« Il habite à 15 minutes de chez moi »: condamné à 14 ans de prison pour viols et agressions sexuelles, il est libéré 8 mois après

Photo: : JACQUES DEMARTHON/AFP via Getty Images
Début janvier, un gérant de pizzeria en Normandie a été remis en liberté et placé en contrôle judiciaire, alors qu’il avait été condamné en mai dernier à quatorze ans de prison pour viols et agressions sexuelles.
Une décision insupportable pour les plaignantes. Un homme ayant été condamné en première instance à quatorze ans de prison pour viols et agressions sexuelles en mai 2022 a obtenu de la justice le droit d’être remis en liberté, sous contrôle judiciaire.
Alors qu’il a fait appel pour avoir un nouveau procès, qui doit se dérouler en juin, la chambre d’instruction de Caen a en effet considéré que la présomption d’innocence devait s’appliquer. L’individu, gérant de pizzerias, a donc pu quitter la prison, et doit rester assigné à résidence dans le Calvados, sans se rendre dans l’Eure, où se situaient ses restaurants.
« Je suis comme emprisonnée chez moi »
Les quatre plaignantes, qui sont des ex-employées, ont dénoncé ce qu’elles pointent comme une injustice. Elles s’étaient rassemblées samedi 28 janvier à Beuzeville, entourées d’une cinquantaine de personnes et de plusieurs élus, pour s’indigner contre la décision de la chambre d’instruction, a rapporté L’éveil de Pont-Audemer. Une pétition a même été créée pour réclamer au ministère de la Justice un texte beaucoup plus ferme sur les conditions de remise en liberté des personnes condamnées à de lourdes peines.
Les faits de viols, agressions sexuelles et harcèlement dont le patron de pizzerias a au départ été reconnu coupable dataient de 2015 à 2018. « Je recommençais à prendre goût de sortir, aller voir des amis. Mais depuis le 10 janvier (date de la remise en liberté, ndlr), c’est fini », a fait savoir une victime présumée à France Bleu. « Lui est libre, je suis comme emprisonnée chez moi. Il habite à quinze minutes de chez moi », développe une autre plaignante.
L’avocat d’une des femmes, Me Sylvain Naviaux, a de son côté pointé qu’« il y a beaucoup de personnes qui bénéficient de la présomption d’innocence et qui restent détenues jusqu’à la comparution devant la juridiction ».
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