Les suspensions de comptes Twitter diffusant du matériel pédopornographique ont nettement augmenté depuis le rachat d’Elon Musk

Par Katabella Roberts
7 décembre 2022 17:11 Mis à jour: 7 décembre 2022 20:24

Le nombre de comptes suspendus quotidiennement par Twitter partageant du matériel d’abus sexuels sur des enfants a presque doublé depuis le rachat d’Elon Musk, selon un analyste en cybersécurité.

Andrea Stroppa, fondateur du groupe de cybersécurité Ghost Data, travaille en tant que chercheur indépendant au sein de l’équipe Trust and Safety de Twitter depuis quelques semaines. Il a contribué à un rapport (pdf) publié en septembre, qui révèle que plus de 500 comptes Twitter actifs ont ouvertement partagé ou sollicité de la pédopornographie entre le 1er et le 20 septembre.

Les comptes ont attiré un total de 2000 abonnés distincts, selon le rapport.

Dans un fil de discussion Twitter du 4 décembre, Andrea Stroppa a fait le point sur la lutte contre les contenus pédopornographiques sur Twitter.

L’expert a noté que la plateforme, depuis le rachat d’Elon Musk, a mis à jour sa méthode de détection des contenus relatifs aux abus sexuel ou au matériel relatif à l’exploitation des enfants pour la rendre plus rapide, plus efficace et plus « offensive ».

« Aucune pitié » pour les comptes d’exploitation d’enfants

« Aucune pitié pour ceux qui sont impliqués dans ces activités illégales », a écrit Andrea Stroppa.

Selon lui, le taux de suspension quotidien des comptes partageant ce type de contenu a presque doublé rien qu’au cours des derniers jours. Cela signifie que Twitter « procède à une analyse minutieuse des contenus, notamment ceux publiés par le passé », explique‑t‑il.

« Le moment où le contenu illicite a été publié n’a pas d’importance. Twitter le trouvera et agira en conséquence. »

Rien qu’entre le 3 et le 4 décembre, Twitter a supprimé 44.000 « comptes suspects », poursuit‑il, dont plus de 1300 ont tenté de déjouer la détection en utilisant « des mots codés et du texte intégré dans des images pour communiquer ».

Andrea Stroppa a ajouté que Twitter est conscient des stratégies et des méthodes de communication utilisées par les comptes suspects. Pour accroître sa capacité à protéger la sécurité des enfants, la société fait appel à des sociétés indépendantes et des spécialistes externes.

La plateforme a également mis en place des équipes dédiées qui enquêtent quotidiennement sur ces comptes et sur les violations de la politique d’exploitation sexuelle des enfants. Ces équipes sont « plus déterminées que jamais et composées de spécialistes très engagés ».

En outre, Twitter a simplifié les manœuvres pour les utilisateurs qui veulent signaler des contenus illicites.

Twitter affirme qu’il applique une « politique de tolérance zéro en matière d’exploitation sexuelle des enfants » et que les utilisateurs peuvent signaler les comptes qui, selon eux, devraient faire l’objet d’un examen, via son formulaire relatif à l’exploitation sexuelle des enfants.

Deux personnes poursuivent Twitter pour exploitation d’enfants

Cependant, la plateforme a également fait l’objet d’une action en justice (pdf) de la part de deux plaignants contraints d’envoyer des photos explicites d’eux‑mêmes à des trafiquants sexuels alors qu’ils avaient entre 13 et 14 ans.

Les trafiquants les auraient également convaincus d’envoyer des vidéos. Des années plus tard, les vidéos sont apparues sur Twitter, mais la plateforme, selon les avocats des plaignants, a refusé de les retirer parce qu’elle n’estimait pas que ces vidéos violaient la politique de Twitter en matière de matériel d’exploitation des enfants.

L’action en justice accusait également Twitter de tirer profit de ces images. Finalement, le département de la Sécurité intérieure est intervenu et les vidéos ont été retirées de la plateforme.

En novembre dernier, Elon Musk s’est engagé à faire de la suppression de la pédopornographie sur Twitter sa priorité numéro un et a appelé les utilisateurs de Twitter à l’informer s’ils voyaient quoi que ce soit.

Selon l’U.S. National Center for Missing and Exploited Children (NCMEC), les plaintes liées à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne ont augmenté de plus de 35% entre 2020 et 2021.

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