Les jeux de l’ironie

1 juillet 2016 00:59 Mis à jour: 1 juillet 2016 00:59

L’art est-il un jeu de construction et de déconstruction ? Le cubisme, le dadaïsme, le constructivisme, donneront à Paul Klee l’occasion de s’adonner à ce jeu où l’ironie construit l’œuvre du maître. En effet, l’artiste offre dans ces mouvements artistiques une déconstruction du réel pour proposer de nouvelles formes et couleurs. Ainsi on peut dire qu’il s’agit là d’un mécanisme propre à l’ironie. Klee y adhère, il dessine d’un trait vif et affirmatif des caricatures grotesques et des satires sociales telle que nous le montre le dessin Un homme s’abîme devant la couronne en 1904. Il s’agit d’une première étape de remise en question du social avant de s’attaquer à celle de la peinture où couleur, lumière et forme sont étudiées.

C’est à l’académie des Beaux-Arts de Munich que Klee après avoir été recalé est finalement accepté en 1900. Il y rencontre le peintre Vasssily Kandinsky. Il collabore plus tard avec lui au sein de l’institut du Bauhaus à Weimar où se développe le mouvement constructiviste. L’œuvre La croissance des plantes, en 1921, illustrera ce mouvement. On note alors l’apport créatif de Klee par ses motifs aux vibrations mystérieuses.

Ses recherches poussent l’artiste à voyager : Gêne, Florence, Rome autant de villes qui regorgent de chefs-d’œuvre qui vont l’inspirer comme à Paris où il est pris d’admiration devant les tableaux impressionnistes. Mais c’est l’œuvre du peintre Robert Delaunay qui l’invite, en 1913, à approfondir ses recherches sur la couleur et la lumière.

Malgré sa mobilisation lors de la Première guerre mondiale, Klee trouvera le temps de peindre et d’exposer ses œuvres, qui remporteront un grand succès en 1917, succès qui se poursuivra jusqu’à sa mort.

Mais catalogué de peintre d’un art dit « dégénéré » par les nazis, Klee s’exile à Berne en Suisse en 1933 où malgré tout, il poursuivra son travail.

Son abandon à l’univers onirique nous propose de découvrir des toiles féériques telles que Insula dulcamara et Archange réalisées en 1938, où, comme des voix lointaines, ressurgissent sur la toile des signes ancestraux : autant de graphismes empruntés aux différentes civilisations égyptiennes, arabes…

Ironie de l’acte de création ? Le message du maître est-il qu’il faut passer automatiquement par des étapes de déconstruction pour connaître la félicité d’une nouvelle création ? Klee ne voulait pas être un suiveur mais un avant-gardiste.

Né en 1879 de parents musiciens, il s’interroge sur la question de la tonalité en peinture, cherchant ainsi à lier picturalité et musicalité. Il n’a cessé de remettre en question les tendances de son époque qu’elles soient politiques ou artistiques.

Pour en savoir plus :

Exposition Paul Klee De l’ironie à l’œuvre

Centre Georges Pompidou

Jusqu’au 1er août.

Ouvert tous les jours sauf le mardi

Métro Rambuteau ou Hôtel de ville

Tarif adulte: 14 euros

Tarif réduit – de 25 ans : 11 euros

Gratuit pour les moins de 18 ans

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