L’Institut Javier Milei voit le jour en Allemagne : des économistes projettent une déréglementation radicale
Sous l'impulsion du juriste Carlos A. Gebauer, un nouveau think tank libéral et pro-marché a vu le jour en Allemagne : l'Institut Javier Milei. Réunissant des personnalités politiques et économiques de premier plan, cette initiative vise à élaborer des mesures de réforme concrètes, en accord avec la ligne directrice du président argentin Milei.

Le président argentin Javier Milei salue ses partisans à Buenos Aires, en Argentine, le 26 octobre 2025.
Photo: Tomas Cuesta/Getty Images
Sous la direction de l’avocat Carlos A. Gebauer, surtout connu pour sa participation à des émissions judiciaires télévisées dans les années 2000, un nouveau centre d’études a vu le jour en Allemagne. Le Javier Milei Institute for Deregulation ne porte pas seulement le nom du président argentin. Selon les promoteurs du projet, c’est le président lui-même qui a autorisé l’utilisation de cette dénomination.
L’Institut Javier Milei est dirigé par d’anciens politiciens de l’AfD et des économistes
L’équipe de direction de l’institut comprend également l’ancienne dirigeante de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) et fondatrice de Team Freiheit, Frauke Petry, l’économiste et biographe de Milei, Philipp Bagus, et l’ancienne députée de l’AfD au Bundestag, Joana Cotar.
Outre M. Bagus, deux autres personnalités éminentes du monde économique soutiennent cette initiative : Barbara Kolm, présidente de l’Institut Hayek à Vienne et directrice fondatrice de l’Austrian Economics Center, et Stefan Kooths, président de la Société Hayek et vice-président de l’Institut d’économie mondiale de Kiel.
Bien que plusieurs membres du conseil d’administration appartiennent au « parti anti-parti » Team Freiheit, fondé l’été dernier, l’Institut Javier Milei se définit comme un centre d’études indépendant et suprapartisan.
Sa cofondatrice, Frauke Petry, rejette, dans une interview accordée au magazine mensuel politique allemand Cicero, toute comparaison avec des fondations liées à des formations politiques.
« Mesures concrètes de déréglementation », axe central du travail du centre d’études
L’ancienne dirigeante de l’AfD, Frauke Petry, est l’une des figures de proue du tout nouvel Institut Javier Milei. Dans un entretien avec Clemens Traub, ancien militant de Fridays for Future, elle explique que l’Institut Javier Milei vise à rassembler des connaissances spécialisées afin de « développer des mesures concrètes de déréglementation en Allemagne et en Europe ».
Son objectif est de constituer un catalogue « recensant toutes les méthodes et tous les instruments nécessaires à la mise en œuvre d’une déréglementation globale en Allemagne également » et de s’appuyer sur l’expérience acquise en Argentine.
Toute personne « contribuant efficacement à la relance socio-économique » sera la bienvenue comme partenaire de l’institut. La Société Hayek et l’Institut Mises fournissent le socle académique nécessaire à la renaissance de l’économie de marché, tandis que Team Freiheit joue le rôle de « catalyseur permettant l’application concrète des politiques libérales ».
L’Institut Javier Milei doit élaborer des propositions de réforme
Dans l’interview, Mme Petry critique « l’État-providence » qui, selon elle, prédomine en Allemagne.
Elle souligne qu’à peine 15 millions de citoyens sont encore des cotisants nets. Parallèlement, le pays consacre 1400 milliards d’euros par an, soit environ un tiers de son produit intérieur brut, aux prestations sociales.
Cela représente environ 15.000 euros par personne et par an, quel que soit son âge.
Selon Mme Petry, la « politique de la tronçonneuse » du président argentin Milei a drastiquement réduit la taille de l’appareil d’État. De cette manière, soutient-elle, il a veillé à ce que – contrairement au coûteux système allemand – l’aide parvienne effectivement à ceux qui en avaient besoin et ne se perde pas dans les méandres de la bureaucratie. En substance, il a « supprimé les échelons intermédiaires de l’État ».
L’Institut Javier Milei a désormais pour mission d’élaborer un catalogue de mesures que « le prochain gouvernement de centre-droit – quelle que soit sa composition – puisse mettre en œuvre dès son entrée en fonction pour réduire la bureaucratie ». Frauke Petry est convaincue que même dans une Allemagne structurellement conservatrice, il serait possible de mettre en œuvre un programme de réformes de grande envergure.
Mme Petry prône une « charité chrétienne ». Aujourd’hui, affirme-t-elle, une réforme encore plus radicale serait nécessaire, mais à Berlin, personne ne semble disposé à entreprendre des réformes d’une telle ampleur. Parallèlement, l’association Team Freiheit prévoit de lancer une campagne publicitaire dans plusieurs villes pour promouvoir l’idée d’une « charité sans État ». Selon Petry, l’État ne pourra jamais remplacer « la cohésion qui existe au sein de la communauté sociale, au sens chrétien du terme ».
Reste à savoir si la charité et l’esprit libéral que Mme Petry, fondatrice de Team Freiheit, prétend vouloir promouvoir en Allemagne seront également appliqués à la population musulmane. Sur ses réseaux sociaux, à côté de messages à tendance libertarienne, on trouve fréquemment des publications au ton résolument critique envers l’islam.

Reinhard Werner écrit pour Epoch Times sur l'économie, les dynamiques sociales et les questions géopolitiques. Il s'intéresse particulièrement aux relations internationales, aux migrations et aux conséquences économiques des décisions politiques.
Articles actuels de l’auteur











