La Pologne ouverte à l’accueil d’armes nucléaires françaises sur son sol, selon son président

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre polonais Donald Tusk posent après la signature du Pacte d’Amitié et de Stratégie franco-polonais lors de leur rencontre à l'hôtel de ville de Nancy, sur la place Stanislas à Nancy, dans l’est de la France, le 9 mai 2025.
Photo: CHRISTOPHE PETIT TESSON/POOL/AFP via Getty Images
La Pologne n’exclut pas la possibilité d’accueillir des armes nucléaires françaises sur son territoire, a déclaré le président polonais, Karol Nawrocki, dans un entretien avec des médias français.
« Je crois que la Pologne devrait faire partie du programme de partage nucléaire », a-t-il affirmé le 16 septembre lors d’une interview accordée à la chaîne française LCI, dont un extrait a été diffusé sur X.
M. Nawrocki a expliqué à la chaîne que la Pologne « devrait disposer de ses propres capacités nucléaires – civiles, énergétiques et militaires ».
En mai, la France et la Pologne ont signé un traité de sécurité historique prévoyant un renforcement de la coopération bilatérale en matière de défense et d’énergie nucléaire.
Signé dans la ville française de Nancy, le traité comprenait une clause de défense mutuelle obligeant les deux membres de l’OTAN à s’assister mutuellement en cas d’attaque extérieure.
L’accord prévoit également un accroissement de la coopération dans les domaines militaire et technologique.
Le traité a été signé par le président français Emmanuel Macron et son homologue polonais de l’époque, Donald Tusk, prédécesseur immédiat de M. Nawrocki.
« À partir d’aujourd’hui, la France et la Pologne pourront compter l’une sur l’autre en toutes circonstances », a déclaré M. Tusk lors de la signature.
M. Tusk avait précédemment déclaré que l’accord pourrait permettre d’étendre le parapluie nucléaire français à la Pologne, bien que le traité ne mentionne pas explicitement un tel scénario.
En mars, Emmanuel Macron s’était dit ouvert à l’idée d’étendre la dissuasion nucléaire française à d’autres pays européens, afin de décourager toute agression russe.
« J’ai décidé d’ouvrir le débat stratégique sur la protection de nos alliés du continent européen par notre [dissuasion nucléaire] », a indiqué M. Macron dans une allocution télévisée.
La France et la Grande-Bretagne sont les deux seuls États européens à posséder un arsenal nucléaire.
Tensions croissantes
Dans cet entretien avec les médias français, on a demandé à M. Nawrocki s’il s’attendait à ce que des armes nucléaires françaises soient un jour déployées en Pologne.
« C’est une question très complexe », a-t-il répondu.
« Nous souhaitons encore développer ce potentiel. »
« Il est sans doute trop tôt pour en parler. Mais si vous me demandez si la Pologne devrait faire partie du programme de partage nucléaire, je dirais ‘oui, bien sûr’. »
« Je veux tout faire pour garantir la sécurité de la Pologne. »
Les déclarations de M. Nawrocki interviennent exactement une semaine après que plus d’une douzaine de drones russes ont été abattus après avoir pénétré dans l’espace aérien polonais.
L’incident a déclenché l’alarme dans plusieurs capitales occidentales, la Pologne répondant en fermant sa frontière avec la Biélorussie, principal allié de la Russie en Europe.
Varsovie estime que l’incursion des drones était une attaque délibérée de la Russie – une accusation que Moscou nie.
Les propos de M. Nawrocki aux médias français ont également coïncidé avec la dernière journée de vastes manœuvres militaires conjointes menées par la Russie et la Biélorussie.

Un soldat participe aux exercices militaires conjoints Zapad-2025 entre la Russie et la Biélorussie sur un terrain d’entraînement à l’est de Minsk, capitale biélorusse, le 15 septembre 2025. (Olesya Kurpyayeva/AFP via Getty Images)
Au cours de ces exercices de cinq jours, les forces des deux pays ont testé leurs capacités à contrer des attaques d’ennemis hypothétiques.
Selon l’agence d’État russe TASS, les manœuvres prévoyaient également la « planification de l’utilisation d’armes nucléaires et des systèmes de missiles hypersoniques Oreshnik ».
En 2023, la Biélorussie avait fait la une de l’actualité internationale après que Moscou a annoncé son intention de déployer des armes nucléaires sur des installations militaires biélorusses.
Les autorités de Minsk, dont le président Alexandre Loukachenko, ont depuis confirmé qu’un nombre indéterminé d’ogives nucléaires russes sont déjà stationnées en Biélorussie.
Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a annoncé que le système de missiles Oreshnik – capable d’emporter des charges nucléaires – serait livré à la Biélorussie d’ici la fin de l’année.
« Nos spécialistes… ont choisi un site pour les futures positions », a déclaré Vladimir Poutine le 1er août, dans des propos relayés par TASS.
Avec Reuters

Adam Morrow couvre la guerre entre la Russie et l'Ukraine pour Epoch Times.
Articles actuels de l’auteur









