Magistrats, avocats et greffiers en grève contre « une justice au rabais »

Par Epoch Times avec AFP
22 novembre 2022 06:12 Mis à jour: 22 novembre 2022 10:02

Grèves des audiences. Un an après une retentissante tribune qui avait étalé au grand jour leur « souffrance » au travail, magistrats, avocats et greffiers sont appelés ce mardi 22 novembre à se mobiliser dans plusieurs villes contre une « justice au rabais ».

« La réalité du terrain, ce sont toujours des audiences surchargées (…), des délais au-delà du raisonnable, des jugements non expliqués », écrivent 19 syndicats et organisations de magistrats, d’avocats ou de conseillers d’insertion dans un communiqué commun, appelant à « renvoyer toutes les audiences » mardi.

Des rassemblements doivent également avoir lieu dans la journée, notamment à Paris devant le tribunal judiciaire à 12 heures, pour dire le ras-le-bol d’une profession qui reste, selon les syndicats de magistrats, confrontée à une « charge de travail titanesque ».

Il y a tout juste un an, la tribune signée par 3000 d’entre eux et publiée dans le Monde avait créé un électrochoc et alerté sur les conditions de travail d’une institution rongée par une « grave perte de sens ». Écrit après le suicide d’une jeune collègue, le texte a aujourd’hui été paraphé par près de 8000 magistrats, auditeurs de justice et greffiers.

Un « état de délabrement avancé » 

Lancées par le gouvernement, les consultations des États généraux de la justice ont conforté ce diagnostic en concluant à « l’état de délabrement avancé » de l’institution, auquel le ministère a tenté de répondre en décrochant, pour 2023, une troisième hausse consécutive de 8% de son budget annuel.

D’après le Conseil de l’Europe, la France continue d’allouer moins de crédits à la justice que ses partenaires européens à PIB comparable : elle y consacrait 72,50 euros par habitant en 2020, contre 82,20 euros en Italie, 88 en Espagne ou 140,70 en Allemagne.

Épuisement professionnel

Selon les syndicats, les professionnels de la justice restent « en proie à une perte de sens » tandis que les justiciables sont « réduits à l’état de ‘dossiers’ et de ‘stocks' ».

« Il y a un épuisement professionnel de magistrats qui travaillent le soir et le weekend, à qui on dit qu’ils doivent mieux s’organiser, moins motiver leurs décisions, moins faire durer les audiences », estime Cécile Mamelin, de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

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