Le dirigeant chinois met à l’écart plus de membres de la faction rivale

10 octobre 2017 19:03 Mis à jour: 10 octobre 2017 19:13

Le dirigeant chinois Xi Jinping ne relâche pas sa vigilance.

Le 19e Congrès national du Parti communiste chinois (PCC), prévu pour le 18 octobre, approuvera une nouvelle génération de leaders qui dirigeront la Chine pendant les cinq prochaines années. On s’attend à ce que Xi Jinping reste le chef du Parti. Toutefois, il ne baisse pas sa garde face à ses ennemis de la faction rivale qui pourraient nuire à sa position – ceux qui restent toujours fidèles à l’ancien chef du PCC Jiang Zemin.

Les alliés de Jiang Zemin ont été écartés l’un après l’autre au cours de la campagne anti-corruption de Xi Jinping. Les derniers à avoir été relevés de leurs fonctions sont deux hauts fonctionnaires à Chongqing et un responsable de l’appareil central d’application de la loi.

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Le 9 octobre, l’organe disciplinaire du PCC a annoncé que He Ting, ancien chef de police de Chongqing, avait été expulsé du PCC tandis que Xia Chongyuan, ancien chef du département politique du ministère de la Sécurité publique, et Mu Huaping, ancien maire adjoint de Chongqing, avaient été rétrogradés et renvoyés de leurs postes administratifs.

De gauche à droite : He Ting, Xia Chongyuan et Mu Huaping. (Photo composite d’Epoch Times)

Tous les trois ont des liens étroits avec d’importants membres du Parti qui sont associés à Jiang Zemin.

Xia Chongyuan

Dans l’annonce officielle du PCC, Xia Chongyuan est accusé d’avoir utilisé des fonds publics pour financer les vacances de ses proches, d’avoir profité de sa position pour obtenir des bénéfices personnels et « d’avoir participé à des activités non organisationnelles ». À noter que le PCC a utilisé la même formule lorsque les deux membres les plus haut placés de la faction de Jiang Zemin – Bo Xilai et Zhou Yongkang – ont été expulsés du Parti. Ces deux hauts responsables complotaient un coup d’État afin de remplacer Xi Jinping.

Au début de sa carrière, Xia Chongyuan a reçu un coup de pouce de la part de Zeng Qinghong, le bras droit de Jiang Zemin et l’ancien vice-président chinois. Comme tous les deux étaient originaires de la même ville du canton de Dayu, province du Jiangxi, Zeng Qinghong a aidé Xia Chongyuan à gravir les échelons dans le Département de l’organisation du PCC. En 2013, Xia Chongyuan a finalement obtenu un poste de haut rang au sein du ministère de la Sécurité publique.

Un agent de police paramilitaire surveille la foule à la place Tiananmen à Pékin, le 20 septembre 2017. (Fred Dufour / AFP / Getty Images)

Zeng Qinghong a aidé Jiang Zemin à solidifier son pouvoir en éliminant impitoyablement les adversaires de ce dernier. Jiang Zemin est connu pour son copinage qui a conduit à une corruption généralisée ainsi que pour ses tactiques violentes utilisées dans le but de maintenir son contrôle sur la Chine. Entre autres, il a approuvé la répression des étudiants qui militaient pour la démocratie lors du massacre de la place Tiananmen et a lancé un génocide au niveau national afin d’éliminer les pratiquants de la discipline spirituelle de Falun Gong.

La rétrogradation de Xia Chongyuan est la preuve que le ministère de la Sécurité publique, cet organe puissant du Parti, est en train de subir une réforme majeure afin de le nettoyer de toute influence de Jiang Zemin.

Mu Huaping

Mu Huaping était très proche de Sun Zhengcai récemment mis hors jeu qui, à son tour, était allié à Zeng Qinghong.

Radio France Internationale a rapporté que Mu Huaping avait aidé à transférer un milliard de yuans (environ 130 millions d’euros) à une société fictive de Hong Kong appartenant à la maîtresse de Sun Zhengcai. Cela a été fait sous le couvert de l’argent pour financer le projet d’infrastructure gigantesque « Une région, une route » (one belt, one road) de Xi Jinping.

Selon Jiang Weiping, journaliste renommé chinois, Mu Huaping est un ami proche de Huang Qifan, ancien maire de Chongqing et homme de main de Bo Xilai. Même si Mu Huaping a été accusé de corruption, son crime le plus important consiste probablement du fait d’avoir choisi le mauvais côté.

He Ting

He Ting a été accusé, parmi autres délits, de gaspillage de biens publics et d’utilisation de sa position pour son propre bénéfice et celui des entreprises de ses proches.

Ayant fait sa carrière dans l’appareil d’application de la loi du PCC, He Ting était un lieutenant de Zhou Yongkang, l’organisateur du coup d’État échoué mentionné ci-dessus. He Ting a donné d’énormes sommes d’argent en pots-de-vin pour obtenir le patronage de Zhou Yongkang.

À l’époque, Zhou Yongkang était le plus haut responsable du PCC en charge de l’appareil de sécurité d’État. C’est lui qui a recommandé à He Ting de devenir chef de police de Chongqing.

Zhou Yongkang lors de la séance d’ouverture de l’Assemblée nationale populaire, le 5 mars 2012. (Liu Jin / AFP / Getty Images)

Zhou Yongkang a joué un rôle important dans la persécution des pratiquants de Falun Gong lancée par Jiang Zemin. Il supervisait les arrestations et les détentions à travers le pays.

He Ting était l’un de ses subalternes : il fait l’objet d’une enquête de l’Organisation mondiale d’enquête sur la persécution du Falun Gong.

Selon les derniers chiffres du PCC rapportés sur le site de la Commission centrale de contrôle de la discipline, plus de 2 millions de fonctionnaires chinois ont été sanctionnés depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping.

Gu Qing’er a contribué à cet article.

Version anglaise : Chinese Leader Axes More Officials Associated With Opposing Faction

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