L’embargo sur le pétrole russe proposé par l’UE, une « bombe nucléaire » pour l’économie hongroise, selon le Premier Ministre Viktor Orban

7 mai 2022 19:38 Mis à jour: 8 mai 2022 19:45

L’embargo sur le pétrole russe proposé par la Commission européenne est bloqué car l’unanimité des 27 est requise pour appliquer des sanctions. Selon le Premier ministre Viktor Orban, cet embargo équivaudrait à « lâcher une bombe nucléaire sur l’économie hongroise ».

Lors d’un entretien avec le radiodiffuseur public Kossuth Radio vendredi, le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a déclaré que cette proposition était « inacceptable ».

Selon lui, cela reviendrait à « lâcher une bombe nucléaire sur l’économie hongroise », ajoutant que son approbation « détruirait complètement la sécurité énergétique » du pays.

Il a prévenu que les prix de l’essence dans le pays pourraient atteindre les 700 forints hongrois le litre (1,8 €), tandis que le diesel pourrait coûter jusqu’à 800 forints (2 €).

« La bataille que je mène actuellement est une bataille visant à protéger le plafonnement des prix des services publics hongrois », a déclaré M. Orban, notant que le remplacement des importations russes de pétrole pourrait prendre des années et coûter des millions.

Les investissements nécessaires à ces changements prendraient jusqu’à cinq ans, a-t-il ajouté, tout en se montrant sceptique vis-à-vis de l’UE qui, selon lui, a alloué des fonds pour financer de tels développements, mais « ne nous a pas encore donné cet argent ».

M. Orban, qui entame son quatrième mandat consécutif, a également critiqué la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, dans ses commentaires de jeudi.

Selon lui, les États membres de l’UE avaient convenu que les mesures proposées tiendraient compte de la souveraineté de chaque État sur ses ressources énergétiques. Mme von der Leyen, a-t-il déclaré « a attaqué, volontairement ou non, l’unité européenne durement acquise ».

La Hongrie, pays enclavé, est fortement tributaire de la Russie, qui lui fournit 65 % de son approvisionnement en pétrole et 85 % de son gaz.

Alors que les pays dotés de ports maritimes peuvent s’approvisionner en énergie par bateau, la Hongrie, comme d’autres pays enclavés, ne peut compter que sur les pipelines pour transporter le pétrole.

« L’oléoduc menant à la Hongrie commence en Russie… Ça,c’est un fait », a déclaré M. Orban.

Epoch Times a contacté un porte-parole de la Commission européenne pour une demande de commentaires.

M. Orban a toutefois déclaré que la Hongrie était prête à négocier toute nouvelle proposition qui répondrait aux intérêts du pays.

Ses commentaires interviennent alors que la Commission européenne (CE) propose « une interdiction totale d’importation de tout le pétrole russe par voie maritime et par oléoduc, brut et raffiné » d’ici la fin de l’année, en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a débuté en février.

Lors de la séance plénière du Parlement européen en France mercredi, Mme von der Leyen a confirmé la proposition de la CE qui, selon elle, verra une suppression progressive de la dépendance européenne au pétrole russe.

« Nous veillerons à éliminer progressivement le pétrole russe de manière ordonnée, d’une manière qui nous permette, à nous et à nos partenaires, de garantir d’autres voies d’approvisionnement et de minimiser l’impact sur les marchés mondiaux », a-t-elle déclaré.

« Ainsi, nous maximisons la pression sur la Russie, tout en minimisant les dommages collatéraux pour nous et nos partenaires dans le monde. Car pour aider l’Ukraine, notre propre économie doit rester forte. »

Plus tôt cette semaine, la Hongrie et la Slovaquie ont bénéficié d’une année supplémentaire pour prendre des dispositions alternatives.

Toutefois, la proposition doit encore faire l’objet d’un accord unanime des 27 États membres avant de pouvoir entrer en vigueur.

M. Orban a déclaré jeudi que le processus de sevrage du pétrole russe et de mise en place d’accords alternatifs nécessiterait cinq ans, ajoutant que « un à un an et demi, ce n’est suffisant pour rien ».

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