L’ancien conseiller de Mitt Romney est le directeur de la société ukrainienne au centre de la plainte des détracteurs de M. Trump

Par Isabel van Brugen
29 septembre 2019 23:19 Mis à jour: 12 décembre 2019 11:51

Joseph Cofer Black, ancien conseiller à la sécurité nationale pour la campagne présidentielle 2012 de Mitt Romney, siège depuis 2017 au conseil d’administration de Burisma Holdings, l’une des plus grandes compagnies de gaz naturel en Ukraine, qui est au centre de la plainte contre M. Trump.

Le géant du pétrole et du gaz a été mis en lumière en raison de ses liens avec le fils cadet de l’ancien vice-président Joe Biden, Hunter, qui a commencé à travailler pour l’entreprise en 2014, alors que Joe Biden était en poste. Selon les médias, la société Burisma, enregistrée à Chypre, payait Hunter Biden 45 700 € par mois en honoraires de consultation.

M. Black, ancien fonctionnaire de la CIA, a été nommé directeur par le président du géant du pétrole et du gaz, Nikolay Zlochevsky, en février 2017, alors que M. Biden siégeait également au conseil.

« Connaissant trop bien les défis que l’Ukraine a dû relever en matière d’énergie et de sécurité, je suis heureux de me joindre au conseil d’administration d’une société privée qui travaille sans relâche pour assurer la sécurité énergétique de l’Ukraine », a déclaré M. Cofer à Ukrainian News lors de sa nomination.

« Burisma devrait être fière de sa contribution à l’économie ukrainienne par ses investissements dans la production, sa création d’emplois et son expansion, et par les impôts versés à l’État. »

Mitt Romney pèse dans la balance

Le sénateur américain Mitt Romney (R-Utah.) s’est dit préoccupé par l’appel téléphonique du président Trump avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le 25 juillet, au sujet duquel la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, a affirmé que M. Trump avait « gravement violé la Constitution ».

La présidente de la Chambre, Nancy Pelosi (D-Calif.), s’adresse aux médias au Capitole de Washington le 24 septembre 2019. (Alex Wong/Getty Images)

Le 24 septembre, Mme Pelosi a annoncé qu’une enquête officielle sur la destitution de M. Trump était en cours après que des allégations publiées dans le Wall Street Journal eurent été publiées selon lesquelles M. Trump aurait incité Volodymyr Zelensky à faire une enquête sur Joe Biden et son fils, Hunter.

Mitt Romney, 72 ans, est devenu l’un des premiers sénateurs du GOP à exprimer son inquiétude. Il a déclaré aux journalistes qu’il trouvait « profondément troublante » la nouvelle de la conversation téléphonique entre les deux dirigeants.

« J’ai lu la transcription. Cela reste extrêmement troublant. C’est profondément troublant », a-t-il dit. « Il est clair que ce que nous avons vu dans la transcription elle-même est profondément troublant. »

« Il y a un processus que la Chambre poursuit. Le Sénat examine aussi le témoignage du dénonciateur. »

Il a écrit un tweet ce week-end : « Si le président demandait ou faisait pression sur le président ukrainien pour qu’il enquête sur son rival politique, soit directement, soit par l’intermédiaire de son avocat personnel, ce serait extrêmement troublant. C’est crucial pour les faits qui seront révélés. »

Allégations clés démystifiées

Une transcription d’un appel entre M. Trump et M.  Zelensky, publiée par la Maison-Blanche le 25 septembre, montre que le président n’a exercé aucune pression et n’a rien offert en échange lorsqu’il a demandé au dirigeant ukrainien de faire une enquête sur Joe et Hunter Biden.

Le président Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se réunissent à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre 2019. (Saul Loeb/AFP/Getty Images)

Au cours de l’appel, qui a eu lieu le matin du 25 juillet, Volodymyr Zelensky a été le premier à évoquer Rudy Giuliani, l’avocat de Donald Trump qui avait enquêté sur les affaires ukrainiennes de Hunter Biden. En réponse, Donald Trump a noté que Rudy Giuliani est un « homme respecté » et a dit à M. Zelensky qu’il ferait en sorte que Rudy Giuliani appelle M. Zelensky.

L’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, arrive à Franklin Township, en Indiana, le 3 novembre 2018, pour faire campagne en faveur de Mike Braun, un sénateur républicain plein d’espoir. (Aaron P. Bernstein/Getty Images)

M. Trump a ensuite fait référence à des commentaires enregistrés sur bande vidéo dans lesquels Joe Biden décrit comment, alors qu’il était vice-président, il a forcé un procureur ukrainien de premier plan, Viktor Shokin, à mettre fin à ses fonctions en menaçant de refuser des prêts américains. Le procureur aurait enquêté sur la société Burisma, où Hunter Biden siégeait au conseil d’administration depuis 2014.

L’ancien vice-président Joe Biden arrive à un rassemblement organisé par les membres du syndicat des TUAC à Dorchester, Mass. le 18 avril 2019. (Joseph Prezioso/AFP/Getty Images)

« L’autre chose, on parle beaucoup du fils de Biden, du fait que Biden a arrêté l’accusation et que beaucoup de gens veulent en savoir plus à ce sujet, alors tout ce que vous pouvez faire avec le procureur général serait formidable », a dit M. Trump. « Biden se vantait d’avoir arrêté l’accusation, alors si tu vous pouvez regarder… Ça me semble horrible. »

Donald Trump a demandé à Volodymyr Zelensky de travailler avec le procureur général William Barr et Rudy Giuliani pour examiner la question.

Le procureur général des États-Unis, William Barr, attend de prendre la parole à la Conférence internationale sur la cybersécurité de la Fordham University School of Law, à New York, le 23 juillet 2019. (Drew Angererer/Getty Images)

Les principales allégations au sujet de l’appel ont été démenties par la transcription, y compris l’allégation selon laquelle M. Trump aurait fait une promesse à M. Zelensky et que M. Trump aurait exercé des pressions répétées sur le dirigeant ukrainien pour qu’il enquête sur M. Biden.

Ivan Pentchoukov, journaliste à Epoch Times, a contribué à cet article.

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