Les autorités américaines ont distribué des smartphones à 255.602 immigrés clandestins pour les surveiller: l’opération coûte 89,5 millions de dollars à l’année

Par Charlotte Cuthbertson
7 novembre 2022 18:12 Mis à jour: 7 novembre 2022 18:20

Le département américain de la Sécurité intérieure ont remis plus de 255.000 smartphones à des étrangers en situation irrégulière au cours de l’année fiscale 2022, selon les données figurant sur le site Web de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE).

Les téléphones peuvent être suivis et les détenteurs sont tenus de s’identifier régulièrement auprès de l’ICE en envoyant une photo géolocalisée d’eux-mêmes.

Le coût des 255.602 téléphones et de toute la technologie qui les accompagne est de 245.377 dollars par jour. Soit 89,5 millions de dollars par an.

La majorité des téléphones ont été délivrés à des adultes célibataires.

Malgré les demandes répétées d’Epoch Times, l’ICE n’a fourni aucune donnée sur le taux des détenteurs de smartphone qui se conforment correctement au programme ni le taux de ceux qui s’en sont retirés.

L’ICE a commencé à distribuer les smartphones dans le courant de l’année dernière, alors que les postes frontières étaient débordés. Les agents ont commencé à inscrire les étrangers en situation irrégulière dans une catégorie nouvellement créée appelée « Parole+ATD ». L’ATD est un programme « alternatif à la détention », qui permet de contourner l’obligation légale de détenir les étrangers en situation irrégulière.

Selon l’Immigration and Nationality Act, la libération conditionnelle est conçue pour être utilisée « au cas par cas » et pour « des raisons humanitaires urgentes ou un bénéfice public important ».

Ce statut permet aux ressortissants étrangers « qui ne sont pas admissibles dans le pays en vertu des lois sur l’immigration » de vivre et de travailler temporairement aux États-Unis « sans être officiellement admis dans le pays et sans avoir accès à un statut d’immigration permanent », selon un rapport du Congressional Research Service de 2020.

Dans le cadre du statut de liberté conditionnelle, les immigres clandestins n’ont pas à fournir à la patrouille frontalière la preuve d’une crainte crédible pour l’asile et sont autorisés à entrer sans aucune condition préalable, à l’exception d’une vérification rapide des antécédents dans la base de données criminelles des États-Unis.

Un porte-parole du service des douanes et de la protection des frontières a précédemment déclaré à Epoch Times que la désignation de libération conditionnelle permet aux postes de patrouille frontaliers débordés de traiter et de libérer un grand nombre d’étrangers en situation irrégulière « beaucoup plus rapidement » que le système traditionnel, plus complexe, qui libère un étranger en situation irrégulière avec un avis de comparution comprenant une date de tribunal pour sa première audience d’immigration.

Outre les smartphones, près de 41.000 autres étrangers en situation irrégulière ont été équipés, au cours de l’exercice 2022 (qui s’est achevé le 30 septembre), d’un bracelet électronique doté d’un système GPS intégré. Près de 20.000 autres ont été placés dans un autre type de programme alternatif à la détention.

Immigrés clandestins rassemblés près de la clôture frontalière entre le Mexique et les États-Unis à Yuma, le 10 décembre 2021. (Charlotte Cuthbertson/Epoch Times)

Aucune conséquence

Le chef de la patrouille frontalière américaine, Raul Ortiz, a déclaré en juillet que l’absence de conséquences pour les entrées illégales est un important facteur de la crise frontalière.

« D’après mon expérience, nous avons constaté des augmentations lorsqu’il n’y a pas de conséquences », a déclaré M. Ortiz le 28 juillet lors d’une déposition dans le cadre d’un procès contre le gouvernement fédéral intenté par le procureur général de Floride Ashley Moody.

Selon M. Ortiz, tant que l’administration Biden n’arrêtera pas ou n’expulsera pas la plupart des immigrés clandestins, les chiffres augmenteront.

« On peut supposer que si on dit aux populations migrantes qu’il y a une possibilité qu’elles soient libérées, alors oui, vous pouvez voir des augmentations », a-t-il dit.

Le chef de la patrouille frontalière américaine Raul Ortiz témoigne devant le bureau du procureur général de Floride dans le cadre d’un procès que l’État intente au gouvernement fédéral, à Washington, le 28 juillet 2022. (Capture d’écran/ Epoch Times)

En outre, les dossiers d’expulsion de dizaines de milliers d’immigrants clandestins sont rejetés avant d’arriver au tribunal parce que les fonctionnaires du département de la Sécurité intérieure (DHS) ne remplissent pas les documents requis, comme le révèle un rapport récent.

Un nouveau dossier sur six (16,6%) est rejeté pour non-respect de la procédure, selon le système de suivi des dossiers des tribunaux de l’immigration Transactional Records Access Clearinghouse (TRAC) de l’université de Syracuse.

Pour la période de six ans allant de l’exercice 2013 à l’exercice 2018, moins de 1% des affaires, soit 1221, ont été rejetées parce que le DHS n’a pas soumis les documents nécessaires à la « notification de comparution ». L’avis comprend la date de la première audience au tribunal de l’immigré.

Selon le rapport du TRAC, le nombre de dossiers rejetés pour la même raison a augmenté de façon spectaculaire chaque année depuis lors, avec 47.330 cas jusqu’à présent pour l’exercice 2022, avec trois mois de données en suspens.

Le dernier mois de données sur le passage des frontières pour l’exercice 2022 n’a pas encore été publié par le service des douanes et de la protection des frontières, mais le nombre d’arrestations à la seule frontière sud a déjà atteint 2 millions pour l’année.

Au total, les agents frontaliers à l’échelle nationale auront appréhendé plus de 2,5 millions d’immigrés clandestins provenant de plus de 160 pays au cours de l’année.

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