Le massacre du « 4 juin » s’est déroulé il y a déjà 29 ans ; pourtant, ces 5 vérités restent largement méconnues

7 juin 2018 04:28 Mis à jour: 11 juillet 2019 00:36

AVERTISSEMENT : CET ARTICLE CONTIENT DES SCÈNES QUE CERTAINS LECTEURS POURRONT TROUVER DÉRANGEANTES.

Après la mort subite d’un réformateur politique bien-aimé, Hu Yaobang, 200 000 étudiants se sont rassemblés sur la place Tiananmen, le 22 avril 1989, pour attendre le corbillard portant le corps de Hu Yaobang, mais il n’est jamais arrivé. La foule d’étudiants était en colère, et leur ardent désir de liberté ne pouvait plus être contenu.

Pékin, CHINE – 25 MAI : En brandissant des banderoles, des lycéens marchent dans les rues de Pékin près de la place Tiananmen, le 25 mai 1989, lors d’un rassemblement pour soutenir la manifestation pro-démocratie contre le régime chinois. (©Getty Images | CATHERINE HENRIETTE)

Pendant les semaines qui ont suivi, la place Tiananmen a été occupée par ces étudiants protestataires, dont le but était de réaliser leur rêve de débarrasser le pays de la tyrannie communiste et d’apporter des réformes démocratiques en Chine. Leur manifestation non violente a peut-être apporté une lueur d’espoir… jusqu’à l’arrivée de l’armée.

 

22 avril 1989 : Plusieurs centaines des 200 000 manifestants étudiants pro-démocratie font un face-à-face avec des policiers à l’extérieur de la Grande Salle du peuple sur la place Tiananmen à Pékin, alors qu’ils prennent part à la cérémonie funéraire de l’ancien dirigeant du Parti communiste chinois et réformateur libéral Hu Yaobang. (©Getty Images | CATHERINE HENRIETTE)

Bien que la loi martiale ait été déclarée le 20 mai, qu’est-ce qui a fait que l’armée s’est soudainement déchaînée le 4 juin ?

1. Au moins 10 454 personnes ont été assassinées en masse par le régime chinois sur la place Tiananmen, selon une source anonyme du Conseil d’État chinois. Un chiffre bien plus élevé que le nombre de décès « officiel » de 200.

Le 4 juin 1989, des étudiants ont été abattus en masse et « fauchés » par des chars d’assaut. « Les véhicules blindés de transport de troupes ont ensuite écrasé les corps à maintes reprises pour en faire des ‘tartes’ et les restes ont été recueillis par bulldozer. Les restes ont été incinérés et ensuite égouttés dans les drains », peut-on lire dans une partie d’une déclaration déclassifiée, qui a été obtenue par Alan Donald, ambassadeur de Grande-Bretagne en Chine en 1989.

Pékin, CHINE – 4 juin 1989 : À la fin du mouvement pro-démocrate en Chine, un groupe de chars de l’armée chinoise bloque un viaduc sur l’avenue Changan menant à la place Tiananmen, où le régime communiste a mené sa dernière répression nocturne brutale contre les manifestants quelques heures auparavant. (©Getty Images | Peter Charlesworth/LightRocket)

On ne sait toujours pas combien d’autres ont été massacrés pendant et après la manifestation non armée des étudiants.

2. Le meneur qui est à l’origine du massacre est toujours en vie.

En outre d’avoir écrasé les étudiants avec des chars, l’armée a également tiré des obus explosifs qui se dilatent à l’impact, également connus sous le nom de balles dum-dum (interdites par la Convention de Genève), pour tuer les étudiants et visant à infliger les plus graves lésions corporelles possible.

La question demeure : quel genre d’être humain pourrait ordonner un meurtre aussi brutal et massif de civils en quête de liberté ?

L’ancient dictateur Jiang Zemin (©Getty Images | Feng Li)

L’ancien dictateur Deng Xiaoping a été impressionné par la proposition de Jiang Zemin d’utiliser l’armée pour réprimer les étudiants, et l’a promu chef du Parti de Shanghai au poste de secrétaire général du Parti communiste chinois, quelques jours avant le massacre, lui donnant ainsi carte blanche.

Jiang Zemin, le génie du crime derrière ce massacre, a ordonné à l’armée de mettre en œuvre sa stratégie sanglante le 4 juin. La « porte de la paix céleste » s’est soudain transformée en enfer sur terre.

Cette photo datée du 4 juin 1989 montre deux blessés transportés lors de l’affrontement entre l’armée et les étudiants près de la place Tiananmen. (©Getty Images | MANUEL CENETA/AFP)

3. Le massacre de la place Tiananmen n’était que le début de l’impitoyable abus de pouvoir de Jiang Zemin. Il a commis les crimes les plus odieux ne pouvant pas supporter la lumière du jour.

Dans le sillage sanglant du massacre, Jiang Zemin est devenu le successeur idéal de Deng Xiaoping pour être le prochain chef du Parti, poste que Jiang Zemin a obtenu en 1993.

PÉKIN, CHINE, 1989, victimes de massacres empilées les unes sur les autres (©Getty Images | Dario Mitidieri)

Le partisan marxiste et ancien espion principal du Bureau de l’Extrême-Orient du KGB n’avait fait que commencer à montrer ses vraies couleurs par la façon dont il traitait les étudiants protestataires ; il a orchestré des campagnes encore plus sanglantes.

En 1999, un Jiang Zemin jaloux cherchait à « éradiquer » le Falun Gong – une forme populaire non religieuse de méditation – tout cela parce que ses pratiquants étaient au nombre d’environ 100 millions, soit plus que les 70 millions de membres du Parti à l’époque, selon les rapports qui avaient été générés par l’État.

La pratique en groupe du Falun Dafa à Guangzhou_ Époch Times

Sous le règne de Jiang Zemin, une habile campagne de désinformation a inondé la Chine, retournant l’opinion publique contre le Falun Gong en soumettant la pratique spirituelle à une diffamation extrême – incluant la fameuse imposture des « auto-immolations » de la place Tiananmen, qui a réussi à tromper la nation – ouvrant la voie à la phase suivante du plan de Jiang Zemin : « transformer » ou « éradiquer » par la force les méditants qui refusaient d’abandonner la pratique.

Epoch Times

En réponse à la politique génocidaire de Jiang Zemin, dont on estime avoir causé un nombre important de meurtres ordonnés par l’État et des prélèvements forcés d’organes, 209 000 poursuites judiciaires ont été intentées contre Jiang, ce qui en fait le dictateur le plus poursuivi de l’histoire.

Les pratiquants de Falun Gong lors d’un rassemblement devant l’ambassade de Chine à New York, le 3 juillet 2015, pour soutenir l’effort mondial visant à poursuivre Jiang Zemin. (©The Epoch Times | Larry Dye)

4. Les comptes rendus horribles de ce qui s’est passé sur la place Tiananmen ont été gardés secrets.

Le journaliste du site Blacklock a obtenu des messages télex secrets concernant des comptes rendus horribles de ce qui s’est réellement passé sur la place Tiananmen ce jour-là par le biais des lois sur l’accès à l’information.

« À l’instant où une vieille femme s’agenouillait devant des soldats pour plaider en faveur des étudiants ; des soldats l’ont tuée », a rapporté l’ambassade du Canada à Pékin à l’époque.

Pékin, CHINE – (©Getty Images | Manuel Ceneta/AFP/)

« Un garçon a été vu en train d’essayer de s’échapper en tenant une femme avec un enfant de 2 ans dans une poussette, et il a été écrasé par un char d’assaut » ; « Le char s’est retourné pour les écraser davantage ».

« Les soldats ont tiré à la mitrailleuse jusqu’à ce que les munitions soient épuisées. » Une quantité incroyable de balles ont été tirées sur des civils à Tiananmen à un point tel qu’« ils ont fait ricochet à l’intérieur de maisons voisines, tuant de nombreux résidents ».

©Getty Images | Peter Turnley/Corbis/VCG

« L’ambassade a décrit les meurtres comme étant ‘sauvages' », selon Blacklock.

Dans un autre télégramme obtenu, on peut lire : « Ils entrent maintenant dans une période de répression vicieuse au cours de laquelle les dénonciations et la crainte de persécution terroriseront la population. »

Pékin, CHINE – 4 juin 1989 : À la fin du mouvement pro-démocratie en Chine, des soldats chinois bloquent un viaduc sur l’avenue Changan menant à la place Tiananmen, où le régime communiste a mené sa dernière répression nocturne brutale contre les manifestants quelques heures auparavant. (©Getty Images | Peter Charlesworth/LightRocket)

Les diplomates ont ajouté que quelque 1 000 exécutions ont eu lieu après le massacre, mais le nombre exact n’est pas confirmé.

« Il est fort probable qu’on ait pensé que le massacre de quelques centaines ou milliers de personnes convaincrait la population de ne pas poursuivre ses protestations. Cela semble fonctionner », lit-on dans une déclaration d’un diplomate.

Pékin, CHINE – 4 juin 1989 : À la fin du mouvement pro-démocratie en Chine, les cyclistes s’arrêtent pour regarder les bicyclettes aplaties par les chars de l’armée chinoise qui ont été utilisés lors de la répression brutale du régime communiste nocturne final. (©Getty Images | Peter Charlesworth/LightRocket)

Un télégramme secret britannique, obtenu par le site de nouvelles HK01, révèle plus de détails sur les crimes de l’Armée des 27, les troupes de la province du Shanxi, le jour même.

Pékin, CHINE – (©Getty Images | Manuel Ceneta)

“L’Armée 27 a donné l’ordre de n’épargner personne et a tiré sur des hauts représentants militaires (HRM) blessés. Quatre étudiantes blessées ont supplié pour leur vie, mais ont été tuées à la baïonnette. Une jeune fille de 3 ans a été blessée, mais sa mère a été abattue alors qu’elle allait lui venir en aide, ainsi que 6 autres personnes qui ont essayé. »

Pékin, CHINE – le 4 juin 1989 : À la fin du mouvement pro-démocratie en Chine, un cycliste solitaire passe devant les barrières de l’avenue Changan, écrasées par les chars de l’armée chinoise pendant la nuit de violence sur et autour de la place Tiananmen. Après des semaines de protestations, le régime communiste a mené sa dernière répression nocturne brutale contre les manifestants quelques heures avant que cette photo ne soit prise. (©Getty Images | Peter Charlesworth/LightRocket)

« On a dit à un millier de survivants qu’ils pouvaient s’échapper par Zhengyi Lu, mais ils ont ensuite été fauchés par des mitrailleuses spécialement préparées. »

5. « Le 4 juin » est un sujet très tabou en Chine aujourd’hui.

Bien que Hong Kong s’illumine tous les soirs du 4 juin lors d’une veillée annuelle à la chandelle pour commémorer les victimes du massacre, les Chinois de l’autre côté de la frontière n’ont pas cette liberté d’expression. Parler du massacre de la place Tiananmen, ou même mentionner le « 4 juin » ou le « 4 du 6 », pourrait vous faire disparaître.

HONG KONG – 4 juin 2014 : Des milliers de personnes se pressent dans le parc Victoria pour marquer le 25e anniversaire des manifestations de la place Tiananmen par une veillée aux chandelles. (©Getty Images | Jessica Hromas)

En 2007, Zhang Zhongshun, un professeur de l’Université Yantai, a montré à sa classe une vidéo du massacre qu’il a obtenue sur un site Internet de l’étranger. Il a ensuite été emprisonné pendant 3 ans.

Un manifestant de Pékin bloque le chemin d’un convoi de chars le long de l’avenue de la Paix éternelle près de la place Tiananmen. Depuis des semaines, les Chinois manifestent pour la liberté d’expression et de presse. (©Getty Images | Bettmann)

Qui oserait soulever cette question pour en discuter en Chine en connaissant les conséquences ?

Cette année marque le 29e anniversaire du massacre de la place Tiananmen. Xi Jinping va-t-il redresser la situation et traduire Jiang Zemin en justice pour sa litanie de crimes ? Seul le temps le dira.

Regardez la vidéo :

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