Les espèces restent le premier mode de paiement des Français malgré la concurrence des moyens électroniques

Par Emmanuelle Bourdy
22 avril 2023 11:49 Mis à jour: 22 avril 2023 11:49

Même si les Français privilégient toujours les espèces, il se pourrait que celles-ci ne soient plus le mode de paiement majoritaire dans un avenir proche. Les paiements par carte bancaire, qui sont de plus en plus nombreux, pourraient bien leur voler la vedette.

En 2022, 50% des paiements ont été réalisés en espèces en France, toutefois cette tendance est à la baisse, selon une étude de la Banque de France révélée ce jeudi 20 avril, rapporte BFMTV. Les règlements par carte bancaire, bien qu’inférieurs, sont pourtant en augmentation progressive depuis quelques années.

Un « moyen de paiement qui n’est pas traçable »

Les pièces et les billets restent le moyen de paiement le plus utilisé pour nombre de Français, surtout lorsqu’il s’agit de régler les petites dépenses courantes telles que le pain ou le journal. Les Français réalisent donc 50% de leurs paiements par ce moyen. Les règlements par carte bancaire, eux, représentent 43%. Quant aux 6% restants, ils englobent les règlements par chèque, les virements et les paiements mobiles, qui sont en progression. Mais si l’on compare avec 2016, les paiements par carte bancaire n’étaient que de 27%, contre 68% pour les espèces. Ils sont passés à 35% en 2019.

Notons cependant que la Banque de France a pris en compte le nombre de transactions et non pas les sommes dépensées. En termes de montants totaux, la carte bancaire dépasse depuis plusieurs années les espèces. En effet, les dépenses moyennes mensuelles réalisées en carte bancaire atteignent 543€ tandis que la somme retirée au distributeur n’est que de 73€ par mois.

Les personnes âgées de plus de 55 ans sont les plus enclines à régler en espèces, de même que les personnes à faibles revenus. Le budget se gère plus facilement de cette manière car on ne peut dépenser que ce que l’on possède. Et cela est d’autant plus valable en période d’inflation. Ainsi que le relate Europe 1, pour Emmanuelle Laplace, qui est l’une des auteurs de l’étude de la Banque de France, « il y a 2 critères d’appréciation qui se démarquent ». Elle souligne en effet qu’il s’agit d’un « moyen de paiement qui n’est pas traçable » d’une part, et d’autre part, « une fois que vous avez retiré la somme dont vous avez besoin à un distributeur, vous ne risquez pas de dépenser plus que ce que vous avez », mentionne-t-elle.

La Banque de France rappelle à l’ordre certains commerçants

Raison pour laquelle la Banque de France tient à ce que ce mode de paiement reste accepté par tous les commerces dans l’Hexagone. Certains distributeurs, comme Carrefour et Casino, avaient été rappelés à l’ordre par l’institution parce qu’ils exigeaient le paiement par carte bancaire, notamment aux caisses automatiques.

Néanmoins, comparée aux autres pays de la zone euro, la France est celui qui a abandonné le plus rapidement les espèces. En Italie, en Espagne et en Allemagne, les espèces représentent respectivement 69%, 66% et 63% des volumes. En revanche, en Belgique et dans les Pays-Bas, les espèces ont été largement abandonnées puisqu’elles ne représentent que 45% et 21% des volumes. Il est donc fort possible que l’évolution se poursuive en France, avec l’abandon progressif du cash.

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.