INFO EPOCH TIMES – Ancien ambassadeur des États-Unis en Roumanie sous la première administration Trump, Adrian Zuckerman appelle les électeurs roumains à faire barrage au candidat conservateur George Simion, estimant notamment qu’il est une « menace pour la démocratie » et que son élection risquerait de « gravement affecter » le soutien économique et militaire de l’Amérique. Réagissant à ses propos, un porte-parole du Département d’État rappelle que ces déclarations relèvent de l’opinion d’un citoyen s’exprimant « à titre privé » et qu’elles « ne représentent pas nécessairement celles du gouvernement américain ». « Il revient au peuple roumain d’élire démocratiquement leur président ».
Dans une tribune publiée le 8 mai sur l’édition roumaine de Newsweek, Adrian Zuckerman, ambassadeur des États-Unis en Roumanie entre 2019 et 2021 sous la première administration Trump, a appelé les électeurs à faire barrage au candidat souverainiste George Simion. Le qualifiant de « menace pour la démocratie » et de « perroquet de Poutine », l’ancien diplomate l’accuse de vouloir tenter de « faire sortir la Roumanie de sa relation euro-atlantique pour en faire un État autoritaire à l’image de la Russie – une nouvelle Biélorussie. »
Dans un second texte cosigné, le 12 mai, par six autres anciens ambassadeurs nommés sous les présidences Clinton, Bush et Obama, Zuckerman a également mis en garde avant le second tour de la présidentielle : « Si la Roumanie choisit un président pro-Poutine, le soutien militaire et économique des États-Unis au peuple roumain risque d’être gravement affecté ». Pour lui, la Roumanie doit donc faire le choix suivant : « Poutine ou l’Amérique. »
Le gouvernement américain reste neutre
Réagissant à ses propos, un porte-parole du Département d’État américain a déclaré en exclusivité à Epoch Times qu’« il revient au peuple roumain d’élire démocratiquement leur président », avant de souligner que « les vues exprimées par l’ancien ambassadeur des États-Unis en Roumanie, Adrian Zuckerman, sont celles d’un citoyen s’exprimant à titre privé » et « ne représentent pas nécessairement celles du gouvernement des États-Unis ».
En conférence de presse à Paris ce même jour, aux côtés de Marion Maréchal, vice-présidente du groupe ECR au Parlement européen, George Simion a de nouveau récusé toute sympathie envers le Kremlin : « On ne cesse de m’accuser d’être pro-Russe. C’est faux. Je ne suis ni l’ami ni l’admirateur de Vladimir Poutine », s’est-il défendu, faisant valoir que la Russie a laissé dans son pays « de mauvais souvenirs ».
Les États-Unis, « un partenaire naturel de la Roumanie »
S’il condamne l’offensive russe lancée par la Russie en février 2022, il a toutefois estimé que la guerre en Ukraine « doit cesser » car elle « cause trop de morts civiles inutiles » et ne profite, selon lui, qu’« au complexe militaro-industriel ». Aussi, il dit soutenir l’approche de Donald Trump en vue de trouver un accord de paix. À Kiev, il reproche « des réflexes soviétiques », notamment en ne respectant pas les droits de la minorité roumaine à l’accès à ses écoles et à ses Églises.
Interrogé par The Epoch Times à cette occasion, George Simion a déclaré que les États-Unis sont un « partenaire naturel de la Roumanie » et qu’il est « parfaitement aligné avec le mouvement MAGA », ironisant sur « une opération de lobbying menée par des diplomates à la retraite ». « Il ne s’agit de rien d’autre », a-t-il commenté.
Concernant la compatibilité de son programme avec celui du gouvernement américain, le président du parti AUR a précisé que si la Roumanie est « un pays libre et souverain » et que « chacun agit dans l’intérêt de sa nation », il a « bien plus de positions en accord avec l’administration Trump qu’Emmanuel Macron ».
« Les Israéliens sont nos alliés »
Réagissant à une déclaration de son adversaire Nicușor Dan, selon qui « le Premier ministre Netanyahu ne viendra jamais en Roumanie tant qu’il fera l’objet » d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), George Simion a de nouveau réaffirmé son soutien à l’État d’Israël : « Les Israéliens sont nos alliés. »
Lors du premier débat télévisé entre les deux candidats, Simion avait déjà souligné qu’il« ne partage pas cet avis », indiquant que sa venue en Roumanie « sera possible ».
Pour mémoire, le 6 février, Donald Trump a signé un décret sanctionnant la CPI, l’accusant d’« actions illégales et infondées » contre les États-Unis et Israël : « Les États-Unis s’opposent catégoriquement, et attendent de leurs alliés qu’ils s’y opposent également, à toute action de la Cour pénale internationale dirigée contre les États-Unis, Israël, ou tout autre allié n’ayant pas consenti à sa juridiction. »
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