L’armée américaine a commencé samedi à larguer des paquets de repas au-dessus de la bande de Gaza, l’enclave assiégée où les camions de ravitaillement ont été débordés et pillés.
Trois avions-cargos C-130 ont largué un total de 66 palettes contenant environ 38.000 repas prêts à être consommés au-dessus de la bande de Gaza, dans le cadre de la première des nombreuses séries d’aide humanitaire d’urgence autorisées par le président américain Joe Biden, selon un haut responsable de l’administration lors d’une conférence de presse samedi matin.
Les palettes ont été larguées dans la partie sud-ouest de la bande de Gaza, le long de la côte méditerranéenne, selon les autorités. Les lieux ont été choisis spécifiquement pour s’assurer que le plus grand nombre possible de personnes aient accès aux paquets d’aide.
Le largage s’est fait en coordination avec la Jordanie, qui a également effectué des largages de nourriture à Gaza.
« Cela s’inscrit dans le cadre d’un effort continu avec nos partenaires internationaux pour augmenter la quantité d’aide vitale que nous pouvons acheminer à Gaza », a déclaré le responsable, ajoutant que les largages aériens « soulagent les souffrances de Palestiniens innocents qui n’ont rien à voir avec le Hamas ».
« Nous examinons les voies terrestres, les voies maritimes et les voies aériennes pour nous assurer que nous explorons toutes les possibilités d’acheminer de l’aide », a déclaré le responsable américain.
Lorsqu’il lui a été demandé si cette opération avait un quelconque rapport avec la campagne militaire israélienne à Gaza, le représentant du gouvernement américain a répondu par la négative, affirmant qu’il s’agissait plutôt d’une réponse concrète à ce dont les civils palestiniens ont cruellement besoin.
Le largage n’est qu’une partie d’un processus qui vise à envoyer de l’aide humanitaire dans cette région ravagée par la guerre « par tous les moyens possibles », a-t-il ajouté, tout en condamnant les terroristes du Hamas qui empêchent les habitants de Gaza d’obtenir des fournitures vitales en installant leurs troupes dans les maisons des populations civiles.
Joe Biden avait annoncé l’imminence des largages aériens lors d’une réunion à la Maison Blanche avec la première ministre italienne Giorgia Meloni.
« Les pertes en vies humaines sont poignantes. Les gens sont tellement désespérés que des innocents se sont retrouvés pris dans une guerre terrible, incapables de nourrir leurs familles, et vous avez vu la réaction lorsqu’ils ont essayé d’acheminer de l’aide », a déclaré le président américain.
« Nous devons faire plus, et les États-Unis feront plus », a poursuivi M. Biden. « Dans les jours à venir, nous allons nous joindre à nos amis jordaniens et à d’autres pour fournir des largages aériens de nourriture et de fournitures supplémentaires à l’Ukraine [Gaza] et chercher à continuer à ouvrir d’autres voies d’accès à l’Ukraine [Gaza], » dans ce qui semble être une confusion du président entre les deux régions.
Les commentaires du président américain font référence à un incident tragique survenu dans le nord de la bande de Gaza, où au moins 100 Palestiniens sont morts et des centaines d’autres ont été blessés lorsqu’ils se sont attaqués à des camions remplis d’aide humanitaire.
Les circonstances exactes de ces décès restent floues. Alors que plusieurs rapports suggèrent que ce sont les soldats israéliens qui ont tiré sur la foule au moment où les gens se précipitaient pour retirer les marchandises, l’armée israélienne a indiqué pour sa part que la plupart des morts et des blessés étaient le résultat de la bousculade.
« Tôt ce matin, lors de l’entrée de camions d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza, des habitants de Gaza ont encerclé les camions et pillé les fournitures livrées », ont déclaré les Forces de défense israéliennes (FDI) dans un communiqué le 29 février. « Au cours de l’incident, des dizaines de Gazaouis ont été blessés à la suite de bousculades et de piétinements. L’incident est en cours d’examen. »
L’IDF a également diffusé un extrait d’une vidéo aérienne, qui montrerait des centaines de personnes agglutinées et recouvrant complètement les camions.
Le Hamas, quant à lui, a déclaré qu’Israël et l’administration Biden devaient être tenus pour « entièrement responsables » de ce qu’il a qualifié de « massacre » et de « nettoyage ethnique » du peuple palestinien. Le groupe terroriste a appelé à des manifestations mondiales contre la poursuite des opérations israéliennes à Gaza.
« Nous avons pitié des âmes des martyrs de notre peuple et nous affirmons que leurs sacrifices et leur sang ne seront pas vains et que nous resterons fidèles à notre cause, à notre terre et à nos valeurs sacrées », a-t-il déclaré dans un message publié sur l’application Telegram.
Vingt semaines après le début de la guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza, les Nations unies ont averti que la nourriture et l’eau potable étaient en train de se raréfier au point que des centaines de milliers de personnes risquent d’être plongées dans la famine.
Le 20 février, l’agence alimentaire des Nations unies a déclaré avoir suspendu les livraisons d’aide au nord de la bande de Gaza, malgré la faim qui sévit dans la région, après qu’un convoi de camions a été la cible de tirs et de pillages. Le Programme alimentaire mondial, une organisation internationale au sein des Nations unies, a repris les livraisons après trois semaines d’interruption, mais a signalé que le trajet de son convoi vers le nord « s’est déroulé dans le chaos et la violence les plus complets en raison de l’effondrement de l’ordre civil ».
« Plusieurs camions ont été pillés entre Khan Younes et Deir al Balah et un chauffeur de camion a été battu », a déclaré l’organisation. « Le reste de la farine a été distribué spontanément à partir des camions dans la ville de Gaza, dans un climat de forte tension et de colère explosive. »
Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?
Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.
