son livre Therapeutic Yoga for Trauma Recovery (Yoga thérapeutique pour la guérison des traumatismes). Il sert d’outil pour aider les gens à entrer en relation et à se connecter avec les autres d’une manière saine et mature.
Le nerf vague est impliqué dans la régulation du système nerveux parasympathique, responsable de la réponse de « repos et digestion ». Un nerf vague qui fonctionne bien peut favoriser un état physiologique plus calme, ce qui, à son tour, facilite une meilleure régulation émotionnelle et la capacité à faire face au stress et aux émotions intenses.
Hydratation
Le nerf vague est comme une rivière, capable de nourrir, d’hydrater et de prendre soin efficacement de tout le corps, a déclaré à Epoch Times Lidalize Grobler, psychologue de l’éducation. Il peut se ramifier, distribuant la bonne quantité d’eau ou d’énergie à divers organes, notamment les reins, le cœur et les poumons.
La sagesse intuitive du nerf vague lui permet de redistribuer cette eau ou cette énergie en cas de menace, en privilégiant les fonctions vitales en bloquant certaines branches pour concentrer les ressources sur la réponse de combat ou de fuite, a expliqué Lidalize Grobler.
Elle a ajouté que différentes personnes pourraient nécessiter des approches différentes, c’est pourquoi une démarche d’essai et d’erreur peut être appropriée pour découvrir ce qui fonctionne le mieux pour chaque patient.
Comment améliorer naturellement la fonction du nerf vague
Bien qu’il existe des médicaments et des traitements invasifs comme la stimulation du nerf vague, il existe également des moyens naturels d’améliorer la fonction du nerf vague.
1. Le toucher
Le nerf vague traverse le visage, les oreilles et le cou. Masser et toucher ces zones et cultiver la conscience sensorielle dans tout le corps peut le stimuler naturellement, selon Arielle Schwartz . Un article de 2015 paru dans le Health Science Journal a démontré qu’une seule séance de ce qu’on appelle le « havening » peut améliorer considérablement la dépression et l’anxiété tout en améliorant l’adaptation au travail et à la vie sociale. Pendant le « havening », un événement négatif et l’état émotionnel associé sont rappelés tandis que le praticien applique un toucher doux sur les avant-bras.
2. Posture et mouvements de la colonne vertébrale
Une posture correcte contribue au maintien de la santé physique et mentale. Comme l’indique Arielle Schwartz, les désalignements courants de la colonne vertébrale peuvent exercer une pression sur le système nerveux et affecter négativement les organes vitaux. Un moyen efficace d’améliorer le fonctionnement du système nerveux autonome consiste à pratiquer divers mouvements qui favorisent la flexibilité de la colonne vertébrale et corrigent les déséquilibres courants.
Arielle Schwartz parle de bouger la colonne vertébrale dans six directions : courber le coccyx vers l’arrière, ce qui allongera le torse et soulèvera la poitrine, puis courber le coccyx vers l’avant, rouler les épaules vers l’avant et baisser le regard. Ensuite, pencher le haut du corps vers la droite et allonger le côté gauche du corps. Puis, changer de côté, en se penchant vers la gauche et en allongeant le côté droit du corps. Enfin, faites une légère torsion de chaque côté du corps. Lever les bras au-dessus de la tête, ramener le bras droit derrière soi et placer le bout des doigts droits sur la chaise ou le sol derrière soi et la main gauche sur le genou gauche. Prendre plusieurs respirations, puis faire la torsion vers la gauche.
Selon une étude de 2022 publiée dans Neuromodulation, la stimulation de la moelle épinière peut aider à restaurer la régulation du système nerveux autonome et à augmenter l’activité parasympathique.
3. Mouvements des yeux
Les yeux donnent un bon aperçu de ce que ressent une personne. En effet, ils sont étroitement liés au système nerveux autonome.
Lorsque la réponse au stress est activée, les pupilles se dilatent pour aider à scanner l’environnement. Lorsque l’on se sent en sécurité, les yeux ont tendance à pétiller et à exprimer de la chaleur, signalant que le système d’engagement social est actif, a écrit Arielle Schwartz dans son livre.
Étant donné le lien entre les yeux et le nerf vague, une façon d’obtenir une stimulation vagale naturelle est de pratiquer l’étirement et l’engagement des muscles oculaires, ce qui peut les aider à se détendre. Les yeux ont une connexion directe avec les muscles à la base du crâne, donc bouger les yeux peut également relâcher les muscles du cou, augmentant ainsi le flux sanguin vers le tronc cérébral et le nerf vague, a écrit Arielle Schwartz.
Selon Arielle Schwartz, les mouvements spécifiques pour stimuler le nerf vague comprennent l’étirement et le relâchement des muscles oculaires en les amenant vers la gauche et la droite sans tourner la tête. Une autre option consiste à placer les deux mains derrière la tête pour le soutien, en dirigeant le regard vers le coude droit. Rester dans cette position pendant plusieurs respirations et observer les signaux subtils indiquant que le corps se détend. Après dix respirations, répéter le processus en dirigeant le regard vers le coude gauche.
4. EMDR
La désensibilisation et le retraitement ou « intégration neuro-émotionnelle » par les mouvements oculaires (EMDR) est une forme de mouvement bilatéral alterné, mais c’est aussi un mouvement oculaire, ce qui le rend particulièrement puissant pour stimuler le nerf vague.
Arielle Schwartz a écrit que le sentiment d’insécurité pouvait perturber les connexions neuronales entre différentes zones du cerveau, interférant avec la capacité du cerveau à intégrer les informations aux niveaux cognitif, émotionnel et sensorimoteur (par exemple, la coordination et l’équilibre). Par conséquent, pour réguler efficacement le nerf vague, il est crucial d’utiliser des stratégies d’intégration cérébrale qui favorisent des connexions neurologiques saines entre les côtés gauche et droit du cerveau, ainsi qu’entre les centres cérébraux supérieurs et inférieurs.
L’une des applications thérapeutiques les plus connues de l’intégration cérébrale est l’EMDR, qui utilise des mouvements oculaires bilatéraux pour faciliter la communication entre les hémisphères gauche et droit du cerveau. Ce processus imite le sommeil paradoxal et active le système nerveux parasympathique, selon un article de 2008 paru dans le Journal of Anxiety Disorders.
Pour Arielle Schwartz, les mouvements bilatéraux alternés peuvent aider à créer un état cohérent du système nerveux, permettant aux personnes de prendre des décisions, de gérer les conflits et de répondre au stress de manière plus intégrée et efficace.
5. Respiration
Le cœur et les poumons sont profondément interconnectés l’un à l’autre et au système nerveux autonome, ce qui rend la régulation de la respiration essentielle au maintien de l’équilibre du système nerveux.
De longues et lentes expirations stimulent le nerf vague, initiant une réponse de relaxation parasympathique qui calme le corps, selon une étude de 2018 parue dans le Mental Illness Journal. La respiration alternée des narines s’est également avérée avoir un impact significatif sur le système nerveux parasympathique.
Les gens régulent leur système nerveux par le travail respiratoire, a déclaré à Epoch Times Romy Michelson, dramathérapeute en Afrique du Sud. En trouvant un espace calme en eux-mêmes, ses clients peuvent retourner à plusieurs reprises à cet état, ce qui soutient la régulation du nerf vague, a-t-elle ajouté. Romy Michelson a déclaré avoir observé que les clients se sentent autonomes lorsqu’ils régulent leur nerf vague, réalisant qu’il existe des alternatives à l’augmentation des médicaments. Même prendre une seule respiration profonde peut activer un état de calme, a-t-elle noté.
6. Le bourdonnement
Lorsque nous percevons une menace, le tonus des muscles de l’oreille interne se relâche, augmentant la sensibilité aux sons de haute et de basse fréquence, a écrit Arielle Schwartz dans son livre. Entendre une menace de basse fréquence, comme le grognement d’un animal, déclenche une réponse immédiate du système nerveux sympathique, engageant des défenses d’autoprotection.
De même, les sons de haute fréquence dans la nature, comme les cris de singes ou d’oiseaux, signalent souvent des menaces potentielles, amenant le cerveau à interpréter ces fréquences comme dangereuses, selon Arielle Schwartz. Inversement, lorsque nous nous sentons en sécurité, les muscles de l’oreille interne se tendent, améliorant la sensibilité à la voix humaine. Ces « sons de sécurité » activent le système nerveux social, favorisant une expérience de bien-être dans tout le corps, a-t-elle écrit. Les sons relaxants, y compris la musique, les vagues de l’océan, le bourdonnement, les gongs et les bols chantants, peuvent être un moyen puissant de stimuler le nerf vague.
Selon un article paru dans Frontiers in Psychology, il a été démontré que le chant régule le nerf vague.
7. Exposition à l’eau froide
Le tonus vagal peut être augmenté en améliorant l’activité du système nerveux parasympathique par l’exposition au froid, comme une douche froide.
Une étude de 2008 a montré que bien que le système nerveux sympathique soit initialement activé lors de l’exposition à l’eau froide, une exposition répétée et une acclimatation à la température entraînent un déplacement vers une activité parasympathique accrue.
8. Le rire
Le rire stimule un schéma respiratoire rythmique qui active le système nerveux parasympathique, régulé par le nerf vague. Lorsque la respiration rythmique du rire active le système parasympathique, elle stimule le nerf vague.
La respiration rythmique et l’activité musculaire impliquées dans le rire activent les voies parasympathiques du nerf vague. Cela aide à contrebalancer les réponses de stress sympathiques de « combat ou fuite » et améliore le tonus vagal pour une régulation et une relaxation corporelles globales.
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Lire aussi : « Exploiter la puissance du nerf vague »
1re partie : Comment le nerf vague contrôle la santé des principaux organes
2e partie : Comment stimuler la fonction du nerf vague pour lutter contre la dépression
3e partie : Mieux qu’Ozempic ? Comment solliciter le nerf vague pour perdre du poids
4e partie : Activation du nerf vague : une approche méconnue de l’amélioration de la fonction cardiaque
5e partie : Comment apaiser le système nerveux des personnes atteintes d’autisme
6e partie : La stimulation du nerf vague pourrait ralentir le déclin cognitif – voici comment
7e partie : Comment exploiter la puissance du nerf vague pour lutter contre les maladies auto-immunes courantes
8e partie : Se libérer des MICI (maladies inflammatoires chroniques de l’intestin) en activant le nerf vague
9e partie : Douze façons d’activer le nerf vague et de les mettre en pratique
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