L’art après Picasso

Par Epoch Times
15 octobre 2015 10:58 Mis à jour: 19 mars 2021 03:48

Ce qui est certain, Picasso a marqué les générations ultérieures par son « grand appétit », sa vitalité, son humour, ses couleurs, sa joie, son imagination et la liberté créatrice qu’il manifeste où tout est possible.

On peut aimer ou ne pas aimer Picasso, mais ce qui est certain c’est que Picasso est devenu super star de son vivant et a influencé plusieurs générations d’artistes. L’exposition Picasso Mania présentée au Grand Palais du 7 octobre 2015 au 26 février 2016 examine ces deux aspects de l’artiste.

L’exposition réunit des œuvres emblématiques du peintre issues du Musée national Picasso-Paris, du Musée national d’art moderne ou encore de la collection de la famille de l’artiste.

L’exposition explore le mythe créé autour du peintre le plus prolifique et peut-être le plus célèbre du XXe siècle et l’impact qu’il a laissé sur les générations suivantes.

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La diversité et la multiplicité des effigies de Picasso produites par les artistes contemporains témoignent de l’universalité et de la renommée planétaire du peintre espagnol. Du continent africain jusqu’aux confins de l’Asie, ces images confirment que le nom de Picasso, depuis de nombreuses décennies, est devenu synonyme d’art moderne.

La scénographie est inspirée des accrochages organisés ou surveillés par le peintre lui-même.

Les œuvres de Picasso sont donc présentées en dialogue avec des œuvres contemporaines – telles les images vidéos multi-écrans de David Hockney faisant écho au cubisme de Picasso, à son exploration d’un espace polyfocal – ou les œuvres des artistes Pop Art des années 60 comme Roy Lichtenstein ou Erró qui se sont plus qu’inspirés des portraits que Picasso a peints dans les années 30, ces portraits synonymes de « c’est du Picasso ».

Roy Lichtenstein a été particulièrement marqué par Picasso, qu’il considère dès les années 1950 comme une « source plastique fondamentale de son travail ».

Les deux tableaux les plus célèbres Guernica et Les Demoiselles d’Avignon n’ont pas pu être déplacés et sont donc absents mais les maintes variations, inspirées par ces deux tableaux, démontrent la place occupée par ces peintures dans l’histoire de l’art moderne.

Au-delà de l’aspect esthétique, Guernica est devenu symbole de la lutte sociale et politique alors que la colombe blanche qu’il trace en 49 est devenue symbole de la paix.

Le violon (titre attribué : Nature morte), 1914, huile sur toile, 81x75 cm. Don de M. Raoul La Roche en 1952. (© Succession Picasso 2015 / photo Centre Pompidou, MNAMCci, dist. Rmn-Grand Palais / droits réservés)
Le violon (titre attribué : Nature morte), 1914, huile sur toile, 81×75 cm. Don de M. Raoul La Roche en 1952. (© Succession Picasso 2015 / photo Centre Pompidou, MNAMCci, dist. Rmn-Grand Palais / droits réservés)

L’installation vidéo de Rineke Dijkstra, I see a Woman Crying (Weeping Woman, 2009-2010) illustre la présence de l’oeuvre de Picasso dans l’imaginaire actuel, dans ses expressions les plus variées, du cinéma aux images numériques, de la vidéo à la bande dessinée.

Il n’est pas abusif de penser que l’héritage artistique de Picasso est aujourd’hui tombé entre les mains des réalisateurs de cinéma. Les plus grands, Jean-Luc Godard ou Orson Welles, n’ont pas manqué de rendre des hommages explicites à l’oeuvre du peintre espagnol. L’identification précoce de Picasso à la figure du génie universel a diffracté son image dans des champs aussi variés que la consommation de masse, la musique populaire, le rap de Jay-Z ou les chaînes de montage de l’industrie automobile. Les chorégraphes contemporains se sont inspirés des rythmes de ses constructions picturales ou plastiques.

Ce qui est certain, Picasso a marqué les générations ultérieures par son « grand appétit », sa vitalité, son humour, ses couleurs, sa joie, son imagination et la liberté créatrice qu’il manifeste où tout est possible. Une vitalité et un appétit qui se manifestaient d’ailleurs également dans sa vie personnelle, pas toujours à la joie de ses femmes comme le témoignait le livre de Françoise Gilot Vivre avec Picasso.

L’exposition examine non seulement l’influence de l’œuvre même de Picasso sur les artistes des générations suivantes mais également l’influence de son image publique. À la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Picasso est déjà une star. En plus de son grand talent artistique, il maîtrise déjà l’art de la com’ et du marketing avant même que ces mots n’existent.

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