La majorité des Américains soutient le Texas dans le conflit frontalier qui l’oppose à Biden

Selon un nouveau sondage, une majorité écrasante d'électeurs est favorable à l'utilisation par le Texas de barbelés pour renforcer la sécurité à la frontière face à la montée de l'immigration clandestine.

Par Tom Ozimek
31 janvier 2024 09:17 Mis à jour: 31 janvier 2024 09:17

Une majorité significative d’électeurs américains approuvent les initiatives de sécurisation de la frontière sud du pays par le Texas et l’installation de barbelés pour faire face à l’afflux d’immigrants clandestins, selon un sondage récent.

Le sondage, réalisé par Rasmussen et publié le 29 janvier, révèle que 69% des électeurs américains soutiennent la stratégie du Texas. Le sondage a été réalisé entre le 23 et le 25 janvier auprès de 940 électeurs probables ; la marge d’erreur est de plus ou moins 3%.

Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a installé des barbelés à des points clés de la frontière avec le Mexique, mais l’administration Biden ne lui reconnaît pas ce droit et a contesté cette initiative devant la Cour suprême des États-Unis. Celle-ci a statué que les agents fédéraux étaient en effet autorisés à les retirer.

Nullement découragé par cette décision ou par les critiques de l’administration Biden, M. Abbott a récemment déclaré qu’il ne changerait rien et qu’il comptait faire « encore plus pour sécuriser la frontière ».

Le sondage Rasmussen a également demandé aux électeurs s’ils soutenaient la décision de la Cour suprême. 49% d’entre eux ont exprimé leur désapprobation à l’égard de la décision et 46% se sont déclarés favorables.

Différend sur les barbelés

Réagissant à l’arrêt de la Cour suprême, un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure a déclaré que l’application de la législation sur l’immigration relevait de la responsabilité fédérale et que les mesures prises par le Texas entravaient les efforts déployés dans ce domaine.

« Plutôt que de contribuer à réduire l’immigration clandestine, l’État du Texas n’a fait que compliquer la tâche du personnel de première ligne », a déclaré le porte-parole. « Nous pouvons faire respecter nos lois et les administrer en toute sécurité, avec humanité et dans le respect des règles. »

En revanche, la position ferme de M. Abbott a été saluée par les Républicains. Récemment, un groupe de 25 gouverneurs républicains a publié une déclaration commune accusant Biden de ne pas sécuriser la frontière et ont apporté leur soutien aux initiatives de M. Abbott.

« Nous sommes solidaires de notre collègue gouverneur, Greg Abbott, et de l’État du Texas, qui utilisent tous les outils et toutes les stratégies, notamment les clôtures en fil de fer barbelé, pour sécuriser la frontière », ont-ils écrit.

Par ailleurs, l’ancien président Donald Trump a déclaré à ses partisans, lors d’un rassemblement organisé le 27 janvier à Las Vegas, qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les efforts déployés à la frontière du Texas s’il était élu président.

« Lorsque je serai président, au lieu d’essayer d’envoyer au Texas une ordonnance de restriction, je lui enverrai des renforts », a-t-il déclaré dans un discours fortement axé sur la sécurité des frontières.

« Au lieu de lutter contre les États frontaliers, j’utiliserai toutes les ressources, tous les outils et l’autorité du président des États-Unis pour défendre les États-Unis d’Amérique contre cette horrible invasion qui a lieu en ce moment même », a ajouté l’ancien président.

Les dernières données du service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (CBP : Customs and Border Protection) montrent que les arrivées d’immigrants clandestins le long de la frontière entre les États-Unis et le Mexique ont atteint le chiffre record de 302.034 au mois de décembre.

Un agent de la police des frontières américaine surveille les immigrants qui entrent aux États-Unis après avoir traversé le Rio Grande depuis le Mexique, à Eagle Pass, au Texas, le 30 septembre 2023. L’agent avait coupé des bobines de fil de fer barbelé pour les laisser passer afin de procéder aux formalités. (John Moore/Getty Images)

Le nombre de contrôles à l’échelle nationale a également établi un nouveau record. Il y a eu 371.036 interpellations d’immigrants clandestins au mois de décembre, soit plus que le précédent record de 341.392, enregistré au mois d’août 2023.

Le 27 janvier, Trump a lancé un avertissement solennel sur l’état de la frontière, déclarant qu’il estimait qu’une attaque terroriste sur le sol américain était désormais pratiquement certaine.

Depuis le début de l’année fiscale, les agents frontaliers ont identifié 49 migrants fichés comme terroristes.

Une troisième question a été posée aux électeurs dans le sondage, à savoir s’ils étaient d’accord avec une déclaration du député républicain qui a dit que « les autorités fédérales préparaient le terrain pour une guerre civile et que le Texas doit tenir bon ».

La majorité des personnes interrogées – 55% – approuvent, contre 36% de personnes en désaccord avec cette déclaration. .

Accord frontalier

Ce sondage intervient alors que certains Républicains et Démocrates du Sénat tentent de trouver un consensus sur un projet de loi de sécurisation des frontières.

« L’administration Biden essaie chaque jour de rendre l’immigration illégale légale », a déclaré une sénatrice républicaine lors d’une interview accordée à Fox News. « Mais je ne voterai pas pour quelque chose qui rendrait l’illégalité légale », a-t-elle déclaré.

Trump a lui aussi exhorté les Républicains à rejeter tout accord qui ne serait pas « parfait » en matière de sécurité frontalière.

Le 29 janvier, le chef des Républicains au Congrès a déclaré qu’aucun passage illégal de la frontière n’est négotiable.

« Ils rentrent par milliers chaque jour, c’est scandaleux », a-t-il dit. « Le nombre doit être égal à ZÉRO. »

Biden, en revanche, a appelé à l’adoption de l’accord.

Il a publié une déclaration sur X appelant le Congrès à adopter une loi lui conférant une nouvelle autorité d’urgence. Celle-ci permetterait au président de fermer la frontière s’il estime qu’elle est « débordée », à savoir si certains seuils d’entrées illégales dépassent les prévisisons.

« Si on me donnait cette autorité, je l’utiliserais le jour même où je signerais le projet de loi », a insisté le président.

« Si vraiment vous vous trouver une solution à la crise frontalière, adoptez un projet de loi bipartisan et je le signerai », a-t-il déclaré.

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