L’exercice physique améliore considérablement les symptômes du TDAH chez les enfants

En plus d'améliorer la santé et le bien-être en général, l'exercice physique peut contribuer à réduire l'anxiété et la dépression chez les enfants atteints de TDAH

Par Zrinka Peters
5 avril 2024 15:22 Mis à jour: 5 avril 2024 15:22

Les avantages de rester actif et de faire de l’exercice à chaque étape de la vie sont universellement connus. Toutefois, de plus en plus de recherches mettent en évidence des avantages spécifiques pour les enfants et les adolescents qui souffrent de troubles déficitaires de l’attention/hyperactivité (TDAH).

Les jeunes souffrant de TDAH sont souvent anxieux, impulsifs et incapables de se concentrer pendant de longues périodes. Une activité physique suffisante peut contribuer à atténuer certains des symptômes courants du TDAH et favoriser la santé cérébrale et cognitive en général.

Dans le sillage du Covid-19

Ce n’est un secret pour personne que le niveau de condition physique des jeunes a chuté ces dernières années. Les raisons de ce déclin peuvent être diverses, mais il est incontestable que la pandémie de Covid-19 a accéléré un problème qui ne cessait déjà de s’aggraver.

Même avant le Covid-19, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) des États-Unis signalaient que seuls 24% des enfants âgés de 6 à 17 ans pratiquaient les 60 minutes quotidiennes d’activité physique modérée à élevée préconisées depuis longtemps dans les recommandations d’activité physique pour les Américains.

En France, un rapport de l’ANSES indique que pour les enfants et adolescents de 6 à 17 ans, il est recommandé de pratiquer au moins 60 minutes par jour d’activité physique d’intensité modérée à élevée.

Le fait d’être confiné à la maison et de voir de nombreux programmes de sport et de conditionnement physique supprimés pendant la pandémie de Covid-19 a amplifié le problème. Un article paru dans The North American Society for Pediatric Exercise Medicine (Société nord-américaine de médecine de l’exercice en pédiatrie) a rapporté ce qui suit: « Des inquiétudes légitimes ont été exprimées quant à l’exacerbation de la pandémie perpétuelle — l’inactivité physique et le temps excessif passé en position assise. En effet, des augmentations spectaculaires du comportement sédentaire (environ 3,1 heures/jour) et des réductions substantielles (33,5 %) de l’activité physique ont été signalées dans le monde entier pendant le confinement à domicile dû au Covid-19. »

Cela a naturellement entraîné une augmentation rapide du surpoids et de l’obésité chez les enfants.

Le Dr Emily Wisniewski, pédiatre au Mercy Medical Center et membre de l’Académie américaine de pédiatrie, a remarqué cette tendance dans son travail avec les enfants.

« Le Covid a entraîné une reduction de 100% des niveaux d’activité physique chez les enfants. L’activité physique n’a pas seulement été associée à des bénéfices physiques/médicaux tels que la réduction de l’obésité, du diabète et du cholestérol, mais aussi à la réduction du risque d’autres comorbidités de santé mentale comme la dépression et l’anxiété », a-t-elle déclaré à Epoch Times dans un courriel. « Les patients souffrant de TDAH sont plus exposés à d’autres comorbidités liées à la santé mentale en général. En n’ayant pas accès à ces activités physiques, ils sont plus à risque. »

L’effet positif de l’exercice

Pour les enfants, cette évolution vers un mode de vie plus sédentaire intervient à un stade de la vie où les habitudes se forment et où les bases de la santé future sont jetées, et les effets négatifs peuvent être considérables. Pour les jeunes atteints de TDAH, il peut être encore plus important de pratiquer une activité physique suffisante et les effets d’un mode de vie sédentaire peuvent être encore plus graves.

La recherche met en évidence l’association entre l’activité physique et la réduction des symptômes du TDAH, ce qui conduit de nombreux experts à recommander l’exercice physique comme élément important du plan de traitement du TDAH. Une revue publiée en janvier 2020 intitulée « Syndrôme de la personnalité ‘Borderline’ et dysrégulation émotionnelle » souligne un chevauchement important des effets de l’exercice physique et des médicaments couramment utilisés pour traiter le TDAH sur la neurophysiologie des patients atteints de TDAH.

« De la même manière que les médicaments, l’exercice physique pourrait compenser les niveaux de catécholamines dérégulés dans le TDAH et améliorer ainsi le fonctionnement cognitif et comportemental », peut-on lire dans la revue.

D’autres études ont mis en évidence le rôle positif que l’exercice peut jouer dans l’atténuation des symptômes du TDAH. Une méta-analyse publiée en novembre 2019 dans Medicine et intitulée « Impact de l’exercice physique sur les enfants souffrant de troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité » a examiné 14 études portant sur 574 enfants souffrant de TDAH. Parmi eux, 276 ont été assignés à un groupe d’activité physique et 298 faisaient partie du groupe de contrôle. Bien que les différentes études aient porté sur divers types d’activité physique (par exemple, la natation et le basket-ball) et que les participants aient été d’âges différents, les résultats globaux étaient toujours positifs.

« L’exercice physique apporte une contribution majeure grâce à une amélioration significative de l’anxiété et de la dépression, des comportements agressifs, de la pensée et des problèmes sociaux chez les enfants souffrant de TDAH », a conclu Yu Zang, auteur de l’étude. « Par conséquent, l’exercice physique devrait être intégré dans la vie quotidienne des enfants souffrant de TDAH.

L’étude indique également que « La dépression est un problème majeur chez les enfants atteints de TDAH. Des rapports scientifiques ont montré que les médicaments pharmacologiques utilisés pour le traitement du TDAH exacerbent la dépression chez ces sujets. Par conséquent, l’amélioration de la dépression par l’exercice physique chez ces enfants atteints de TDAH entraînera une utilisation beaucoup moins importante de médicaments pharmacologiques, épargnant ainsi à ces enfants les effets indésirables des médicaments. »

Le Dr Wisniewski a ajouté : « Les personnes atteintes de TDAH présentent un risque accru de dépression et d’anxiété au départ. L’activité physique peut améliorer le bien-être mental de ces enfants atteints de TDAH. Il peut également être utile pour ces enfants qui sont au départ plus impulsifs et énergiques de disposer d’un moyen de libérer une partie de leur énergie et de la dépenser dans une activité. L’activité physique peut également permettre aux enfants atteints de TDAH de nouer des liens et de se faire des amis avec d’autres enfants, ce qui peut être difficile pour eux. Cela peut rapprocher les enfants et leur permettre d’avoir quelque chose en commun pour alimenter l’amitié.

Des questions spécifiques subsistent quant aux types d’exercices qui conviennent le mieux aux jeunes atteints de TDAH, et concernant la fréquence optimale. Néanmoins, ces études encouragent l’activité physique comme un outil utile et à faible risque qui est souvent négligé chez les jeunes d’aujourd’hui – et en particulier chez ceux qui vivent avec un TDAH.

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