Le Pr Joyeux sanctionné de deux ans d’interdiction d’exercice de la médecine, pour ses prises de positions sur certains vaccins

Par Emmanuelle Bourdy
8 septembre 2023 20:25 Mis à jour: 8 septembre 2023 20:25

Une décision de la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins, rendue publique le 1er septembre dernier, interdit au professeur Henri Joyeux d’exercer la médecine pendant deux ans. Cette sanction prendra effet à partir du 1er janvier prochain.

En 2016, le célèbre cancérologue avait déjà été radié de la profession pour les mêmes raisons, mais la justice avait finalement annulé cette décision. De nouveau, il vient d’être interdit d’exercice par l’Ordre des médecins, en raison de ses prises de position sur la vaccination touchant les nourrissons et les enfants, notamment par rapport aux vaccins contre le HPV et l’hépatite B, rapporte Egora, le portail d’informations et de services à destination des professionnels de santé.

Une critique « alarmiste » et « sans s’appuyer sur des données acquises de la science »

Dans cette décision, publiée ce vendredi 1er septembre et qu’Egora a pu consulter, la chambre disciplinaire nationale de l’Ordre des médecins reproche au professeur d’avoir critiqué de façon « alarmiste » les préconisations du ministère de la Santé concernant « l’administration du vaccin contre l’hépatite B et du vaccin hexavalent, et l’avis sur la vaccination contre le papillomavirus émis par le Haut Conseil de santé publique ».

Le professeur spécialisé en chirurgie viscérale et en cancérologie, « a manqué à son obligation déontologique d’apporter son concours à l’action entreprise par les autorités compétentes en vue de la protection de la santé et de l’éducation sanitaire », précise encore la chambre disciplinaire nationale. Le médecin est donc sanctionné d’une interdiction d’exercice de deux ans, à compter du 1er janvier 2024.

Il n’a pas « agi en tant que simple citoyen »

Le professeur Joyeux s’était élevé contre l’abaissement de l’âge de la vaccination chez les enfants et les nourrissons, concernant notamment le HPV. Une première pétition, datant de 2014, mettait en garde les parents sur les « risques de cancer » de ce vaccin. Une seconde pétition, diffusée en 2015, pointait quant à elle, le vaccin hexavalent DTP-coqueluche-HiB-hépatibe B. Elle avait recueilli plus d’un million de signatures. Le professeur Henri Joyeux alertait sur la présence d’adjuvants aluminiques dans ce vaccin. Il avertissait également des dangers du vaccin contre l’hépatite B, notamment sur le risque de sclérose en plaques.

De son côté, la chambre disciplinaire nationale a considéré lors de l’audience du 28 juin dernier, que le « droit de pétition » ne s’exerce, « en tout état de cause, que dans le cadre de procédures législatives ou règlementaires ». Le cancérologue n’a pas « agi en tant que simple citoyen », étant donné sa « qualité de professeur ».

Liberté d’expression des médecins

Quant à la liberté d’expression des médecins, celle-ci étant limitée par l’article R 4127-13 du code de la santé publique, la chambre disciplinaire nationale a donc mis en avant « la protection de la santé », « compte tenu de l’impact que peuvent avoir leurs prises de position publiques ».

Contacté par Egora, l’avocat du Pr Joyeux, Maître Jean-François Jésus, a expliqué qu’il n’avait pas encore pris connaissance de la décision. Un pourvoi devant le Conseil d’État n’est pas exclu et cette affaire pourrait même aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme, dans le cas où les recours au niveau national auraient été épuisés.

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