Le Venezuela annonce l’envoi de troupes supplémentaires sur la côte pour arrêter les trafiquants de drogue

Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, s'exprime lors d'une conférence de presse à Caracas, le 27 août 2025.
Photo: STRINGER/AFP via Getty Images
Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino, a déclaré le 7 septembre que davantage de troupes seraient envoyées dans les États situés le long de la côte caraïbe du pays pour lutter contre le trafic de drogue, cinq jours après que l’armée américaine a tué 11 personnes à bord d’un bateau qui transportait prétendument des stupéfiants en provenance du Venezuela.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a ordonné le déploiement de 15.000 soldats supplémentaires, a annoncé M. Padrino.
Selon lui, ils seraient envoyés dans la région de Guajira, dans l’État de Zulia, et dans la péninsule de Paraguaná, dans l’État de Falcon.
La région de Guajira, près de la ville de Maracaibo, dans le nord-ouest du Venezuela, borde la Colombie, tandis que l’extrémité nord de la péninsule de Paraguaná se trouve à seulement 30 kilomètres d’Aruba, dans les Antilles néerlandaises.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, M. Padrino, faisant apparemment référence aux États-Unis, a déclaré : « Personne ne viendra faire le travail à notre place. Personne ne foulera ce territoire et ne fera ce que nous sommes censés faire. »
Selon M. Padrino, l’armée vénézuélienne renforcerait également sa présence à Nueva Esparta, une île située au nord-est, ainsi qu’à Sucre et Delta Amacuro, près de l’île Margarita et de Trinité-et-Tobago, respectivement.
Le 3 septembre, la Première ministre trinidadienne Kamla Persad-Bissessar a salué l’attaque américaine contre le bateau vénézuélien.
« La douleur et les souffrances que les cartels ont infligées à notre nation sont immenses », a-t-elle déclaré. « Je n’éprouve aucune sympathie pour les trafiquants. L’armée américaine devrait tous les abattre violemment. »
Les tensions entre les États-Unis et le Venezuela se sont accrues depuis que le président américain Donald Trump a intensifié la guerre contre l’afflux de stupéfiants illégaux lors de son retour à la Maison-Blanche en janvier.
M. Trump a signé un décret le 20 janvier, désignant le Tren de Aragua comme une organisation terroriste étrangère, donnant au gouvernement américain le pouvoir de s’en prendre aux finances du groupe, de cibler ceux qui lui fournissent des armes et de mener des frappes militaires contre ses installations.
L’attaque du 2 septembre en mer est intervenue après que le gouvernement américain a doublé la récompense pour toute information menant à l’arrestation de Maduro, la portant à 50 millions de dollars.
L’armée américaine a également envoyé des moyens aériens et navals dans le sud de la mer des Caraïbes pour lutter contre le trafic de drogue.
La semaine dernière, les États-Unis ont déployé 10 avions de combat à Porto Rico pour protéger les navires de guerre menant des opérations contre le Tren de Aragua et d’autres cartels de la drogue, à la suite d’un incident au cours duquel un navire de guerre américain a rencontré deux avions vénézuéliens dans les eaux internationales.
Maduro a accusé les États-Unis de chercher à changer de régime. Lors d’une conférence de presse le 1er septembre, il a déclaré que son pays était en « état de préparation maximal » et qu’en cas d’attaque, il pourrait, conformément à la Constitution, proclamer une « république en armes ».
Dans un message publié sur Truth Social le 2 septembre, M. Trump a déclaré que le Tren de Aragua « est une organisation terroriste étrangère désignée, opérant sous le contrôle de Nicolás Maduro, responsable de meurtres de masse, de trafic de drogue, de trafic sexuel et d’actes de violence et de terrorisme à travers les États-Unis et l’hémisphère occidental. »
Trump nie avoir discuté d’un changement de régime
Le 5 septembre, le président américain a déclaré que le changement de régime au Venezuela n’était pas un sujet de conversation, mais qu’il parlait des récentes élections « très étranges » au Venezuela.
Suite à l’élection présidentielle de 2024 et à l’annonce de la victoire de Maduro par le Conseil national électoral vénézuélien, les États-Unis ont déclaré que Maduro « a clairement perdu… et n’a pas le droit de revendiquer la présidence ».
Un rapport publié en décembre 2024 par la compagnie d’assurance Venepandi, basée à Caracas, indique que le Venezuela « a toujours été un point névralgique du trafic de drogue, notamment en raison de sa situation stratégique entre la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, et les Caraïbes ».
« Au fil des années, le pays a connu une augmentation des activités de narcotrafic, avec des groupes criminels opérant dans diverses régions, exploitant l’instabilité politique et économique », indique le rapport de Venepandi.
François Cavard, un militant des droits de l’homme qui a passé des années à enquêter sur le trafic de drogue en Amérique centrale et en Amérique du Sud, a précédemment expliqué à Epoch Times que le Tren de Aragua avait commencé à se développer sous l’égide de Tareck El Aissami, une figure importante du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir. Ce dernier avait gravi les échelons jusqu’à devenir vice-président du pays et faisait partie du cercle restreint de Maduro, avant de tomber en disgrâce en 2023.
Tareck El Assaimi a été inculpé par contumace par les États-Unis en 2019 pour violation de la loi sur la désignation des barons étrangers du trafic de stupéfiants.
En avril 2024, le gouvernement vénézuélien a annoncé son arrestation, accusé notamment de trahison, de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs. Le procureur général Tarek William Saab n’a pas précisé la date de l’arrestation de M. El Aissami.
Avec Reuters et Associated Press

Chris Summers est un journaliste basé au Royaume-Uni qui couvre un large éventail de sujets nationaux, avec un intérêt particulier pour la criminalité, la police et la loi.
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