La Chine « vend » l’autoritarisme en Amérique latine selon un député texan

"C'est une perspective très attrayante pour un dirigeant, de passer du statut de président à celui de roi", affirme le parlementaire texan

Par Andrew Thornebrooke
15 février 2024 21:15 Mis à jour: 15 février 2024 21:15

Selon un membre du Congrès, la Chine communiste est en train de gagner en influence économique et politique en Amérique latine en vendant un style de gouvernance autoritaire et la technologie de surveillance qui l’accompagne.

Les efforts du Parti communiste chinois (PCC) pour obtenir un meilleur accès à l’hémisphère occidental s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus large du régime. Celui-ci cherche à s’assurer une influence économique et politique dans le monde entier, affirme le député Joaquin Castro (Parti démocrate, Texas).

Le PCC investit massivement dans les minéraux essentiels, les infrastructures spatiales terrestres et les ports en eau profonde dans le monde entier, y compris en Amérique latine.

Pour contrer cette menace, les États-Unis doivent investir dans l’établissement de partenariats et soutenir les normes, les valeurs et les institutions démocratiques en Amérique latine.

« La Chine travaille dur pour nous détrôner et la Russie continue de s’efforcer de nous perturber », explique Joaquin Castro lors d’un entretien avec le groupe de réflexion Atlantic Council le 12 février. « Nous devons avoir une stratégie pour les contrer. »

« Nous devons renforcer les démocraties au niveau gouvernemental et politique. Ce que la Chine vend, c’est une forme de gouvernement différente. »

Malgré la longue histoire des mouvements démocratiques en Amérique latine, explique Joaquin Castro, de nombreux dirigeants se sont laissés convaincre par les offres du PCC en matière de technologie et d’accords commerciaux, qui leur conféreraient un pouvoir plus direct sur leur population.

« Ce qu’ils vendent aux présidents et aux dirigeants des pays, c’est un style de gouvernement autocratique, un style de gouvernement autoritaire en vertu duquel ils prétendent qu’ils vont les aider… à surveiller leur population, à réprimer la liberté d’expression, la liberté de parole et la liberté de la presse », fait remarquer Joaquim Castro.

Et de poursuivre : « C’est une perspective très attrayante pour un dirigeant, de passer du statut de président à celui de roi, très honnêtement. »

Les États-Unis doivent, quant à eux, « établir des priorités, investir, envoyer des messages et s’aligner » sur les pays d’Amérique latine afin de garantir le maintien de la prééminence des États-Unis dans les relations internationales et d’assurer la tendance générale de la région vers des types de gouvernement démocratiques. »

« Nous devons faire en sorte que l’Amérique latine ait une plus grande place dans notre partenariat et dans ses relations avec les États-Unis d’Amérique. »

« Cela devrait être l’affaire de tout le Congrès et de tout le gouvernement en vue de la prochaine génération. »

Une partie de cet effort, selon lui, serait le processus de « nearshoring », qui consiste à ramener les chaînes d’approvisionnement dans l’hémisphère occidental et à les éloigner de la Chine.

À cette fin, les États-Unis ont déjà enregistré quelques succès. Joaquin Castro note que le Mexique a récemment dépassé la Chine en tant que premier partenaire commercial des États-Unis, un statut qu’il n’avait pas occupé depuis plus de vingt ans.

De même, ajoute Joaquin Castro, les États-Unis devraient aider à investir et à travailler avec les organisations non gouvernementales (ONG) locales en Amérique latine afin d’instaurer la confiance et de construire une infrastructure régionale.

Jusqu’à présent, selon lui, une trop grande partie du développement international dans la région a été « dominée par d’énormes ONG américaines » alors que les organisations locales pourraient être mieux adaptées à une tâche.

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