« J’ai un handicap, je suis trisomique, et comédienne » : l’incroyable parcours de Marie Colin, actrice dans « Un p’tit truc en plus »

Par Emmanuelle Bourdy
27 mai 2024 12:23 Mis à jour: 27 mai 2024 12:25

Pour l’équipe du film d’Artus, Un p’tit truc en plus, la montée des marches lors du festival de Cannes restera l’un des moments marquant de cette folle aventure. Marie, l’une des actrices de cette comédie, a apporté sa petite touche personnelle en effectuant quelques pas de danse.

« Marie, elle a la banane, il faut faire comme elle, il faut arrêter de faire la gueule », a indiqué Artus auprès de l’AFP. L’actrice de 52 ans, née à Paris, affiche toujours un sourire aux lèvres. Sa bonne humeur a quelque peu chamboulé ce 77ᵉ Festival de Cannes, et pas seulement, à en croire le nombre de spectateurs qui sont allés voir ce film au cinéma depuis sa sortie, le 1er mai dernier. Il a en effet dépassé la barre des 4 millions.

Trois longs métrages 

Derrière ses lunettes, l’actrice se présente le plus simplement du monde : « J’ai un handicap, je suis trisomique, et comédienne », ainsi que le relate le magazine La Vie. Marie Colin s’exerce effectivement depuis 30 ans au Théâtre de Cristal, situé à Éragny (Val-d’Oise), aux côtés d’Olivier Couder – directeur artistique et metteur en scène – que Marie considère comme son « second papa ».

Outre la comédie d’Artus, Marie Colin est aussi apparue dans trois longs métrages : Superstar – réalisé en 2012 par Xavier Gianoli – puis Fonzy – réalisé en 2013 par Isabelle Doval – et enfin Mes jours de gloire – réalisé par Antoine de Bary avec Vincent Lacoste et Emmanuelle Devos – en 2019. En 2015, elle a également fait partie du casting principal de Léchez-nous, miaou, miaou !, un court métrage réalisé par Marie de Maricourt. Marie Colin est également apparue dans une série télé (l’Art du crime, saison 4) sur France 2 et dans le téléfilm Un homme parfait, en 2019. La comédienne professionnelle fait également du théâtre et de la danse, « avec Véronique Frélaut et Jérôme Bel ».

Mais avant de mettre un pied dans le monde de la comédie, Marie a touché à la restauration, à la reliure ainsi qu’à l’empaquetage de produits, précise La Vie.

« Elle attire les gens par sa présence incroyable »

Depuis le succès d’Un p’tit truc en plus, Marie multiplie également les apparitions sur les plateaux de télévision. Le 16 mai dernier, elle était notamment l’invitée de Quotidien, aux côtés d’Artus et de Sofian Ribes, un autre comédien de la troupe, également porteur de handicap. Sur le plateau de Yann Barthès, Marie a d’ailleurs confié après coup avoir été « un peu impressionnée ». « C’était chaleureux et ça donnait de l’énergie », a ajouté celle qui dit avoir signé son premier autographe dans le train, alors qu’elle se rendait au Théâtre du Cristal. « J’ai aimé », avoue-t-elle le plus naturellement du monde à ce sujet.

« Marie, c’est un aimant, partout où nous allons, elle attire les gens par sa présence incroyable, elle connaît tout le monde », souligne Nathalie Nivelle, l’administratrice du Théâtre du Cristal. Après s’être vue pour la première fois sur grand écran, en toute modestie, Marie a déclaré qu’elle « jouait bien » dans le film d’Artus. Elle souligne par ailleurs que sa famille a vu le film huit fois. « J’aime donner des émotions aux autres », confie-t-elle.

« Je ne suis jamais embêtée par les gens, mais par les escalators et les ascenseurs en panne »

Dans un épisode de Flashback, face à Canelle, la journaliste de Brut, Artus a demandé à Marie si on avait le droit de faire des blagues sur le sujet du handicap et la comédienne a répondu sans hésiter que ce n’était « pas grave ». « Toi ça te fait rire ? » lui a demandé Canelle. « Oui ! » a répondu avec un large sourire et très spontanément l’actrice. « C’est souvent les gens pas concernés qui se sentent porte-parole de causes », a d’ailleurs rétorqué l’humoriste à ce propos, agacé de voir ces personnes donner des leçons sur des sujets qu’elles ne connaissent pas. « Je ne suis jamais embêtée par les gens, mais par les escalators et les ascenseurs en panne », assure Marie Colin.

Interrogé sur les raisons du succès, Artus a estimé auprès de l’AFP que « dans cette époque un peu anxiogène, c’est un film qui fait du bien ». Et d’ajouter : « J’espère que ça va faire bouger les choses, il faut s’ouvrir à ces gens qu’on essaie de cacher la plupart du temps. »

Lors de la montée des marches à Cannes le 22 mai dernier, le réalisateur Artus a savouré ce moment aux côtés de sa troupe, composée de onze acteurs en situation de handicap. « C’est génial, ils ont niqué tous les codes », s’est-il réjoui. La joyeuse bande a en effet apporté un moment de fraicheur qui restera gravé dans les mémoires et dans les cœurs.

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