La transcription de l’appel Trump-Zelensky n’indique aucune pression dans la demande d’enquête sur Joe Biden

Par Ivan Pentchoukov
26 septembre 2019 10:41 Mis à jour: 21 octobre 2020 17:56

Le président Donald Trump n’a exercé aucune pression et n’a offert aucune contrepartie lorsqu’il a demandé au dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky d’enquêter sur les transactions de l’ancien vice-président Joe Biden et de son fils, Hunter Biden, selon la transcription d’un appel entre les deux dirigeants, publiée le 25 septembre par la Maison-Blanche.

Au cours de l’appel, Volodymyr Zelensky a été le premier à évoquer Rudy Giuliani, l’avocat de Donald Trump qui s’était intéressé aux affaires ukrainiennes de Hunter Biden. En réponse, Donald Trump a noté que Rudy Giuliani est un « homme respecté » et a dit à Volodymyr Zelensky qu’il aimerait que Rudy Giuliani l’appelle. M. Trump fait ensuite référence à des commentaires enregistrés sur bande vidéo dans lesquels Joe Biden décrit la manière dont il a imposé le licenciement d’un procureur ukrainien de premier plan en retenant des prêts. Le procureur aurait enquêté sur Burisma, la société de gaz où Hunter Biden siégeait au conseil d’administration.

« De plus, on parle beaucoup du fils de Joe Biden, du fait que Joe Biden a bloqué l’accusation et que beaucoup de gens veulent en savoir plus à ce sujet, alors tout ce que vous pouvez faire avec le procureur général serait formidable », a demandé Donald Trump.

« Joe Biden se vantait d’avoir stoppé l’accusation, alors si tu peux y jeter un coup d’oeil… Ça me semble horrible. »

Trump a demandé à Zelensky de travailler avec le procureur général William Barr et M. Giuliani pour examiner la question.

La Maison-Blanche a publié la transcription le lendemain matin de l’annonce par la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi, de la tenue d’une enquête officielle sur l’affaire Trump, déclenchée en grande partie par des allégations concernant le contenu de l’appel lancé par le président au leader ukrainien. Pelosi a fait l’annonce avant d’examiner le contenu de la transcription.

Les principales allégations au sujet de l’appel ont été démenties par la transcription, y compris l’allégation selon laquelle Trump aurait fait une promesse à Zelensky et que Trump aurait exercé des pressions répétées sur le dirigeant ukrainien pour qu’il enquête sur M. Biden.

Selon Nancy Pelosi et d’autres démocrates, la demande d’enquête de M. Trump est inappropriée puisque M. Biden était officiellement candidat à la présidence au moment de l’appel. Nancy Pelosi a noté que la demande n’avait pas besoin d’être accompagnée d’une contrepartie pour être inappropriée.

Dans une déclaration en réponse à la publication de la transcription, N. Pelosi a accusé M.Trump, sans preuve, d’avoir secoué l’Ukraine « pour le bénéfice de sa campagne ».

« Soit le président ne connaît pas le poids de ses paroles, soit il se moque de l’éthique ou de ses responsabilités constitutionnelles », a dit Mme Pelosi.

« La transcription et le fait que le ministère de la Justice soit complice de l’anarchie du président confirment la nécessité d’une enquête de destitution », a-t-elle ajouté. « Il est clair que le Congrès doit agir. »

Lors d’une conférence de presse plus tard dans la journée, Trump a déclaré que N. Pelosi s’est laissée « influencer par la gauche radicale ».

Les dirigeants des commissions démocrates de la Chambre des représentants ont suivi l’exemple de Pelosi. Adam Schiff (D-Calif.), président du Comité du renseignement, Jerrold Nadler (D-N.Y.), président du Comité judiciaire, Elijah Cummings (D-Md.), président du Comité de surveillance et de réforme gouvernementale, et Eliot Engel (D-N.Y.), président des Affaires étrangères, ont qualifié cet appel de « trahison ».

Le ministère de la Justice a déterminé que M. Trump n’avait pas enfreint la loi sur le financement des campagnes électorales lorsqu’il a demandé à M. Zelensky de se renseigner sur Biden et son fils.

Le MJ a reçu un signalement au sujet de l’appel Trump-Zelensky, qui faisait référence à une lettre de l’inspecteur général de la communauté du renseignement (ICIG) adressée au directeur du renseignement national (DNI). La lettre mentionnait la conversation entre Trump et Zelensky comme une violation potentielle de la loi sur le financement des campagnes électorales, mais reconnaissait que ni le plaignant ni le DNI n’avaient eu connaissance directement de l’appel.

« La Division criminelle du ministère a examiné le dossier officiel de l’appel et a déterminé, sur la base des faits et du droit applicable, qu’il n’y avait pas eu violation du financement de la campagne et qu’aucune autre mesure n’était justifiée », a déclaré Kerri Kupec, porte-parole du ministère de la Justice dans une déclaration. « Toutes les composantes pertinentes du ministère sont d’accord avec cette conclusion juridique, et le ministère a conclu l’affaire. »

L’appel Trump-Zelensky fait l’objet d’une plainte anonyme de dénonciation adressée à l’Inspecteur général de la communauté du renseignement (ICIG). La plainte a suscité la controverse parce que l’ICIG a informé le Congrès que le Bureau du Directeur du renseignement national (ODNI) n’avait pas transmis la plainte aux législateurs. L’ODNI a consulté le ministère de la Justice, qui a rendu un avis concluant que la plainte ne constituait pas une « préoccupation urgente » et n’avait pas à être transmise au Congrès.

M. Trump a rencontré M. Zelensky au sommet des Nations unies à New York quelques heures après la publication de la transcription par la Maison-Blanche. Zelensky a déclaré aux journalistes qu’il ne sentait pas de pression dans la demande d’enquête sur M. Biden et qu’il n’avait pas donné d’instructions spéciales sur l’affaire Biden au principal procureur du pays.

« Vous savez, il n’y avait pas de pression », a dit Trump aux journalistes. « Tout ce que vous avez à faire, c’est constater ce qui s’est passé. »

Lorsqu’on lui a demandé si Zelensky devait enquêter sur M. Biden, M. Trump a répondu que le président ukrainien devait enquêter sur la corruption.

« Maintenant, quand le fils de Biden s’en va avec des millions de dollars d’Ukraine, il ne sait rien et ils le paient des millions de dollars. C’est de la corruption », a dit M. Trump.

Avant la publication de la transcription, Donald Trump avait déclaré à plusieurs reprises que la conversation était appropriée.

« Les démocrates vont-ils s’excuser après avoir vu ce qui a été dit lors de l’appel avec le président ukrainien ? Ils devraient : un appel parfait – cela les a surpris ! », a écrit Donald Trump peu de temps avant que la Maison-Blanche ne publie la transcription.

En plus de discuter de l’enquête Biden, les deux dirigeants ont également discuté d’au moins deux autres enquêtes. Au début de l’appel, Donald Trump a interrogé Volodymyr Zelensky sur un serveur en possession d’un riche citoyen ukrainien. Donald Trump fournit peu de détails mais fait référence à Crowdstrike, la société informatique qui a examiné le serveur du Comité national démocrate après qu’il aurait été piraté par des agents russes.

« J’aimerais que vous nous fassiez une faveur parce que notre pays a traversé beaucoup de turbulences et que l’Ukraine en sait beaucoup à ce sujet. J’aimerais que vous découvriez ce qui s’est passé globalement dans cette situation avec l’Ukraine, ils disent Crowdstrike… Je suppose que vous avez un de vos riches… Le serveur, ils disent que l’Ukraine l’a », a dit Donald Trump.

Les deux dirigeants ont également discuté de l’ancienne ambassadrice des États-Unis en Ukraine, Marie Yovanovitch. Volodymyr Zelensky a remercié Donald Trump d’avoir fait passer Marie Yovanovitch pour un « mauvais ambassadeur ».

« Son attitude envers moi était loin d’être la meilleure, car elle admirait le président précédent et elle était de son côté. Il ne lui était pas possible de bien m’accepter en tant que nouveau président », a relaté Donald Trump.

L’échange suggère que les États-Unis et l’Ukraine examinent peut-être tous deux le comportement de Mme Yovanovitch. Volodymyr Zelensky a demandé à Donald Trump de l’aide dans cette affaire, et Donald Trump a dit que Rudy Giuliani et le procureur général William Barr appelleraient le leader ukrainien.

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