Les autorités de Pékin ajoutent des lits dans les hôpitaux alors que le virus se répand dans la communauté

Par Nicole Hao
25 juin 2020 16:28 Mis à jour: 25 juin 2020 16:28

Les autorités sanitaires de Pékin exigent que les hôpitaux préparent des lits supplémentaires en prévision d’une augmentation du nombre de patients atteints du Covid-19, selon une série de documents internes du gouvernement de la ville obtenus par le journal Epoch Times.

La ville a connu une deuxième vague épidémique, les autorités locales ont confirmé la contamination de 256 personnes par le virus du PCC* depuis le 11 juin.

Certains des patients Covid-19 nouvellement diagnostiqués ne se sont pas rendus au marché alimentaire de Xinfadi, que les autorités ont allégué être à l’origine de la nouvelle épidémie, ni n’ont été en contact avec des personnes infectées, ce qui signifie qu’il y a maintenant une propagation de la maladie dans la capitale.

Les autorités affirment que tous les patients diagnostiqués sont actuellement traités à l’hôpital Ditan de Pékin. Mais les documents divulgués montrent que la ville se prépare à un afflux de patients Covid-19 dans plusieurs autres hôpitaux.

Propagation dans la communauté

Zeng Xiaofan, directeur du Centre municipal de contrôle et de prévention des maladies (CDC) de Pékin, a annoncé lors d’une conférence de presse le 23 juin qu’un livreur de repas de 47 ans qui travaille pour une plateforme de commande de repas populaire a été diagnostiqué le 21 juin.

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Le livreur a été envoyé à l’hôpital après avoir développé une fièvre le matin du 21 juin. Avant cela, il travaillait 12 à 14 heures par jour, a déclaré M. Zeng.

Le livreur prenait une cinquantaine de commandes par jour, allant chercher les colis alimentaires dans les restaurants, les supermarchés et les magasins, a ajouté M. Zeng. L’homme se déplaçait en scooter dans une zone d’environ 100 km² dans le centre et le sud-est de Pékin.

Le livreur ne s’est pas rendu dans la zone où se trouve le marché de Xinfadi au cours des dernières semaines. Les autorités n’ont pas expliqué où ni comment il a contracté le virus.

Depuis le 21 juin, plusieurs patients Covid-19 n’ont pas visité le marché de Xinfadi, ni contacté un patient déjà diagnostiqué.

Le journal municipal Beijing Daily a alerté la population dans un article du 23 juin : « Actuellement, l’une des mesures les plus importantes pour empêcher le virus de se propager est d’être vigilant quant à l’infection au sein de la communauté. »

Le 23 juin, l’usine de fabrication de Pepsi’s chips située dans la ville a annoncé la présence de trois employés diagnostiqués. PepsiCo Chine a annoncé qu’il y a maintenant un total de 12 employés de cette usine atteints du Covid-19.

L’entreprise a maintenant fermé l’usine et isolé 480 employés. Selon la base de données des entreprises chinoises Tianyancha, cette usine compte 869 employés ; on ne sait pas exactement ce qui s’est passé avec les quelque 380 autres employés.

Un médecin chinois donne des instructions aux infirmières en tenue de protection avant d’effectuer des tests par écouvillonnage d’acide nucléique pour le Covid-19 sur des citoyens dans un centre d’essai gouvernemental à Pékin, en Chine, le 22 juin 2020. (Kevin Frayer/Getty Images)

Explosion de clusters dans les hôpitaux ?

Le 19 juin, la municipalité a annoncé qu’une infirmière qui travaille au service des urgences de l’hôpital international de l’université de Pékin a été contaminée par le virus le 18 juin.

Depuis lors, l’hôpital a cessé de prendre de nouveaux patients et a mis en place des mesures de confinement.

Après le diagnostic de l’infirmière, les autorités sanitaires sont maintenant en alerte maximale quant à la propagation possible du virus.

Epoch Times a obtenu un « avis d’urgence » publié par la commission de la santé du district de Daxing (un des 16 districts de la ville) le 19 juin, dans lequel la commission ordonnait à tous les hôpitaux du district de faire savoir ce jour-là s’ils avaient reçu des patients qui avaient été traités auparavant à l’hôpital international de l’université de Pékin.

S’ils n’ont pas de tels patients, ils doivent déclarer zéro. Si c’est le cas, ils doivent « gérer et contrôler les patients immédiatement », selon le document.

Les installations hospitalières devraient isoler ces patients des autres et le personnel médical devrait les traiter comme des patients suspectés être porteurs du Covid-19 qui peuvent transmettre le virus à d’autres personnes, indique le document.

Un autre document, qui contient une série de rapports quotidiens publiés par District de Pinggu, montre que le 21 juin, Zhang Tian, un fonctionnaire de la commission sanitaire du district, a ordonné à tous les hôpitaux du district de Pinggu d’enquêter et de signaler si l’un de leurs employés ou patients avait visité l’hôpital international de l’université de Pékin au cours des 14 derniers jours.

Les résidents qui ont visité ou vivent près du marché Xinfadi font la queue pour un test d’acide nucléique à Pékin, en Chine, le 19 juin 2020. (Lintao Zhang/Getty Images)

Unités de fortune

Epoch Times avait auparavant obtenu des documents classifiés qui exhortaient les autorités locales à traiter tous les rapports relatifs à la pandémie comme des « secrets d’État ».

Un nouveau document, publié par la commission municipale de la santé de Pékin le 13 juin, a également rappelé que chaque administration de district devait garder secrètes toutes les données relatives aux virus et ne pouvait pas rendre publiques ou divulguer les informations avant d’avoir obtenu l’approbation de la commission de la santé.

Entre-temps, dans un autre compte-rendu de réunion, le 20 juin, Jin Daqing, directeur de la commission sanitaire du district de Pinggu, a ordonné à l’hôpital de Pinggu et à l’hôpital de médecine traditionnelle chinoise de Pékin, filiale de Pinggu, de mettre en place des unités de fortune dédiées au traitement des patients atteints de Covid-19. Le document n’utilisait que les caractères chinois « fangcang » et ne précisait pas s’il s’agirait de lits supplémentaires à l’intérieur de l’hôpital ou de nouvelles installations mobiles.

Jin Daqing a également ordonné à l’hôpital Yuexie, situé dans le district, de mettre en place un laboratoire de fortune pour effectuer des tests d’acide nucléique sur des échantillons.

Puis, le 21 juin, Jin Daqing a ordonné aux responsables de la santé du district et aux responsables des hôpitaux d’aider à mettre en place des unités de fortune à l’hôpital Yuexie, à l’hôpital Huici et à l’hôpital de l’amitié de Jinggu.

Chaque « fangcang » devrait acheter au moins 16 scanners le plus rapidement possible, avec un budget de 2 millions ¥ (283 300 $) pour chaque scanner, selon le document.

Déclaration inexacte

Depuis que le virus a fait son apparition dans la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, fin 2019, les autorités locales ont intentionnellement dissimulé les informations relatives au virus et le nombre de cas enregistrés.

Zhang Bo (pseudonyme), qui vit dans un complexe militaire pour les officiers et leurs familles situé dans le district de Haidian à Pékin, a déclaré à l’édition chinoise du journal Epoch Times dans une interview téléphonique du 23 juin que trois résidents d’un complexe voisin ont récemment été diagnostiqués atteints du Covid-19. Tous étaient des hommes âgés de 45 à 50 ans, a-t-il dit.

Zhang Bo vit près de l’hôpital général de l’Armée de libération du peuple (PLA), également appelé l’hôpital PLA 301. Plusieurs centaines de complexes militaires sont situés dans ce quartier.

« Les écoles [du quartier] ont demandé aux étudiants d’étudier chez eux », a déclaré Zhang Bo. « J’ai également reçu une notification de la résidence [dans laquelle je vis] me demandant d’éviter d’aller dans d’autres résidences où les habitants ont été diagnostiqués ou identifiés comme des contacts proches des patients diagnostiqués. »

Zhang Bo a partagé la notification avec le journal Epoch Times, qui a répertorié plus de 100 complexes militaires dans le district de Haidian.

Epoch Times n’a pas pu vérifier de manière indépendante les informations fournies par Zhang Bo.

Une voie rapide presque déserte à Pékin, en Chine, après l’apparition du virus du PCC dans la ville au cours des dernières semaines, le 20 juin 2020. (NICOLAS ASFOURI/AFP via Getty Images)

L’escalade de l’épidémie

Les médias publics chinois ont récemment cité des responsables locaux pour affirmer que l’épidémie de Pékin est désormais sous contrôle.

Mais Guo Yanhong, médiatrice à l’administration médicale de la Commission nationale chinoise de la santé, a annoncé lors d’une conférence de presse le 24 juin que 20 équipes médicales de 12 provinces se sont rendues à Pékin pour participer à la réalisation de tests d’acide nucléique sur les résidents.

Guo Yanhong n’a pas précisé le nombre de personnes présentes dans chaque équipe médicale. Mais elle a déclaré que la province de Hubei avait envoyé trois équipes médicales à Pékin, les deux premiers groupes totalisant 416 personnes.

Le ministère chinois des Transports (MOT) a également annoncé qu’il imposerait désormais des restrictions aux personnes qui veulent voyager en dehors de Pékin.

Le porte-parole de la MOT, Sun Wenjian, a déclaré lors d’une conférence de presse le 23 juin que tous les individus qui souhaitent quitter Pékin doivent avoir un code de santé vert sur leur application mobile et un résultat négatif au test d’acide nucléique effectué au cours des sept derniers jours. La règle s’applique à tous les voyageurs, qu’ils se déplacent en avion, en train ou en véhicule privé.

Sun Wenjian a également annoncé que tous les services de taxi et de covoiturage à Pékin et dans les villes voisines se verraient interdire de quitter ou d’entrer dans Pékin. Les gens ne peuvent prendre des taxis que pour se déplacer dans la ville.

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