La ville de Pékin publie des données incohérentes sur le nombre de nouvelles infections virales alors que l’épidémie s’aggrave

Par Nicole Hao
17 juin 2020 21:14 Mis à jour: 18 mars 2021 01:16

Une nouvelle épidémie est apparue à Pékin, qui a incité les autorités à adopter des mesures strictes pour contenir le virus.

Un responsable de la ville a déclaré le 15 juin que toute la ville était entrée en « mode guerre », alors que des personnes infectées par le virus après avoir visité Pékin ont été localisées dans les provinces de Hebei, Sichuan et Liaoning, suscitant la crainte que le virus ne se propage davantage.

Pendant ce temps, les autorités ont fait état de chiffres contradictoires concernant le nombre de nouvelles infections virales. De nouveaux documents internes obtenus par le journal Epoch Times ont révélé d’autres informations.

Les spécialistes médicaux chinois ont attribué la nouvelle épidémie à du saumon contaminé vendu sur un marché de Pékin, ce qui a conduit les autorités à suspendre les importations de saumon européen – bien que ces experts affirment qu’il est peu probable que le poisson soit porteur du virus.

Épidémie

La Commission nationale chinoise de la santé a annoncé le 15 juin que 36 nouveaux patients avaient été diagnostiqués comme porteurs du virus du PCC* à Pékin la veille.

Plus tard dans la journée de lundi, Pékin a annoncé qu’entre le 11 et le 14 juin, 79 personnes ont été confirmées comme étant infectées et présentant des symptômes, sept autres étant des porteurs asymptomatiques. La Chine compte ces derniers dans une catégorie distincte.

Cependant, des documents internes de l’hôpital Ditan, le seul hôpital de Pékin connu pour traiter actuellement les patients atteints du Covid-19, obtenus par le journal Epoch Times, montrent que le 14 juin, l’établissement a traité 375 patients qui avaient de la fièvre – 41 d’entre eux ont été diagnostiqués atteints du Covid-19.

C’est cinq de plus que le chiffre officiellement annoncé de 36.

Pour les dates des 11, 12 et 13 juin, les données de l’hôpital correspondaient à celles officiellement déclarées : 1, 6 et 36.

Mais les données fournies par les autorités chinoises étaient également incohérentes. Gao Xiaojun, porte-parole de la commission municipale de la santé de Pékin, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’environ 200 000 habitants de la ville avaient subi des tests d’acide nucléique ces derniers jours.

« Le 14 juin, Pékin a testé des échantillons provenant de 76 499 personnes. Cinquante-neuf d’entre eux sont positifs », a déclaré M. Gao. Mais il n’a pas expliqué pourquoi ce chiffre ne correspond pas aux 36 patients diagnostiqués et aux 6 porteurs asymptomatiques annoncés officiellement le 14 juin, ce qui fait un total de 42 positifs.

L’épidémie s’est étendue à d’autres régions du pays. La province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine, a signalé le 15 juin qu’une patiente nouvellement diagnostiquée était revenue de Pékin au Sichuan le 9 juin. Son mari est toujours à Pékin et a également été diagnostiqué positif au Covid-19 le 14 juin.

Toujours lundi, la province de Hebei, dans le nord de la Chine, a signalé trois patients atteints de la maladie et un porteur asymptomatique. Ce sont la grand-mère, la mère, le père et l’enfant de 6 ans d’une même famille. Tous les quatre se sont rendus à Pékin récemment, et deux d’entre eux ont visité le marché alimentaire de Xinfadi, que les autorités affirment être le point de départ de la nouvelle épidémie.

Le marché tentaculaire de Xinfadi est un complexe composé d’entrepôts et de halles commerciales couvrant une zone équivalente à près de 160 terrains de football. Xinfadi est plus de 20 fois plus grand que le marché aux fruits de mer de la ville de Wuhan où certains des premiers cas de virus du PCC ont été signalés. Des milliers de tonnes de légumes, de fruits et de viande changent de mains au marché chaque jour.

Mode « temps de guerre »

C’est ce qu’a déclaré Xu Ying, haut responsable de la Ville de Pékin, lors d’une conférence de presse quotidienne lundi : « Les mesures de confinement sont rapidement passées en mode ‘temps de guerre’. »

Xu Ying a déclaré que 7 200 quartiers et près de 100 000 agents de contrôle des épidémies étaient entrés sur le « champ de bataille ».

Les nouveaux cas ont conduit de nombreux secteurs de Pékin à réimposer les mesures sévères qui avaient été prises lorsque le virus s’était propagé dans tout le pays au mois de janvier, notamment des contrôles de sécurité 24 heures sur 24, la fermeture d’écoles et de sites sportifs, et le rétablissement des contrôles de température dans les centres commerciaux, les supermarchés et les bureaux.

Il a également été conseillé aux résidents d’éviter les foules et les rassemblements en groupes pour les repas.

Certains districts ont également envoyé des fonctionnaires dans des complexes résidentiels pour une opération qu’ils ont décrite comme « toc-toc » afin d’identifier les personnes qui avaient visité le marché de Xinfadi.

Dimanche après-midi, la région de Huaxiang, dans le district de Fengtai, à Pékin, a été désignée comme « région à haut risque » de propagation du virus. Douze quartiers ont été ajoutés à la liste des « régions à risque moyen », soit un total de 22 zones.

Dans de nombreuses régions de Chine, les autorités ont conseillé aux habitants de ne pas se rendre dans la capitale pour des raisons non indispensables et ont imposé des mesures de quarantaine aux visiteurs en provenance de Pékin.

Origine du saumon

Les autorités n’ont pas encore identifié le mode exact de propagation du virus sur le marché de Xinfadi.

Depuis le 12 juin au soir, les médias publics ont laissé entendre que l’épidémie provenait du saumon importé, car les autorités ont trouvé des traces du virus sur une planche à découper qui servait à la découpe du saumon importé sur le marché.

Samedi, la Commission nationale chinoise de la santé a ordonné « une inspection complète » de tous les marchés de fruits de mer de Pékin.

Lors d’une émission diffusée lundi sur la chaîne de télévision publique CCTV, Yang Peng, spécialiste du contrôle des maladies infectieuses au Centre de prévention et de contrôle des maladies (CDC) de Pékin, a déclaré qu’après séquençage génétique, le virus trouvé sur le marché était similaire à la souche trouvée en Europe.

« Le jugement préliminaire est que le virus est lié à […] des fruits de mer ou de la viande contaminés, ou à des personnes qui sont entrées sur le marché », a déclaré M. Yang.

Wu Zunyou, le spécialiste en chef du CDC en Chine, a déclaré au journal d’État People’s Daily le 15 juin : « Le virus de cette nouvelle épidémie ne provient pas de Pékin. Il doit venir d’un autre endroit. »

Mais, selon M. Wu, le séquençage génétique ne signifie pas nécessairement que le virus provienne d’Europe. « Il est également possible qu’il vienne d’Amérique du Nord ou de Russie. »

Le Dr Sean Lin, ancien directeur de laboratoire de la branche des maladies virales à l’Institut de recherche de l’armée Walter Reed, a déclaré qu’il est impossible pour le saumon de transmettre ce type de coronavirus à l’homme.

« Normalement, la consommation de poisson contaminé peut provoquer des maladies du système digestif, telles que l’entérite, la gastro-entérite bactérienne, etc. »

Zhang Yuxi, président du marché Xinfadi, a également déclaré au journal d’État Beijing News que les neuf employés qui travaillent dans les stands de saumon du marché ont tous été testés négatifs pour le virus.

Pourtant, presque tous les marchés et restaurants de Pékin ont retiré le saumon de leurs rayons et de leurs menus le samedi.

Certains fournisseurs européens de saumon ont déclaré qu’ils ne pouvaient plus vendre à la Chine.

« Nous ne pouvons plus envoyer de saumon en Chine maintenant, le marché est fermé », a déclaré Stein Martinsen, responsable des ventes et du marketing chez Norway Royal Salmon.

Aucune preuve n’a été établie que les poissons puissent être infectés par le virus, a déclaré l’Autorité norvégienne de sécurité des aliments.

* Epoch Times désigne le nouveau coronavirus, responsable de la maladie du Covid-19, comme le « virus du PCC », car la dissimulation et la mauvaise gestion du Parti communiste chinois (PCC) ont permis au virus de se propager dans toute la Chine et de créer une pandémie mondiale.

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