L’avocat d’Hunter Biden accuse les Républicains de la Chambre des représentants de mener une campagne de désinformation

Jason Smith déclare que l'avocat d'Hunter Biden tente de "freiner l'enquête" et d'intimider le donneur d'alerte

Par Caden Pearson
4 juillet 2023 11:50 Mis à jour: 4 juillet 2023 11:50

L’avocat d’Hunter Biden a accusé vendredi les républicains de la Chambre des représentants de porter atteinte à la loi et de se livrer à une campagne de désinformation pour porter préjudice à Hunter Biden et attaquer son père, le président Joe Biden.

Dans une lettre de 10 pages adressée à Jason Smith (Parti républicain – Missouri), président de la Commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, l’avocat d’Hunter Biden, Abbe Lowell, a également prétendu que M. Smith avait modifié des captures d’écran à partir de messages WhatsApp pour « alimenter la campagne de désinformation » et porter atteinte à la réputation d’Hunter Biden, « pour attaquer son père ».

En réponse à cette lettre, M. Smith a présenté la plainte de M. Lowell comme une tentative d’obstruction à l’enquête et de discréditation des informateurs qui avaient dénoncé la mauvaise conduite du fils de Biden et le traitement préférentiel qui lui était accordé.

La lettre de M. Lowell porte sur la publication par M. Smith de transcriptions d’entretiens avec deux agents de l’IRS [Internal Revenue Service : Agence du gouvernement fédéral des États-Unis qui collecte l’impôt sur le revenu et des taxes diverses] qui affirment que l’enquête menée par le département de la Justice (DOJ) sur Hunter Biden a été mal gérée. Il a également prétendu que M. Smith avait trafiqué un prétendu message WhatsApp qui indiquait que Hunter aurait usé de l’influence de son père dans une transaction commerciale avec une entreprise chinoise du secteur de l’énergie.

M. Smith a publié les transcriptions quelques jours après la signature par Hunter Biden d’un accord de plaidoyer pour des délits fiscaux et d’un accord de déjudiciarisation préalable au procès pour éviter des poursuites judiciaires relatives à une accusation de port d’arme, ce qui a suscité la colère des républicains qui ont accusé le département de la Justice d’avoir mal géré l’enquête.

Dans sa lettre, M. Lowell considère Gary Shapley, le dénonciateur de l’IRS, comme un « mécontent » et suggère qu’il pourrait revendiquer ce qualificatif pour « échapper » à une faute professionnelle, laissant entendre que M. Shapley est à l’origine des fuites dans la presse concernant l’enquête du département de la justice sur Hunter Biden.

« M. Shapley est peut-être en train de récolter la ‘récompense’ de la couverture que vous lui avez donnée, compte tenu des sanctions encourues par les agents qui divulguent illégalement ce type d’informations », a écrit M. Lowell (pdf).

Le représentant Jason Smith (Parti républicain – Missouri) s’exprime tandis que le représentant John Yarmuth (Parti républicain – Kentucky) écoute le témoignage de la directrice du Bureau de la gestion et du budget, Shalanda Young, devant la commission du budget de la Chambre des représentants lors d’une audition sur le budget du président pour l’année fiscale 2023, à Washington, le 29 mars 2022. (Roberto Schmidt/AFP via Getty Images)

Une tentative pour « refroidir notre enquête »

M. Smith a répondu à la lettre, décrivant la plainte de M. Lowell comme une tentative d’obstruction à l’enquête, pour discréditer M. Shapley et induire le public en erreur.

« Il n’est guère surprenant que les avocats de Hunter Biden tentent de faire échouer notre enquête et de discréditer les dénonciateurs qui affirment avoir déjà fait l’objet de représailles des services fiscaux et du département de la justice en dépit des protections prévues par la loi », a déclaré M. Smith dans son communiqué.

M. Smith a qualifié les dénonciateurs de l’IRS de courageux pour avoir fait part de leurs allégations relatives à la mauvaise conduite et au traitement préférentiel du fils du président.

Le législateur républicain reproche également à la lettre d’induire le public en erreur sur les « actions légales » de la commission et de ne pas répondre aux préoccupations concernant le fait que l’avocat de Hunter Biden a été informé des mandats potentiels et des perquisitions liés à l’enquête.

« Nous continuerons à avancer là où les faits nous mènent, et nous n’abandonnerons pas notre enquête simplement parce que les avocats de Biden ne le souhaitent pas », a déclaré M. Smith.

Complètement faux

M. Lowell a également mis en évidence les caractéristiques des messages Whatsapp dans une image partagée par M. Smith sur Twitter, ce qui prouve que les messages sont « des faux ».

Les images semblent être une recréation graphique de ce qui pourrait apparaître sur un téléphone. Les messages eux-mêmes ont été récupérés à partir d’une sauvegarde de l’ordinateur portable abandonné de Hunter Biden et ne sont pas de véritables captures d’écran réalisées à partir d’un téléphone.

« Les images de capture d’écran que vous avez postées ne sont pas originales et présentent une myriade de questions : les deux incluent une photo de M. Biden qui ne date pas de 2017, mais de la fête de Pâques à la Maison Blanche qui a eu lieu en avril 2022 (longtemps après l’envoi du prétendu message) ; les deux images représentent le message dans une bulle bleue, alors que les messages WhatsApp sont en vert ; dans une image, le drapeau chinois a été superposé à l’ID du contact, alors que ce n’est certainement pas ainsi qu’un texte ou un contact est archivé ; et l’une d’entre elles prétend être une capture d’écran avec l’expression « . … » d’une personne en train de saisir un texte (comme dans iMessage d’Apple), ce qui n’est pas le cas sur WhatsApp », a écrit M. Lowell.

« En bref, les images que vous avez diffusées en ligne sont fausses. De nombreux articles de presse confirment que les données censées provenir des périphériques de M. Biden ont été modifiées ou trafiquées. Vous, ou quelqu’un d’autre, les avez refait », a-t-il écrit. « Toutes les fausses déclarations concernant cette communication et le fait que vous ayez utilisé un texte falsifié sont de bons exemples qui montrent comment le fait de fournir des informations partiales, sans vérification et biaisées conduit à des conclusions erronées. »

Les messages en question montreraient que Hunter a menacé un partenaire commercial chinois en invoquant les relations politiques de son père.

« Je suis assis ici avec mon père et nous aimerions comprendre pourquoi l’engagement pris n’a pas été respecté », peut-on lire dans le message présumé d’Hunter.

Dans sa lettre, M. Lowell a nié que Joe Biden était présent lorsque le message présumé a été envoyé le 30 juillet 2017. Il a également affirmé que le message n’avait pas été envoyé à « un fonctionnaire de CEFC (China Energy) », mais à quelqu’un d’autre.

« Les faits […] sont les suivants : le président Biden et notre client n’étaient pas ensemble ce jour-là […] et aucune transaction n’a eu lieu en réalité », a écrit M. Lowell. « Plus important encore, vos propres actions remettent en question l’authenticité de cette communication et l’usage que vous en avez fait par la suite. »

L’avocat du dénonciateur de l’IRS, M. Shapley, a rejeté les allégations de M. Lowell, affirmant qu’il s’agissait d’une tentative « d’intimidation de notre client et qu’il n’était pas surprenant que les autorités de surveillance examinent de près la politisation de cette affaire ».

L’avocat de Gary Shapley a déclaré dans un communiqué : « Gary Shapley de l’IRS a scrupuleusement suivi les règles et a dénoncé au Congrès l’application inégale des lois fiscales », a rapporté ABC News.

La Maison-Blanche a nié toute ingérence dans l’enquête menée par le département de la justice sur Hunter Biden, qui a accepté de plaider coupable à des accusations relatives à la fiscalité et à un délit d’usage d’arme à feu.

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