«La police n’est pas raciste», elle est là pour «protéger la population»

Par Emmanuelle Bourdy
9 juin 2020 07:34 Mis à jour: 9 juin 2020 07:34

Malgré le calme dans lequel se sont déroulées les manifestations contre les violences policières en France ces derniers jours, une commissaire de police Lilloise a exprimé son désarroi. Selon elle, « La police n’est pas raciste ». C’est également l’avis du président des Républicains, Christian Jacob.

Des manifestations partout en France ce week-end

Au total, ce sont 23 000 manifestants qui ont défilé ce samedi dans les rues de Lille, Paris, Bordeaux, Marseille, malgré des interdictions pour des raison sanitaires. Les manifestants réclamaient « justice pour tous », en mémoire à George Floyd, mais également pour dénoncer le racisme et les violences policières, rapporte LCI. Hormis quelques débordements à Lille et à Marseille, ces manifestations se sont déroulées dans le calme.

« La police n’est pas raciste »

Lucille Klein, commissaire de police à Lille, trouve la situation « assez paradoxale », ainsi que le relate la chaîne LCI. Le malaise est palpable pour Lucille Klein, tout comme pour bon nombre de ses collègues. En effet, la commissaire estime : « On est vraiment au service de la population pour la protéger. Et là, on nous accuse, on se fait insulter. » Elle précise encore au micro de TF1 : « On a de tout dans la police, des femmes, des hommes, de toutes les origines, de tous les horizons. » Pour elle, « la police n’est pas raciste ».

Le président des Républicains, Christian Jacob, a déclaré ce dimanche que les « violences policières en France, ça n’existe pas, (en revanche) on a vu des violences de manifestants ». Il a ajouté : « Il y a du racisme en France contre lequel il faut lutter, mais on n’a pas une police raciste en France, ça n’existe pas. » Il a également affirmé : « La police en France ne fait pas peur, elle rassure », dans « le Grand rendez-vous » (Europe 1/News/Les Échos).

Au même titre que Lucille Klein, Christian Jacob est lui aussi « profondément choqué par les slogans, la police traitée de raciste et les policiers noirs de vendus, par de prétendus manifestants antiracistes », dans les récentes manifestations. « S’il y a eu dérapage (d’un policier), la justice est saisie, les sanctions tomberont. Mais on assiste à un amalgame invraisemblable », a-t-il précisé, à propos de l’onde de choc provoquée par la mort de George Floyd aux États-Unis, qui continuait de se propager ce week-end dans le monde, et notamment en France.

À la suite des publications racistes de policiers sur Facebook

LCI précise encore qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Paris à la suite de publications racistes de policiers dans un groupe privé sur Facebook. Frédéric Potier, délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, estime que « le racisme n’a pas sa place en démocratie, le racisme n’a  pas sa place dans la police ». Il a ajouté : « Quand on est fonctionnaire, quel que soit son niveau, quel que soit son grade, on représente la République, on représente l’État et on a donc un devoir d’exemplarité. »

Selon lui, « il y a un écart générationnel important entre de jeunes gardiens de la paix qui arrivent dans la police nationale, et qui sont très sensibles à ces questions, et d’autres policiers qui sont en fonction depuis quelques années et qui le sont peut-être moins ». Pour lui, la raison à cela vient du fait qu’auparavant, dans leur formation, « ces questions-là n’étaient pas abordées ». Frédéric Potier souhaite « des sanctions exemplaires en la matière ».

Rendre public les sanctions aux manquements

Le député d’Ille-et-Vilaine Florian Bachelier et l’avocat Eric Dupont-Moretti, demandent de rendre public « d’urgence les sanctions aux manquements », ainsi que le relate le Journal du dimanche. Selon eux, « la police républicaine ne doit, ne peut et n’est pas raciste », cependant, ils conviennent qu’ « un policier qui se rend coupable d’un acte raciste doit se voir retirer immédiatement son uniforme ». Pour plus de transparence, ils déclarent : « Rendons des comptes statistiques, repensons les contrôles d’identités, y compris grâce au numérique. »

« C’est la condition pour que les filles et fils de France qui ont fait le choix de porter l’uniforme de la République soient respectés, la loi appliquée, la paix civile assurée », concluent-ils.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a également promis, ce mercredi 3 juin devant les sénateurs, que « chaque faute, chaque excès, chaque mot, y compris des expressions racistes » de la part de policiers, feraient « l’objet d’une enquête, d’une décision, d’une sanction ». 

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