L’auteur d’une étude rétractée sur les dommages causés par le port du masque chez les enfants affirme que le retrait était « politique »

Par Tom Ozimek
22 juillet 2021 16:41 Mis à jour: 23 juillet 2021 05:44

L’auteur principal d’une note de recherche, maintenant retirée, qui affirmait que les masques d’enfants emprisonnaient des concentrations dangereusement élevées de dioxyde de carbone, affirme que la décision du JAMA Pediatrics de retirer l’article était motivée par des raisons politiques.

La note de recherche intitulée Évaluation expérimentale de la teneur en dioxyde de carbone de l’air inhalé avec ou sans masque facial chez des enfants en bonne santé : essai clinique randomisé, rédigée par Harald Walach et ses collègues, a été publiée en juin. Sur la base de mesures du dioxyde de carbone dans l’air inhalé par 45 enfants âgés de 6 à 17 ans, l’étude a révélé que les enfants portant un masque facial inhalaient des niveaux de dioxyde de carbone « jugés inacceptables par l’Office fédéral allemand de l’environnement selon un facteur de 6 ». Les chercheurs ont conclu que leurs résultats « suggèrent que les enfants ne devraient pas être forcés de porter des masques faciaux ».

Le JAMA Pediatrics a retiré la lettre de recherche le 16 juillet. Dans un avis de rétractation, les docteurs Dmitri Christakis et Phil Fontanarosa ont cité « de nombreuses questions scientifiques » soulevées au sujet de la méthodologie de l’étude, y compris des préoccupations quant à savoir si le bon dispositif a été utilisé pour mesurer les niveaux de dioxyde de carbone et si les mesures étaient un reflet exact des niveaux de dioxyde de carbone dans l’air inhalé, ainsi que « des questions liées à la validité des conclusions de l’étude ».

« Dans leurs réponses aux observations soulevées ainsi qu’à d’autres préoccupations, les auteurs n’ont pas fourni de preuves suffisamment convaincantes pour résoudre ces questions, comme déterminé par l’évaluation éditoriale et l’examen scientifique supplémentaire », ont écrit Christakis et Fontanarosa.

« Étant donné les préoccupations fondamentales concernant la méthodologie de l’étude, l’incertitude quant à la validité des résultats et des conclusions, et les implications potentielles pour la santé publique, les rédacteurs ont rétracté cette lettre de recherche. »

Une élève travaille sur un ordinateur dans une école de Provo, dans l’Utah, le 10 février 2021. (George Frey/Getty Images)

Mais Harald Walach, qui est titulaire d’un doctorat en psychologie clinique de l’Université de Bâle, en Suisse, a déclaré à Just The News, par courriel, que le JAMA n’avait pas précisé en quoi il n’avait pas « fourni de preuves suffisamment convaincantes » pour étayer ses conclusions.

« En fait, j’aimerais aussi voir comment ces conclusions ont été tirées, mais je crains qu’il n’y ait pas de conclusion solide », a-t-il déclaré au média. Harald Walach a indiqué que les « implications potentielles pour la santé publique » étaient une « phrase clé » dans l’avis de rétractation qui, selon lui, suggère que « la rétractation était politique, parce que certaines personnes n’aimaient pas nos données ».

L’étude de Harald Walach a, jusqu’à présent, suscité 21 commentaires officiels, dont la plupart sont critiques. Dans une réponse écrite aux commentaires (docx), Harald Walach et ses collègues ont défendu leur recherche.

« Les faits ne sont pas constitués par des études uniques, mais par de multiples réplications et discours », ont-ils écrit. « Il s’agit de la première étude évaluée par des pairs sur la teneur en dioxyde de carbone sous les masques faciaux chez les enfants dans le cadre d’un court dispositif de mesure. Nous affirmons que les mesures sont valides et qu’elles ont été effectuées par des personnes ayant une grande expertise en la matière.

« Si quelqu’un doute de nos résultats, la voie à suivre n’est pas de prétendre qu’ils sont faux sans preuve, mais de produire des résultats meilleurs et différents. »

Des élèves masqués attendent en file indienne, à distance sociale, avant de se rendre à la cafétéria d’une école primaire de Louisville, dans le Kentucky (États-Unis), le 17 mars 2021. (Jon Cherry/Getty Images)

Le 19 juillet, l’Académie américaine de pédiatrie (AAP) a publié des directives actualisées pour la réouverture des écoles, demandant à tous les membres du personnel et aux enfants de plus de 2 ans de porter un masque dans les écoles, quel que soit leur statut vaccinal, une position plus stricte que les directives sur le port du masque publiées par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

L’AAP a qualifié sa nouvelle directive d’« approche à plusieurs niveaux », qui comprend des recommandations concernant la ventilation des bâtiments, la mise en quarantaine, ainsi que le renforcement du nettoyage et de la désinfection.

L’association dit que le port du maque universel est nécessaire parce qu’une grande partie de la population étudiante n’est pas éligible aux vaccins, et « il est prouvé que le port du maque réduit la transmission du virus et protège ceux qui ne sont pas vaccinés ».

Des dizaines d’études circonstancielles suggèrent que les masques fonctionnent pour endiguer la propagation du virus du PCC (virus du Parti communiste chinois), qui provoque la maladie Covid-19, bien qu’il n’y ait eu qu’un seul essai comparatif randomisé pendant la pandémie, réalisé au Danemark. Les chercheurs ont constaté que le port d’un « masque chirurgical à l’extérieur de la maison parmi d’autres personnes ne réduisait pas, aux niveaux conventionnels de signification statistique, l’incidence de l’infection par le SRAS-CoV-2 par rapport à la recommandation de ne pas porter de masque ».

Les sénateurs du New Jersey ont récemment tenu une audience pour étudier l’efficacité et les effets négatifs du port obligatoire du masque dans les écoles pour les enfants. Ils ont constaté que les preuves scientifiques ne soutiennent pas de tels mandats.

Le port du masque dans le cadre de la pandémie de Covid-19 est devenu un sujet brûlant, certains remettant en cause l’efficacité du port du masque et d’autres s’opposant à l’obligation pour des raisons de liberté individuelle. Les défenseurs du port du masque, quant à eux, ont largement adopté une approche « mieux vaut prévenir que guérir » face à des études d’efficacité insuffisantes, tout en considérant généralement les obligations comme un inconvénient mineur qui contribue à protéger les personnes sujettes à de graves complications en cas d’infection.

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