Israël-Hamas: le premier Ministre du Liban fait tout pour éviter d’«entrer dans la guerre»

Par Epoch Times avec AFP
30 octobre 2023 17:40 Mis à jour: 30 octobre 2023 17:42

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a affirmé lundi faire son possible pour éviter que son pays « entre dans la guerre » entre Israël et le Hamas palestinien, mettant en garde contre un embrasement régional.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sanglante sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre, le Hezbollah pro-iranien et ses alliés revendiquent des tirs contre Israël depuis le sud du Liban, affirmant vouloir soutenir le mouvement islamiste palestinien.

Risques élevés d’une « escalade régionale »

Dans une interview à l’AFP, Najib Mikati a souligné qu’il ne pouvait pas « écarter une escalade ». « Je fais mon devoir afin d’éviter que le Liban entre dans la guerre », a-t-il assuré. « Le Liban est dans l’œil du cyclone. » M. Mikati, qui dirige de facto le pays privé de président depuis un an, a indiqué ne pas être en mesure de dire si le Hezbollah, avec lequel il maintient des contacts, voulait une nouvelle guerre avec Israël. « Tout est lié aux développements dans la région », a-t-il dit, estimant que, faute d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, les risques d’une « escalade régionale » étaient grands.

Le leader du Hezbollah devrait s’exprimer vendredi

« Jusqu’à aujourd’hui, je vois que le Hezbollah agit avec sagesse et raison » mais, dans le même temps, « je ne peux pas rassurer les Libanais », a souligné Najib Mikati. Depuis le 8 octobre, le Hezbollah bombarde notamment des positions israéliennes proches de la frontière entre les deux pays pour soutenir le Hamas.

Des analystes jugent qu’une intensification de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza pourrait pousser le Hezbollah à intervenir plus ouvertement. Son leader Hassan Nasrallah devrait s’exprimer pour la première fois depuis le 7 octobre ce vendredi.

Les échanges de tirs ont fait au moins 62 morts, dont 47 combattants du Hezbollah selon un décompte de l’AFP. Quatre personnes ont été tuées du côté israélien de la frontière, d’après l’armée israélienne. Mais le parti chiite, qui dispose d’un important arsenal, s’est gardé de bombarder en profondeur le territoire israélien, comme il l’avait fait lors la guerre qui l’avait opposé à Israël en 2006.

M. Mikati a averti qu’une escalade « ne toucherait pas seulement le Liban ». « Je crains qu’une escalade n’englobe toute la région, et que le chaos sécuritaire s’étende à tout le Moyen-Orient. » Depuis le début de la guerre, les alliés de l’Iran visent également Israël depuis le territoire syrien, ainsi que les bases américaines en Syrie et en Irak, alimentant les craintes d’une extension du conflit.

M. Mikati, qui a effectué une brève visite dimanche au Qatar, a souligné que Doha « jouait un rôle très important notamment dans la médiation en cours » pour tenter d’arrêter la guerre entre Israël et le Hamas.

Cette guerre, entrée lundi dans son 24e jour, a déjà fait des milliers de morts. Le Hamas, qui a pris en otage plus de 230 personnes, s’est dit prêt à les libérer en échange des plus de 5000 prisonniers palestiniens incarcérés en Israël.

Le Premier ministre libanais a indiqué que la médiation du Qatar avait « failli aboutir vendredi dernier, mais a été sabotée par (les opérations) terrestres des Israéliens dans Gaza ». A présent, le Qatar cherche à « reprendre ces négociations, en espérant qu’elles mèneront à un cessez-le-feu » et à un « échange de prisonniers », a-t-il dit.

Élire « au plus vite un président »

M. Mikati, qui dirige un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs réduits, a souligné par ailleurs qu’il était urgent que « le Liban élise au plus vite un président ». « Ce vide politique n’est pas bon pour le Liban. » Depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022, les députés ont été incapables de s’entendre pour lui désigner un successeur, le Parlement étant divisé entre le camp du Hezbollah et ses adversaires. Le Premier ministre a appelé « les députés à se réunir et élire un chef de l’État » dans le pays plongé dans une profonde crise économique qui a fait basculer la majorité de la population dans la pauvreté. « Les Libanais ont eu suffisamment de guerres, ils les ont vécues une génération après l’autre », a ajouté M. Mikati, dont le pays a connu, outre les différentes épisodes du conflit avec Israël, une longue guerre civile (1975-1990).

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